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On dirait le sud…

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le village d alberobello dans les pouillesEt si l’on fermait les yeux pour imaginer de grandes étendues de champs d’oliviers, des eaux aux nuances de bleu indescriptibles, des villes de charme et de caractère dont seule l’Italie a le secret, et encore, des routes invraisemblables se dorant au soleil, des étendues émeraudes tapies de fleurs odorantes. Tout cela existe, je l’ai trouvé lors d’un périple tout au sud de l’Italie, dans la Calabre, Les Pouilles et la Côte Amalfitaine.

Qui veut partir loin, ménage sa monture. Fort de cette adage, nous prenons le ferry à Gênes pour nous rendre à Palerme. L’arrivée de nuit ne nous favorise pas pour trouver rapidement un hôtel. Une fois l’affaire bouclée, nous déambulons dans de petites ruelles à la recherche d’un resto. C’est fou le monde qu’il y a. Nous avons le sentiment que tout Palerme et sorti prendre le frais.

                                                                                                        3254 km                                                                                                                                                 21.05.22-6.06.22

La côte ne nous aura pas laissé un souvenir intarissable. Une longue traversée de ville précédant une longue traversée de village… La circulation n’est pas fluide et les paysages ne revêtent pas un intérêt particulier, à part quelques spots réservés aux amateurs de baignade. Mais nous ne sommes pas venus pour cela. Nous quittons la Sicile en empruntant une nouvelle fois le ferry. La traversée ne dure que quelques minutes et nous débarquons à Villa San Giovanni. 

ferry a destination de la calabre

Nous sommes en Calabre. Enclavée et oubliée… une région du sud de l’Italie baignée de soleil, entourée de montagnes escarpées, belle et pauvre, mais surtout, elle a une réputation sulfureuse et souffre d’histoires criminelles. L’organisation criminelle la plus puissante d’Europe, la célèbre mafia calabraise « N’drangheta», y a ses racines. Arrosée d’argent d’enlèvement et consolidée par le produit du trafic de cocaïne, la ‘Ndrangheta gère le « fruit du mal » pour s’emparer des terres et placer l’Aspromonte sous son contrôle. Pourtant, cette région est devenue le nouvel eldorado des voyageurs à la recherche d’une destination authentique et ensoleillée. Pour cause, le Massif du Polino, étant préservé du reste du monde, abrite parmi les plus beaux paysages du bassin méditerranéen.

village en calabre

villages en calabre

La Calabre a conservé toute son authenticité avec ses rues étroites où pend aux fenêtre le linge à sécher,  ses produits de qualité et surtout ses calabrais qui vous accueillent avec tant de chaleur humaine. C’est l’Italie dans ce qu’elle a de plus sauvage et méconnu. Ses paysages composés de collines envahies d’oliviers et d’agrumes, de montagnes abruptes adoucies par des lacs et des forêts, de plages dorées par le soleil et de falaises couleur ivoire, enchantent le voyageur que nous sommes. Comme pour un clair-obscur, des forêts profondes recouvrent les montagnes à l’intérieur des terres et composent les trois principaux parcs nationaux de Calabre : Sila, Pollino et Aspromonte.

par national de sila

Nous y sommes arrivés par une route de campagne parsemée de villages oubliés. On comprend pourquoi la région a longtemps été la proie de toutes les convoitises. Colonisée par les Grecs, envahie par les barbares avant d’être conquise par les Normands, Souabes, Aragonais… et les Bourbons espagnols, puis incorporée au Royaume d’Italie en 1860, un mélange unique de cultures.village en calabre

Le parc national de la Sila est le plus ancien parc national de Calabre et son nom vient du mot grec ancien « hylè », qui signifie « bois, forêt ». Entre sa nature sauvage, caractéristiques composée de pins et autres feuillus nobles,  Sila est un lieu incontournable, un lieu suspendu entre passé et présent, un lieu au cœur de la Calabre, un cœur vert aux paysages variés et uniques. On y croise des espaces verts sans fin, des forêts séculaires de pins, de mélèzes, d’érables, de sapins, de chênes et de vastes plateaux d’où l’on peut découvrir d’impressionnants point de vue. On y rencontre encore des petits villages de caractère, nichés dans le vert des pins parmi les plus hauts d’Europe ou des lacs rappelant les contours des fjords scandinaves. Entre tradition et modernité, les villages sont pittoresques. Ici, le temps semble s’être arrêté.par national de sila

lacs au parc national de sila

village de calabre

Nous quittons la superbe région des lacs et des forêts pour nous diriger plus loin vers le nord, vers la Province de la Balsilicate pour y découvrir une “perle” à l’italienne.

