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Ibérique et pics

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ibérique Ce voyage vers la péninsule Ibérique est né d’un désir simple et profond : prendre le temps, suivre la route sans précipitation et laisser les paysages, les rencontres et les cultures se révéler au fil des kilomètres. Le Portugal et l’Espagne, terres de contrastes et de caractère, nous ouvrent leurs horizons lumineux, entre façades battues par l’Atlantique, plaines brûlées de soleil et montagnes silencieuses.

De l’âme mélancolique des villes portugaises aux places animées d’Espagne, ce périple se veut une traversée sensible, rythmée par la diversité des régions, la richesse des patrimoines et la chaleur de l’accueil. Chaque étape promet son lot de découvertes, qu’il s’agisse d’une route sinueuse perdue dans l’arrière-pays, d’un village figé dans le temps ou d’un moment suspendu autour d’une table partagée.

02/10/25 – 30/10/25

LANARCE – ROCAMADOUR (France)

Le froid est saisissant, mordant jusqu’aux os, et le vent, sans la moindre indulgence, vient s’y joindre avec vigueur. Guidés par le GPS, nous nous enfonçons peu à peu dans une France profonde et confidentielle, empruntant de modestes routes de campagne qui serpentent à travers des villages parfois désertés, presque hors du temps. Les paysages, quant à eux, se révèlent d’une beauté saisissante : de vastes étendues ponctuées de pâturages, souvent délimités par d’anciens murs de pierre, témoignent d’un territoire façonné par des siècles de vie rurale.

 

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La traversée de l’Aubrac constitue sans conteste l’un des moments forts de cette étape. Cette terre austère et majestueuse déploie ses horizons avec une élégance brute, absolument superbe.

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Nous empruntons par ailleurs le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, aujourd’hui presque désert ; les pèlerins s’y font rares en cette saison.

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Nous atteignons finalement Rocamadour. Le timing est idéal : il nous reste suffisamment de temps pour explorer la cité historique, suspendue à la falaise, et savourer la visite dans un calme précieux, loin de l’affluence touristique. Un privilège rare, qui confère à ce lieu déjà exceptionnel une atmosphère encore plus émouvante.

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ROCAMADOUR – CARCASSONNE

Nous quittons Rocamadour baignés par une lumière particulièrement flatteuse. L’occasion est trop belle pour ne pas s’arrêter quelques instants et immortaliser ces derniers instants avant de reprendre la route.

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Cap ensuite vers le sud, en empruntant de petites routes de campagne qui serpentent paisiblement à travers le paysage.

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À notre arrivée à Cordes-sur-Ciel — tel est le nom de ce village perché — Denis émet le souhait de s’accorder une pause, un verre dégusté là-haut, sur la colline. Le bourg s’enroule en effet autour du relief jusqu’à son sommet, couronné par une église dominante. Aussitôt dit, aussitôt fait : nous nous engageons dans l’ascension par une route étroite, pavée de gros blocs irréguliers, qui annonce d’emblée la couleur. Passée la première porte de l’enceinte, la chaussée se resserre encore davantage. Nous apercevons bien un bistrot, mais l’absence totale de possibilité de stationnement pour les motos nous contraint à poursuivre.

Nous franchissons alors la seconde porte, et la pente devient sensiblement plus raide. À partir de la troisième, la déclivité s’accentue encore, tandis que des virages en épingle à 180 degrés viennent compliquer sérieusement la manœuvre. Il ne manque plus qu’une volée d’escaliers pour parachever l’épreuve. À cet instant précis, le nom de Cordes-sur-Ciel prend tout son sens.

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Nous faisons ensuite un détour par Albi afin de visiter la cathédrale Sainte-Cécile, le plus grand édifice au monde jamais construit en brique. L’extérieur impressionne déjà par sa masse et sa puissance architecturale. Mais c’est en pénétrant à l’intérieur que le choc est véritable : la profusion et la richesse des décors muraux sont tout simplement saisissantes. L’ensemble est monumental, presque démesuré, et laisse une impression durable.

