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Jeux de pistes

Tout commence par le commencement! C’est selon… Et au MCTV (c’est le nom du club) – et oui, une fois n’est pas coutume, je ne pars pas seul pour ce périple – on se retrouve comme d’habitude pour un café. C’est l’histoire de bien débuter la journée et surtout de ne pas perdre un équipage avant le départ.

C’est aussi l’occasion de voir qui va arriver le dernier… et là, surprise,… c’est notre Président, notre GO à tous et sa future! Allez donc savoir pourquoi! Ils devaient certainement régler les derniers détails d’une vie future bien trépidante.

L’idée de notre périple est de nous rendre au sud du col de Tende en parcourant, lorsque l’occasion se présente, quelques pistes praticables avec nos “montures”. Pour l’occasion, la plupart de nos trails sont équipés de pneus mixtes ou à tétines.

 

 

1234km             10-15/08/18         

Départ! Direction la France, col de la Forclaz, col des Grands Montets et première pause au col des Aravis. Oh! pas une longue pause, puisque nous embraillons immédiatement pour la “piste de la Soif”. Ce nom évoque plutôt l’ensoleillement exceptionnel de ce parcours plutôt que le manque d’eau. En effet les points d’eau ne manquent pas le long de cette superbe traversée. Peu après le col, la piste contourne un pilier de la montagne et se dirige en direction d’Ugine, la vue est alors à couper le souffle.

Une superbe traversée sous les Aravis avec une vue grandiose sur tout le massif du Mont-Blanc,le Beaufortain ainsi que l’espace Valléen.

Au début du parcours, nombreux sont les randonneurs qui suivent la piste poussiéreuse. Tous ne sont pas ravis de nous voir passer. Ceci même si nous circulons à vitesse très réduite. Une randonneuse, plus acariâtre que les autres, a même menacé de ses bâtons les derniers à passer. Pourtant en amont, un joli chemin piétonnier longe la chaine des Aravis. Finalement, une pause s’impose. Première dégustation de plats typiques de cette région alpestre.

La piste continue dans les alpages suspendus sous les pics des Aravis. On passe sous l’Etale, la Pointe de Mandallaz, la Tête de l’Aulp, la Goenne et le Mont Charvin; tous ces sommets sont bien connus des randonneurs en peaux de phoque! La piste descend, puis remonte, puis descend à nouveau jusqu’au Col de l’Arpettaz.
Plusieurs chalets d’alpage sont disséminés tout au long de la route, certains servent de restaurants-café, d’autres sont encore utilisés lors de l’estive des vaches en été. Le chalet du Curé avec sa silhouette massive et son toit à quatre pans rappelle l’influence des religieux sur l’architecture des fermes d’alpages. En effet, aux temps passés, l’exploitation des alpages de montagne était souvent faite par des religieux.

Retour à la plaine par une route plus conventionnelle. Sauf que le Petit Poucet est passé par là et y a laissé une pluie de gravier qui tapissent chaque virage.

Nous filons maintenant vers le Cormet d’Arêches. Le barrage du lac de Saint-Guérin nous offre une vue splendide. Le bleu y est dominant et nous invite à la baignade… quoique…

… finalement nous suivons la piste qui nous conduit vers les hauts pâturages. Nous terminons notre première journée dans un splendide hôtel de Bourg-Saint-Maurice où nous avons fini par nous mouiller.

Cette nouvelle journée s’annonce splendide. Quelques cols au programme et une belle traversée en TT pour rejoindre Sestrières. Nous quittons Bourg-Saint-Maurice et remontons la longue vallée de l’Isère.

Au col de l’Iseran, toute l’équipe se regroupe pour une photo compromettante.  

On redescend et on remonte sur le col du Mt Cenis. Là, on fait une vraie pause. Histoire de se rafraichir le gosier.

Re-pause midi à Suze et on remonte pour le col delle Finestre.  

La piste est bien remuée. Je ne m’y sens pas à l’aise et à chaque épingle je me retrouve en manque de vitesse pour relancer la suite de la progression et plus j’avance, plus je me tends et moins ça va… Ouf, le sommet…

On poursuit pas la piste de l’Assietta. D’abord doucement, reprendre confiance  pour ne pas se crisper et laisser la “grosse” danser entre les jambes.

Depuis le premier col, la piste nous emmène de cols en cols et de sommets en sommets pendant 27 km comme une route des crêtes. Il n’y a pas un arbre en vue sur la première partie totalement désolée à cette altitude. Les prairies alternent avec les cailloux. Puis, on redescend un peu pour changer de face dans une zone plus humide et boisée avant de rapidement retrouver les immensités. La piste coure sur le flanc de la montagne. Quelques groupes de 4×4, soulevant un nuage de poussière, sont croisés mais le col de l’Assietta n’est toujours pas en vue.