Visiter Matera est l’une de mes découvertes préférées. La première chose qui m’a surpris en arrivant à Matera, est que les habitations troglodytes ou Sassi sont invisible… jusqu’à ce que nous tombions sur le belvédère de Luigi Guerricchio, où, dans un énorme surprise, nous fûmes immédiatement émerveillés par Matera. Il faut savoir que les Sassi sont un musée à ciel ouvert témoin d’un incroyable passé. Il se trouve sur une colline et est l’un des plus anciens villages du monde ! … on a l’impression de remonter dans le temps, de traverser un plateau de tournage…

les sassi de matera

Les “Pierres de Matera” ou Sassi di Matera sont des habitations troglodytes. Les premières grottes sont formées par des torrents coulant au fond du canyon. Au fil des siècles, les grottes se sont transformées en de véritables habitations. La roche est si fragile que les habitants de Matera ont naturellement décidé d’y creuser leur maison et d’y vivre. La roche extraite a ensuite été utilisée pour façonner les murs extérieurs des habitations. Au fil du temps, une ville est née.

les sassi de matera

À partir du XVIIe siècle, la ville s’agrandit, la population augmente et la bourgeoisie se développe, quitte les cavernes et s’installe dans les nouveaux quartiers de la ville. De ce fait, les grottes sont habitées par des familles pauvres qui, jusqu’au XXe siècle, vivaient dans les conditions les plus insalubres, vivant avec des animaux et sans eau courante ni tout-à-l’égout. Après la seconde guerre mondiale, un responsable du gouvernement en visite a déclaré “Matera comme honte nationale”. le gouvernement réagit, et en 1952 tous les habitants des Sassi de Matera sont déplacés vers des habitations modernes dans la ville haute. Toujours est-il que derrière la réhabilitation du site on sent encore l’atmosphère qui régnait dans les Sassi durant des siècles: un lieu maudit, un véritable ghetto où les plus pauvres étaient diabolisés par les plus riches.

les sassi de matera

les sassi de matera

Il faut se perdre dans les quartiers de Sassi, au fil d’un labyrinthe éprouvant de ruelles tortueuses. Il convient d’avancer au hasard. On monte, on descend, on remonte, on s’épuise. On s’arrête enfin. On admire. C’est d’ailleurs ce que l’on fait le plus souvent ici. Le relief dicte la marche et la contemplation rythme la journée dans ce lieu au mysticisme à fleur de pierres.

les sassi de matera

La ville est creusée dans la roche, tendre et calcaire. Dans les grottes on y trouve cryptes, églises, caves, citernes, carrières et maisons… Un gruyère ! Que l’on savoure dans un profond silence. Les nombreux escaliers pavent les ruelles taillés, dit-on, par le pas des ânes et non celui des hommes. Il faut apprivoiser la rudesse de ses ruelles de pierre. Cette ville d’hommes des cavernes est tout simplement magnifique et unique.

les sassi de matera

Encore habités par les magnifiques découvertes que nous a offertes la petite ville de Matera, nous amorçons notre descente vers l’ultime pointe de terre de la péninsule Salentine, le cap Santa Maria di Leuca. C’est à cet endroit que les mers Ionienne et Adriatique se rencontre… Un trajet époustouflant! Fantastiques vues panoramiques sur la mer, les falaises et les terres aride de la botte italienne!
 
santa maria di leuca
 
L’attraction principale de Santa Maria di Leuca est bien sûr la Basilique de Santa Maria De finibus terrae (Sainte Marie de la Fin du Monde). Situé sur un promontoire avec un immense patio offrant de belles vues sur l’océan. A côté se trouve le phare. C’est le deuxième phare le plus important d’Italie, après Gênes.
 
la basilique de santa maria daria de finibus terrae

le phare de santa maria di leuca

Nous prenons la direction de Lecce. Nous sommes cernés de paysages grandioses… Paysages côtiers, plages rocheuses et ports de pêche nichés au creux des falaises composent de magnifiques tableaux. 

port de santa cesarea

la tour de santa cesarea

Partout, des petits villages s’accrochent à flanc de montagne, partout des maisons en ruine, et des vallées qui semblent inaccessibles. En revanche, c’est magnifique ! Une beauté brute et austère qui nous émerveille.

mur blanc decore dans les pouilles

C’est l’Italie avec ses maisons blanches et ses rubans de plage dorés, ses ports de pêche et ses villes accrochées aux rochers escarpés de la côte. C’est une terre qui relie deux mondes, l’Orient et l’Occident, avec des influences normandes, byzantines et arabes enrichissant les villes, tandis que la campagne semble toujours s’assoupir au soleil.