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Pour la nuit, nous avons loué une chambre chez un particulier à Carcassonne. Le GPS nous annonce l’arrivée à destination, mais encore faut-il identifier le bon immeuble au milieu d’un ensemble de constructions toutes semblables. Un exercice qui tient autant de l’intuition que de la chance — et, ce jour-là, celle-ci semble nous sourire. Je me dirige vers une agence immobilière située juste en face et demande quelques renseignements : l’appartement se trouve à une quinzaine de mètres. Parfait.

Devant la porte, un digicode et un numéro de téléphone… mais aucun code en ma possession, et surtout pas de carte SIM pour appeler. Retour précipité à l’agence :
— « Vous pourriez téléphoner pour moi, s’il vous plaît ? »
— « Mais bien sûr, que ne ferait-on pas pour des touristes ! »
Hélas, un répondeur se manifeste immédiatement.

— « Vous avez sûrement reçu un courriel avec le code ? »
— Sourire gêné, puis désarroi : pas d’accès à internet.

Après un partage de connexion salvateur, tout s’éclaire : les messages sont bien là, complets et détaillés. Disons simplement que je ne suis pas passé pour le voyageur le plus prévoyant de la région.

Reste enfin la question essentielle : où garer les motos ? La solution s’impose d’elle-même — le propriétaire  de l’entreprise voisine est d’accord que nous les laissions pour la nuit dans son garage. Trop bien…

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CARCASSONNE – BAGNERES-DE-LUCHON

Deuxième épisode de la désormais mémorable saga des réservations hôtelières.

Il est 8 h 45 lorsque j’émerge enfin des bras de Morphée. Autour du petit-déjeuner, nous prenons le temps de préparer l’itinéraire de la journée. Notre choix se porte, une fois encore, sur les routes dites « vertes » figurant sur la carte, celles qui promettent détours intéressants, paysages remarquables et découvertes inattendues. Nous finissons par prendre la route aux alentours de 10 h 30, sans précipitation.

À l’usage, le système BMW Connect se révèle finalement plutôt performant. Force est de reconnaître que, dans cette équation, c’est sans doute davantage le pilote que la technologie qui mériterait une sérieuse mise à jour 🤣.

Revenons toutefois à cet appartement précédemment réservé. Dès que je dispose d’une connexion Wi-Fi, je consulte mes courriels et découvre, non sans une certaine stupéfaction, une note précisant que nous devions apporter nous-mêmes la literie, accompagnée d’une longue liste d’autres exigences aussi inattendues qu’irritantes. L’agacement est immédiat. J’essaie alors de joindre le propriétaire par téléphone ; celui-ci me raccroche purement et simplement au nez. J’insiste à quatre reprises, laissant finalement un message, mais sans obtenir la moindre réponse.

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Arrivés à Luchon, la décision s’impose d’elle-même : nous faisons une croix définitive sur cette réservation et passons à autre chose.

Affaibli par une bonne et solide crève, je me couche sans tarder, ferme les yeux, et laisse défiler dans mon esprit les innombrables virages de la journée. Je me sens encore balloté de droite à gauche, comme porté par l’élan de la route. La nuit, fort heureusement, s’annonce réparatrice.

BAGNERES-DE-LUCHON – PANTICOSA (Espagne)

Je me mets en quête d’une pharmacie, convaincu qu’un remède approprié saura venir à bout de mon état.

— « J’ai une bonne crève, auriez-vous quelque chose à me conseiller ? »

La pharmacienne m’assaille aussitôt d’une série de questions, auxquelles je m’efforce de répondre avec sérieux. Après ce rapide interrogatoire, son diagnostic tombe, sans appel :

— « Mais mon brave monsieur, vous avez la Covid. »

— « Non, simplement une extinction de voix », me contenté-je de répondre, peu convaincu.

Quoi qu’il en soit, elle me remet deux produits dont l’efficacité me paraît pour le moins symbolique, agrémentés de conseils bienveillants. Autant dire que je ressors plus diverti que véritablement rassuré.