Toutes ces piste ne sont pas goudronnées mais ouvertes à la circulation, réglementées et limitées à 30 km/h. Alors le plus important est de profiter le paysage.

À la fin de la journée, nous nous retrouvons tous autour d’une table, pour un festin entre amis. Nous évoquons la majesté des panoramas traversés, les routes sinueuses et désertes que nous avons parcourues, le plaisir que nous avons pris à les négocier à des vitesses pas toujours raisonnables. Parfois, en essayant de semer nos compagnons de route. À d’autres moments, en roulant en symbiose, à l’unisson, dans un ballet mécanique envoûtant. Ces moments-là sont sublimes, inoubliables. Quand notre corps et notre esprit ne font qu’un avec notre machine. Quand la route devient soudainement si familière qu’on a l’impression de la connaître intimement. Quand on la tutoie. Quand on la caresse de la pointe de la botte. Quand on la flatte de la semelle de nos pneus, ressentant ses moindres aspérités comme la chair de poule sur notre bras.

Au matin, il pleut! Une de ces petite pluie fine qui rend les routes glissantes et vous refroidit les os. On fait l’impasse sur la route du Someiller et nous passons le col de l’Echelle pour suivre avec celui de l’Isoard.

Pause au refuge Napoléon ou un bon repas chaud nous attend.

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Au fur et à mesure que nous approchons du Queyras, la température devient plus clémente. La pluie cesse, le ciel s’éclaircit et le soleil pointe le bout de son nez. La route est sublime ! Sinueuse ! Magique ! Il fait enfin beau. Les “Canaris” peuvent laisser tomber leur veste.

Pas facile de deviner que nous nous trouvons au Col Agnel…

Le lendemain, le soleil est de retour. Le colle di Sampeyre nous permet de découvrir un magnifique paysage tout alentours. C’est la première fois que j’y suis le matin. La brume, occultant toute chance de découvrir l’environnement, n’a pas encore fait son apparition.

Peu après le passage du col de Tende, nous retournons sur l’Italie par une piste pour terminer notre journée au colle di Nava.

Petite dédicace à cette auberge qui n’a pas respecté son engagement en laissant six personnes sur le “trottoir”, alors que nous disposions de leur confirmation écrite sur le nombre de chambres réservées, de même que pour les repas pris sur place. Un tout grand merci à notre Elie, qui du haut de son mètre cinquante, s’est démenée comme une furie pour nous trouver de quoi nous loger.

Pour terminer ce périple, nous rentrons par la piste de l’amitié aussi appelée la Haute Route du Sel.

C’est justement du col de Tende que commence la Haute Route du Sel, une route qui effleure toujours les deux mille mètres d’altitude, pour atteindre Monesi, un petit hameau de Triora à travers un territoire d’une beauté et d’un charme incomparable. Nous l’emprunterons dans le sens contraire, puisque nous rentrons.

Les paysages changent sans cesse, de la section ombragée de la forêt des Navette, une forêt de conifères immense, qui accompagne la première partie de l’itinéraire à l’aspect rocheux , en côtoyant des sommets hauts et austères, des alpages et des pentes décorées de floraisons étendues de rhododendrons et d’autres essences alpines.

La route porte le poids de l’histoire et des siècles de passage de bergers, de voyageurs et de soldats ; des passages qui ont laissé une empreinte, en augmentant chaque fois le patrimoine lié à la route et formé de ponts, escarpements, murs réalisés à la main, avec les pierres locales. Cette route, tantôt creusée dans le rocher, tantôt suspendue sur des lacets qui montent en donnant sur le vide et tracée parmi les mélèzes et les sapins, doit être considérée et parcourue comme un vrai monument.

Le sel est un élément qui peut sembler banal aujourd’hui, mais qui dans l’antiquité a été si précieux qu’il était considéré comme un bien d’échange par excellence. Les fameuses «gabelles du sel» ont opprimé longtemps les populations. Le sel a été la cause de guerres sanglantes.  Il ne faut pas s’étonner si quelques routes qui relient la plaine et la mer, source naturelle de cet élément précieux, sont encore rappelées sous ce nom. La Haute Route du Sel lie son toponyme aux anciennes caravanes qui parcouraient le col de Tende, l’un des cols historiques qui traversent la chaîne alpine. Il a été le lieu de passage de milliers de caravanes de mulets chargés de sel, fromages, blé pour alimenter les commerces entre la plaine de la province de Cuneo et la côte ligure et vice-versa.

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