port de peche dans les pouilles

Nous avions entendu parler d’une ancienne carrière de bauxite perdue dans la campagne. On ne s’attendait pas à un tel choc ! C’est l’un des paysages les plus surréalistes des Pouilles, situé non loin de Baia dell’Orte. La texture, la lumière et les couleurs de la terre donnent au site un aspect incroyable. La terre, tantôt de couleur ocre, tantôt rappelant la rouille ainsi que le bleu du lagon se conjuguent dans une véritable explosion de couleurs.

carriere de bauxite

En poursuivant le long de la côte adriatique, Torre Sant’Andrea se caractérise par des formations rocheuses formées par l’érosion des falaises le long de la côte en raison du martèlement constant du vent et des vagues. Au fil du temps, des fissures, des tunnels, des arches, des ponts naturels et des rochers imposants ont été lentement arrachés du rivage… pour former d’ahurissantes sculptures aux formes ubuesques. Impressionnants et dramatiques, ces empilement marins font la joie des baigneurs. C’est un véritable enchantement pour les yeux et les lentilles de votre appareil photo.

les rochers de torre sant andrea

Nous voici à Alberobello. C’est l’une des belles cartes postales des Pouilles. Pour qui aime tomber sous le charme de la plus grande densité de population au centimètre carré, alors cette ville est incontournable. Elle ne ressemble à aucune autre. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, Alberobello est célèbre pour ses trulli, ces habitations de pierre coniques qui font la spécificité de la vallée d’Itria. Les Trulli, ce sont des habitations typiques des Pouilles, initialement utilisées par les paysans, aujourd’hui exploités pour le commerce. De nombreuses boutiques de souvenirs, s’enchainant les unes après les autres… ça fait vraiment Disneyland.

arberobello

arberobello

arberobello

Nous ne nous attarderons pas plus longtemps à Alberobello. Nous quittons ce flux de touristes pour nous réfugier dans un autre guet-apens, Polignano a Mare. C’est une ville perchée sur un massif rocheux le long de la côte Adriatique. Le flux et le reflux des vagues ont creusé des grottes souterraines sur ses rives. Ses maisons blanchies à la chaux et ses rues étroites aux chemins improbables trahissent les origines grecques de la citadelle. De petites criques abritent des plages que certains considérerons comme idyllique… mais interdite aux agoraphobes… Mais Polignano a Mare est très touristique, et nous avons dû affronter un bain de foule pour pouvoir profiter du spectacle qu’elle offre à ses visiteurs. 

plage de polignano a mare

Et si nous allions voir de l’autre côté de la botte? 

La campagne est ici de toute beauté. Les oliviers millénaires se succèdent à perte de vue. Les Pouilles en abritent des dizaines de millions. Chahutés par le vent, torturés par le poids des années, les oliviers sont astucieusement disposés au sein de parcelles cerclés de murets en pierre. Terre ocre, feuillage vert tendre et le bleu du ciel offrent une palette de tons harmonieux qui font tout le charme des Pouilles.

champ d oliviers

Nous sommes maintenant sur la côte Amalfitaine ! 

Il est vrai que ses paysages jalonnés d’habitations entre les montagnes et la mer sont souvent comparés à la Côte d’Azur. Une région qui se prête au romantisme.  Sorrente, Positano, Amalfi, Revello… Des noms qui sonnent comme une douce promesse de Dolce Vita… Des villages colorés qui dévalent en cascade jusqu’à la mer, véritables balcons sur la mer, rayonnants sous le soleil méditerranéen, entre façades immaculées et bougainvilliers éblouissants, ils parsèment les routes sinueuses entre Sorrente et Salerne. voilà une description idyllique digne d’une carte postale. La réalité est quelque peu différente. 

le village de maiori sur la cote amalfitaine

L’autre côte Amalfitaine est celle des paillettes avec sa foule d’instagrammeurs qui immortalisent leur citron givré, ses voyageurs débarquant en tongs Chanel devant des hôtels quatre étoiles. Difficile d’imaginer un décor d’opérette aussi kitch. Entreprendre les quelque cinquante kilomètres de route qui s’accompagne du ballet incessant de voitures et du brouhaha des restaurants relève de l’enfer. Coincée entre la mer et la montagne, le cordon d’asphalte taillé pour un seul véhicule doit toujours s’accommoder d’une circulation à double sens, ce qui met les nerfs à rude épreuve.

le village de maiori sur la cote amalfinaire

Notre voyage touchant à sa fin, nous reprendrons le ferry à Palerme pour goûter une dernière fois des charmes de la mer.

les charmes de la mer

 

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