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Depuis plusieurs jours déjà, nous traversons des villages étonnamment déserts. Tous semblent partager un point commun frappant : une église immense, large et imposante, trônant fièrement au cœur de la localité. On en viendrait presque à soupçonner l’existence d’un concours visant à déterminer laquelle aurait la plus grosse. Des églises, bien entendu — précision nécessaire, tant l’esprit peut parfois s’égarer.

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Après une pause thé des plus appréciables, l’itinéraire prévoyait de bifurquer à gauche. Mais Denis, animé d’une conviction toute personnelle, tenait absolument à faire un détour par Lourdes, espérant sans doute y invoquer la cour des miracles afin de ne pas contracter à cette maudite crève. L’avenir dira si la foi aura eu raison du mal.

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PANTICOSA -ZARAGOZA

Partir avec Denis, c’est accepter — presque signer — pour une généreuse dose d’imprévus parfaitement incontrôlés. Une aventure à part entière, en somme.

La première partie de la journée s’annonce pourtant sous les meilleurs auspices. Les routes sont superbes, les virages s’enchaînent avec élégance et fluidité. Hélas, je ne suis pas au mieux de ma forme et peine quelque peu à suivre le rythme ; je me sens en léger décalage, un peu « à la ramasse ».

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Notre intention initiale était claire : emprunter exclusivement des routes touristiques. Avant le départ, j’avais pris soin de consulter les disponibilités hôtelières à Huesca… sans succès. Aucun établissement libre. Nous décidons donc, avec pragmatisme, de nous arrêter plus tôt, du côté de Graus, réputé pour son offre hôtelière abondante et ses tarifs raisonnables.

C’est alors que Fantomas Connect – Denis le magnifique pour ceux qui ne l’aurait pas compris – entre en scène. Une première fois, il passe devant la bifurcation sans la suivre et continue tout droit. Demi-tour. Deuxième passage, même scénario : Fantomas Connect ne manifeste aucune envie de tourner. Nous longeons donc le lac, abandonnant l’idée de Graus. Barbastro n’est pas loin. Nous y trouverons bien quelque chose. À la bifurcation, zouuu, il continue… direction Huesca.

Arrivés sur place, nous partons à la recherche d’un hôtel. Rien. Absolument rien. Ben y’en a pas, étrange 🤔. Nous n’en trouvons pas malgré l’aide des autochtones. Nous reprenons alors la route vers Almudévar, sur l’axe menant à Saragosse.

S’ensuit une séance de « jardinage » mémorable : sur à peine trois kilomètres carrés, nous errons durant près de deux heures trente à la recherche d’un hébergement. À deux reprises, nous nous arrêtons devant une maison de retraite. Denis semble manifestement prendre de l’avance sur le calendrier.

Finalement, Fantomas Connect repère une pizzeria sur son GPS.

— « Mais dans une pizzeria, il n’y a pas de chambres. »

— « Peut-être que si. »

Face à une telle conviction, je m’incline.

La route se transforme progressivement en piste.

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Nous passons devant une exploitation avicole, comme si je m’ennuyais de mes poules de luxe. Mais après tout, cette piste doit bien mener quelque part. Lorsqu’une idée germe dans l’esprit de Fantomas Connect, elle ne le lâche pas — il ne s’appelle pas Albrecht pour rien 🤣😉.

Pour agrémenter l’ambiance, cette réflexion tombe, implacable :

— « C’est vrai, les gens quand ils ont la dalle, ils font bien trente kilomètres de piste caillouteuse pour aller manger, puis trente kilomètres au retour pour faire descendre la pizza 🍕. »

Et effectivement, la route nous conduit… exactement là.

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Retour, puis cap sur Saragosse.

Au repas du soir, nous recevons la carte des menus. Tout est en espagnol. Normal. Nous ne comprenons pas grand chose, lorsque nous découvrons une suite de mots finissant par « carbonara ». Super, ça doit être des pâtes!

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ZARAGOZA – NAVARRETE

On quitte Saragosse et franchement, c’est bien moche. Des milliers d’éoliennes et c’est sec à mourir.

Nous prenons la direction du désert des Bardenas. Beaucoup de bruits pour pas grand-chose. On a sali les motos et les pantalons. Ben voilà, c’est tout.

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Alors on continue et on tombe sur un hôtel juste à côté d’une église et pile sur le camino du petit Jacques.

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NAVARRETE – CAMPOO DE ENMEDIO

Nous nous rendons à la cathédrale de Santa María de Burgos, monument emblématique dressé au cœur de la ville. Tout au long de la route, de nombreux pèlerins progressent à pied sur le célèbre Camino de Santiago. Ils cheminent courageusement le long de l’axe routier, respirant à pleins poumons l’air vivifiant chargé de gaz d’échappement, bercés par le concert mélodieux des voitures et des camions qui les frôlent. Un enchantement, à n’en point douter.

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Arrivés au pied de la cathédrale, le regard est immédiatement happé par l’élan vertical de ses clochers monumentaux. Leur silhouette élancée évoque, toutes proportions gardées, la Sagrada Família de Barcelone — en moins haut, en moins audacieux, et disons-le, en moins spectaculaire. Une comparaison qui rappelle, toutes choses égales par ailleurs, un duo bien connu : Valère et Tourbillon 😉.

L’apothéose de la visite réside toutefois dans un détail aussi prosaïque qu’inattendu : l’entrée est payante. À l’instar d’une séance de cinéma, il faut s’acquitter d’un droit d’accès — dix euros par personne. À ce rythme-là, on s’attendrait presque à ce qu’on nous réclame également nos chaussettes.

Arrivés à la caisse, Denis, mécréant notoire mais opportuniste éclairé, se voit poser la question fatidique :

— « Êtes-vous des pèlerins ? »

Sans la moindre hésitation, il répond d’un ton assuré :

— « Oui. »

Résultat immédiat : 50 % de réduction.

À croire qu’un nombre non négligeable de pèlerins effectuent désormais le Camino en combinaison de moto 🤔.

Quant au reste, le constat est sans appel : c’est vaste, richement sculpté, impressionnant par son ampleur… et manifestement fort rentable 🤑.

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CAMPOO DE ENMEDIO – SAN XUAN DE LA DUZ

Une journée d’anthologie. Rien à jetter. J’ai kiffé sa race 🤪. Me suis payé plusieurs décollements de rétine 👁. Sûr que j’y reviendrais 🚐 + 🚲 = ✌️.

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SAN XUAN DE LA DUZ – MOLINASECA

La journée débute sans incident notable… ou presque. Denis apparaît sensiblement moins en forme que la veille. À l’heure du déjeuner, il décide de se soigner par des moyens naturels et annonce son intention de prendre un peu de miel. Il revient donc avec un petit pot, l’examine attentivement, observe longuement… et découvre que l’étiquette est rouge. Verdict sans appel : il s’agit de ketchup 🤣.

Deuxième tentative. Il soulève le couvercle en aluminium, jette un regard suspicieux au contenu et en conclut que les abeilles 🐝 ont dû souffrir d’un sérieux dérèglement intestinal. Nouvelle désillusion : ce n’est ni miel ni substance assimilable, mais de l’huile aromatisée au romarin. À ce stade, une question s’impose : Denis n’aurait-il pas besoin de lunettes 🕶 ?

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Bien plus loin sur notre itinéraire, nous faisons halte pour nous désaltérer autour d’un jus de fruits. L’établissement annonce fièrement sa spécialité : le poulpe 🐙.

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La curiosité l’emporte, et nous nous laissons tenter. Il est déjà 15 heures lorsque l’on nous précise qu’il ne reste plus qu’une seule portion. Exactement ce qu’il nous faut, pensons-nous. Grave erreur d’appréciation : le plat s’avère aussi généreux que consistant. Incapables de le terminer, nous reprenons la route le ventre lourd, quelque peu ralentis par cette audace culinaire.

À quelques kilomètres seulement de notre destination du jour, nous consultons Booking à la recherche d’un hébergement. Succès immédiat : une disponibilité, et à un tarif tout à fait raisonnable. Une fois sur place, nous découvrons un véritable nid de pèlerins, tous visiblement éprouvés, les pieds endoloris et les traits tirés par l’effort. Le patron, manifestement surpris, nous interroge :
— « Comment avez-vous réussi à réserver ? »
— « Par Booking », répondons-nous simplement.
— « Pourtant, l’établissement est normalement réservé aux pèlerins… »
— « C’est la grâce de Dieu », concluons-nous avec componction 🕯🙏.

MOLINASECA – CHAVES (Portugal)

Direction le Portugal. Nous traversons des paysages lunaires ou plutôt d’enfer 🔥. Tout est brûlé, cramé jusqu’à la racine et sur des centaines d’hectares. Tristesse 😪. Nous n’avons pas vu de douane même pas un bâtiment officiel.

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CHAVES – GUARDA

Fantomas Connect a, une fois encore, fait parler de lui. Nous avions pourtant pris une décision : emprunter la mythique route nationale N7, grande route emblématique du Portugal, souvent surnommée la « Route 66 portugaise ». Cette voie traverse le pays du nord au sud, de Chaves à Faro, sur près de 739 kilomètres, offrant un véritable road trip à travers une remarquable diversité de paysages et de territoires. Tout au long du parcours, une signalisation abondante et rassurante guide les voyageurs.

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Mais soudain, Fantomas Connect opère une manœuvre aussi brutale qu’inattendue : cap plein ouest, direction Lisbonne. Stupéfait, je m’interroge — et l’interroge. Sa réponse tombe, imperturbable et sentencieuse :
— « Tous les chemins mènent à Rome. »

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Fort heureusement, une petite route providentielle, aussi discrète qu’inespérée, nous permet de rejoindre l’itinéraire initial sans trop de détours. Fantomas Connect n’avait pas pris la peine de charger les cartes du Portugal et se laissait aller, au gré de ses fantasmes, là où bon lui semblait.

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GUARDA – NISA

Droite, gauche, gauche, droite presque pas un tronçon droit sur 170 km. Nous traversons de temps en temps un village composé de jolies petites villas aux volets clos. Elles attendent leurs propriétaires qui sont certainement au travail en quelque part en France ou en Suisse.

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L’année 2025 a été marquée par une saison d’incendies de forêt particulièrement intense au Portugal, qui s’inscrit parmi les plus destructrices de ces dernières décennies. Alimentés par une vague de chaleur extrême, une sécheresse prolongée et des vents favorables à la propagation des flammes, ces feux ont ravagé de vastes superficies sur l’ensemble du territoire.

Les paysages, autrefois verdoyants, ont été transformés en zones calcinées, laissant derrière eux un sentiment de désolation et de vulnérabilité. Les forêts de pins et d’eucalyptus, particulièrement inflammables, ont favorisé la progression rapide des feux, parfois aux abords immédiats des zones habitées.

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Ces incendies ont mis en lumière la fragilité persistante des territoires ruraux, marqués par le dépeuplement, l’abandon des terres et l’insuffisance de l’entretien forestier. 

NISA – ALMODÔVAR

Sur les conseils avisés d’un Portugais rencontré sur un parking, nous décidons de faire un détour par Castelo de Vide.

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Il s’agit d’un charmant village adossé à flanc de colline, dont l’accès à moto se révèle particulièrement agréable. Les maisons, uniformément blanchies à la chaux, sont délicatement soulignées d’un liseré couleur caramel, évoquant, par une association d’idées gourmande, des glaces artisanales… le biscuit en moins 🍪.

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Le hasard du calendrier fait que le village est animé par un marché de vêtements. Les ruelles résonnent de cris et d’appels lancés de toutes parts, conférant au lieu une vitalité joyeuse et désordonnée, à mille lieues du calme minéral que l’on pourrait attendre d’un tel décor. Après cette parenthèse animée, nous reprenons la route en direction d’Évora, elle aussi juchée sur une colline, fière de son passé et de son patrimoine.

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La journée se révèle davantage consacrée à la découverte qu’à l’accumulation de kilomètres. Mais qu’importe : il n’est encore que quinze heures, et le temps semble jouer en notre faveur.

Nous mettons ensuite le cap sur Faro. La route est belle, rectiligne, presque apaisante. Elle serpente entre des chênes-lièges majestueux et de grands pins qui offrent une ombre bienvenue. Le rythme est soutenu, la progression fluide, jusqu’à ce que nous décidions de faire une halte pour déguster une glace. Nous n’en sommes tout simplement jamais repartis 😄🤣.

ALMODÔVAR – HUELVA (Espagne)

Nous avions prévu de prendre la direction de Faro où là juste à droite, il y a des falaises à tomber sur le cul.

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Ce qui est important ce n’est pas de savoir où aller, mais d’y aller quoiqu’il arrive🤣😂. Faro c’est plein sud.

– » dis tonton, pourquoi on a le soleil dans le dos ? »

– » tais-toi, c’est le soleil qui c’est levé du mauvais côté « .

Puis ce fut la vengeance de la N2. 50km de virolos sur virolos

– » t’as dit que j’étais chiante, et bien voilà ! »

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Ensuite, ce fut la découverte touristiques. Imagine des immenses falaises rouges se jettant dans l’écume de l’océan. Cinq mètres de haut à tout casser ces falaises et une belle plage de sable chaud où des « baleines » rôtissent au soleil.

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Bon il y a bien eu ce plantage dans le sable… normal, il était devenu mou juste quand je suis passé 🫠. Cerise sur le gâteau, on dort 😴 à Huelva ( Hasard? ça se prononce : où il va?🫣 🤣🤣🤣, traduit directement de l’espagnol )

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HUELVA – SEVILLE

Nous longeons le cœur de la vieille ville de Séville, dont l’accès, à lui seul, relève déjà de l’aventure. Pour parcourir le dernier kilomètre, il nous aura fallu en effectuer près de trois, enchaînant détours, sens interdits et hésitations improbables. Allez comprendre la logique urbaine… 🤪

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Une fois immergés dans le centre historique, le regard est immédiatement saisi par la richesse décorative des bâtiments. Façades ouvragées, détails architecturaux raffinés, jeux d’ombres et de lumière : l’ensemble est indéniablement séduisant. L’atmosphère est résolument touristique, mais demeure agréable. En revanche, les prix, eux, ont pris une ampleur notable, rappelant que la beauté se monnaye volontiers dans les hauts lieux du patrimoine.

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À la première église ⛪️ que nous souhaitons visiter, la réalité économique s’impose sans détour : l’entrée est payante.

— « Le lundi, lors de la messe, c’est gratuit », nous précise-t-on.

— « Autrement dit, le dimanche est réservé à la quête financière », répliquons-nous avec un sourire un brin désabusé 🥴.

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Même scénario à la cathédrale, à ceci près que la foule y est dense, compacte, presque oppressante. Après quelques hésitations, nous découvrons une entrée latérale, plus discrète.

— « Nous venons prier », annonçons-nous avec sérieux.

L’argument s’avère suffisamment convaincant pour que le service de sécurité nous laisse entrer. En revanche, au moment de ressortir, la situation se complique : l’agent ne semble plus disposé à nous laisser passer. Après tout, passer la nuit enfermés dans la cathédrale n’était pas vraiment au programme… Il nous faudra insister quelque peu pour retrouver la liberté, non sans une pointe d’agacement 😤.

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SEVILLE – GRANADA

La journée s’est inscrite résolument sous le signe de la modération budgétaire. Nous effectuons un léger détour par Cordoue afin de flâner dans la vieille ville et d’en découvrir les charmes. Au détour d’une rue, notre attention est attirée par une église ⛪️ singulièrement coincée entre deux bâtiments, presque dissimulée dans le tissu urbain. La curiosité nous pousse à envisager une visite.

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Hélas, notre élan est rapidement interrompu par l’intervention d’un vigile. Manifestement, c’est jour de « soldes » spirituelles : moyennant l’achat d’un billet 🎟, il serait possible de visiter deux églises ⛪️⛪️. L’idée d’un forfait religieux n’est pas sans nous faire sourire. À ce rythme-là, on finirait par attendre l’ouverture d’un outlet, voire d’une boutique de seconde main. Mais comme le dit l’adage, là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir. Peu enclins à l’embarras, nous choisissons donc de nous retirer prestement, sans le moindre remords.

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Visiter une ville est une chose ; retrouver les motos en est une autre, nettement plus complexe. Nous tournons en rond, puis en carré, arpentant les rues avec une obstination qui frôle l’absurde, avant de parvenir enfin à remettre la main sur nos montures.

Nous mettons alors le cap sur Grenade, avec l’intention de monter jusqu’à l’Alhambra. Peut-être, espérons-nous, sera-t-il encore possible de visiter le site en fin de journée. Direction le guichet des billets… pour apprendre qu’il n’y a plus aucune entrée disponible pour aujourd’hui. Qu’à cela ne tienne, prenons-en pour le lendemain. Mais là encore, refus catégorique : complet.

— « Et la prochaine disponibilité ? »

— « Le mois prochain. »

On visitera l’Alhambra sur internet 😜

GRANADA – FUENGIROLA

Comme le temps ne nous est pas compté, c’est autour d’un café, savouré sans hâte, que nous prenons le temps de réfléchir à l’itinéraire à suivre. La décision s’impose progressivement : retour vers la mer, mais en empruntant un itinéraire intérieur, là où le paysage se transforme au fil des kilomètres.

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Les champs d’oliviers s’étendent à perte de vue avant de céder la place à d’immenses tapis de panneaux solaires, alignés avec une rigueur presque hypnotique. Un peu plus loin, nous découvrons un vaste potager, impressionnant par son ampleur et sa diversité. Tout y pousse en abondance, dans une organisation méthodique et généreuse. La récolte des salades bat son plein, et l’activité est telle que nous hésitons un instant à descendre de moto pour prêter main-forte 😜.

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Puis, soudainement, l’horizon s’ouvre : nous atteignons le bord de la mer. Denis, fidèle à son enthousiasme, n’hésite pas un instant et va se baigner. Pour ma part, je choisis une occupation plus raisonnable, ou du moins plus sèche. De toute façon, l’océan abrite, une population bien trop importante de requins, et puis, entre nous, j’ai depuis longtemps cessé de croire aux sirènes ☺️.

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FUENGIROLA – UBRIQUE

La journée s’ouvre sous le signe de la créativité et de la découverte, avec une méthode désormais bien rodée. Le principe est d’une simplicité désarmante : à 10 h 30, on s’assoit sur les marches de l’hôtel, café à la main, et l’on discute tranquillement de l’itinéraire à suivre.

— « On passe par là, on évite cette ville, et on emprunte cette petite route-ci ».

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Une fois l’accord trouvé, tous les points GPS sont soigneusement relevés. Le plan est arrêté, la route est tracée : nous pouvons partir. Il est alors… presque midi.

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À peine cent mètres parcourus que nous roulons déjà sur une autre route que celle prévue. Deux cents mètres plus loin, nous contournons habilement un sens interdit, et cent mètres encore après, nous débouchons dans un village que même sur la carte y’a pas 🤪.

Finalement, par une grâce divine manifestement bienveillante — il faut dire que nous avons visité suffisamment d’églises pour espérer bénéficier d’un peu de bol — nous parvenons à atteindre Ronda. Là, nous profitons d’une superbe vue depuis le pont, sans avoir eu à débourser le moindre centime. Il faut dire que l’absence totale de clergé sur les lieux facilite grandement l’accès 🤫.

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Nous poursuivons ensuite notre route « créative », au gré des inspirations et des hasards, à travers les montagnes andalouses. Cette étape s’avère être une magnifique découverte, riche en paysages et en sensations. Certes, compte tenu de l’heure tardive à laquelle nous avons réellement pris la route, nous n’atteindrons jamais Cadix ce jour-là.

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UBRIQUE – ANTEQUERA

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Cadix s’offre à nous comme une perle posée au bord de l’Atlantique, sa silhouette s’étirant sur une étroite presqu’île baignée de lumière. Le centre historique, ceinturé par la mer, se découvre au fil de ruelles étroites et sinueuses, où les façades blanchies à la chaux réfléchissent la lumière intense du sud. Sur des balcons en fer forgé, s’y accrochent parfois quelques plantes. Les tours de guet et les clochers percent le ciel, rappelant l’époque où la ville surveillait l’arrivée des navires venus du Nouveau Monde.

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Comme nous n’a pas vu de belle de Cadix aux yeux de velours, nous sommes reparti.

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ANTEQUERA – EL EJIDO

Entre tricot, éclats et créativité,

Nos yeux ont vu mille oliviers.

Nous avons roulé, sans fin ni faim,

Jusqu’aux collines, bordées de pins.

Puis sont venus, hélas, sans panache,

Les serres en plastique — tristes, moches —

Qui nous poussèrent, l’âme en fuite,

Vers d’autres routes plus inédites.

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EL EJIDO – LORQUI

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Le tricotage de l’écharpe est fini,

Place aux chaussettes, bel esprit.

Nous avons joué, fous et polissons,

Sous le ciel gris, comme des pigeons.

Nous nous laissons tenter, le cœur ouvert,

Par l’inconnu, le rude, l’éphémère.

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Nous faisons halte au cœur du western,

Poussière d’or et vent d’enfer.

Tout cela frôle le burlesque,

C’est presque drôle, presque grotesque.

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LORQUI – JERICA

Hier, nous sommes arrivés relativement tard à l’hôtel, situé au cœur de la zone industrielle de la ville. L’établissement ne disposant d’aucune restauration, le jeune réceptionniste nous avait assuré qu’un restaurant se trouvait à seulement cent mètres. Malheureusement, lorsque nous y parvînmes, celui-ci était fermé.

La seule solution envisageable fut de commander des pizzas. Or, notre maîtrise de l’espagnol, encore imparfaite — malgré nos efforts soutenus et répétés, et ces vilains zozotements qui persistent 🤪 — ne nous permit pas de gérer la commande nous-mêmes. Nous avons donc sollicité le réceptionniste pour qu’il s’en charge. La tâche s’avéra trop ardue pour lui : il semblait incapable de composer un numéro de téléphone. Par chance, un client bienveillant nous informa qu’il était possible de se restaurer de façon plus simple : quelques sandwiches disponibles dans le salon de jeux adjacent.

Au matin, au moment de rendre la clé de notre chambre, je ne pus m’empêcher d’agrémenter la scène d’un trait d’humour. Saisissant la main du réceptionniste, je la retournai doucement en lui lançant :

— « Si tienes un pelo en la mano, te lo quito. »

Il ne sembla pas apprécier la plaisanterie 🤣🤣.

Pour la seconde partie de la journée, le ciel se montra capricieux : 🌧💧, ☁️ équivalant à ⚫️+⚫️, et nous sur nos motos 🏍 face à une pluie persistante 💦💧💧.

La dernière portion du parcours fut tout aussi mouvementée. Nous rencontrâmes d’abord un panneau posé à même le sol, portant une indication en espagnol. Loin de nous précipiter, nous crûmes comprendre que la destination se trouvait à seize kilomètres. Peu après, une barrière apparut, accompagnée d’un nouvel écriteau. Vous conviendrez aisément que le message n’était guère explicite.

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La route manquait cruellement d’entretien mais les paysages étaient splendides.

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Soudain, un panneau beaucoup plus clair fit son apparition…Ils auraient pu prévenir tout de même, on a du revenir en arrière…🤪

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JERICA – PENISCOLA

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PENISCOLA – VILA SECA

Ce fut ma première nuit dans un home pour personnes âgées. Ça promet. 🫩

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VILA SECA – BARCELONE – ITALIE – SUISSE

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