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A la recherche de la bête du Gévaudan

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Initialement, il était prévu que nous nous rendions dans les Dolomites pour notre balade estivale. Mais vu le temps plus qu’automnal de cet été 2014, c’est en Auvergne, Causses et Ardèche que nous avons trouvé le soleil, enfin… presque toujours…

C’est pratiquement à la veille du départ que nous avons dû modifier notre itinéraire. Consultation de cartes, lecture de quelques blogs et nous voilà partis.

 

Un grand merci à « RiderBuzz » pour la qualité de son blog. Les images, ses commentaires nous ont vraiment donné l’envie de partir à la découverte de sa région.

Et Charlotte, nous livre ici tout le ressenti de ces 2000km passés sur ces routes bucoliques où nous pouvions encore entendre, au loin, les cris de la bête… du Gévaudan.

En passant par l’Auvergne… Impressions d’un S.D.S livrées en images commentées…

Le guidon ne me tente pas et en position de passagère j’y trouve largement mon compte. Mon attention n’étant pas constamment rivée sur le bitume et ses usagers, je traque les paysages, les situations insolites, les noms géographiques que mon mini canon enregistre … avec le regret, trop souvent, de n’avoir pas cliqué au bon moment. Exercice d’équilibriste parfois, à effectuer en souplesse et sans à-coup, pour la netteté de l’image et la quiétude de l’équipage…

Le point phare de ces vacances : l’Auvergne…alors en avant toute…

Des 48 Parcs naturels régionaux que compte la France, nous en traverserons 6 au cours de ce périple. Créés par des communes contiguës, ces parcs tentent de protéger et remettre en valeur des espaces ruraux au patrimoine naturel et culturel de qualité. Ils font l’objet d’un projet de développement durable afin de maintenir des activités traditionnelles en déclin dans le respect des équilibres du monde d’hier et d’aujourd’hui.

Si traverser ces espaces préservés ne permet pas d’en déceler toutes les richesses, nous en apprécions la beauté, la diversité, les odeurs … parfums de terre, de sous-bois, de cultures… impressions à l’état brut. Et pour le reste … on y reviendra…

1er jour: Valais – Voiron

Bien que je ne me lasse pas du coup d’œil qu’offre la montée au col de la Forclaz au-dessus de Martigny, l’air y est trop frais ce matin-là pour quitter le gant et mitrailler. Après Chamonix, nous empruntons la D4 à Cluses. Pas de souvenirs immortalisés sur les premiers km du warm-up…

Juste avant la montée au col de la Colombière, sur la petite commune dite Le Reposoir, je repère dans l’amorce du virage une imposante bâtisse et tente une manoeuvre vers l’arrière. Une recherche sur la toile pour découvrir qu’il s’agit de l’Ancienne Chartreuse du Reposoir, où vit une communauté de religieuses carmélites.

La route du col offre un paysage magnifique avec ses parois rocheuses dominant de verts pâturages.

 

Nous avons fait la connaissance de “l’ours du Grand Bonrnand”: Personnage sombre et menaçant. Hurlant le poing levé, il n’hésite pas à poursuivre les clients jusqu’à la terrasse de la concurrence tout en menaçant de s’en prendre à votre moto…

De Faverges à Chambéry, on traverse le parc régional du massif des Bauges. Une courte pause sur les rives du lac d’Annecy, avant de découvrir une nature préservée où les paysages se déclinent en villages blottis entre prairies et forêts, entourés de sommets, cols et alpages.

De Chambéry à Grenoble, c’est le parc naturel de Chartreuse, le plus petit des massifs préalpins dont le nom est connu pour sa liqueur et son fameux monastère… à l’écart de notre route malheureusement.

    

 2ème jour: Voiron – Vichy

Une météo peu engageante, des avis d’orages locaux violents, un ciel menaçant à l’horizon… mais pas de quoi freiner la Grosse Bertha.

Le long de la route, des champs de tournesols déboussolés, en quête du dieu Râ.

…et des meules de paille qui attendent d’être mises à l’abri.

De St-Pierre-de-Bœuf à St-Etienne, on traverse d’est en ouest le parc régional du Pilat, une belle variété d’ambiances et de paysages. Proche des agglomérations stéphanoise et lyonnaise, le parc offre aux citadins, authenticité et espaces de loisirs.

Mais nous, on ne s’y attardera pas, trop contents de passer encore entre les gouttes. Le ciel est chargé, le tonnerre gronde, les éclairs déchirent l’horizon.

Au passage, le Château de Chamazel accroche le regard sous tous ses angles au départ de la route du col de Béal.

Ce col nous ouvre les portes du parc régional Livradois-Forez situé sur le côté oriental de l’Auvergne et sur une petite partie de la région Rhône-Alpes. Là encore des paysages très divers, alternance de prairies, cultures, forêts, villes ou villages, sur des routes très variées…

Mon coup de cœur pour la voie étroite courant le long du muret moussu …

Après la pluie… l’accalmie ! On dresse la table sur les flancs généreux de la GS. Produits locaux dégustés au détour d’un chemin, parfum de bolets en prime…que demander de plus.. ? Le p’tit coup de rouge… ? On le prendra ce soir.

Nous dormirons à Vichy que nous parcourrons en fin de journée, sous le parapluie, sans appareil photo.

 3ème jour: Vichy – Vodable

 

Du soleil au compte-goutte ce matin… en réalité bien plus de gouttes que… de soleil. On enfile les combis devant l’hôtel à Vichy.

Je me régale de ces petites départementales bordant les champs de blé, de meules de foin, de tournesols…

L’itinéraire nous fait découvrir une toute petite partie de la Combraille, région située au N-W de l’Auvergne, formant une vaste zone de collines et de gorges, parsemée de nombreux étangs, de landes, de bocages, de forêts et de prairies. Le travail des cours d’eau y est spectaculaire et les panneaux didactiques fort intéressants.

Ce matin, certains les tronçons de routes empruntés courent jusqu’à l’horizon, le dépassant même parfois. La GS s’emballe, rien ne la freine, il y a comme un démon dans son moteur ? Le diable rôderait-il à nouveau dans ces lieux?

LEGENDE DE LA RIGOLE DU DIABLE

” Il y avait autrefois des moines au village de Châtain ; leurs terres étaient pauvres car elles manquaient d’eau : l’été, leur récolte desséchait au soleil ; il leur fallait sans cesse aller chercher l’eau de la Mazure pour arroser leurs cultures. Ils y passaient la plus grande partie de leur temps quand la pluie ne voulait pas tomber ; à cause de ce dur labeur, ils ne trouvaient plus de temps à consacrer à leur prière.

Par un de ces grands étés de sécheresse, le prieur et les moines ne savaient plus que faire et songeaient à abandonner les terres qu’ils cultivaient pour aller fonder un nouveau couvent ailleurs. Un vieux moine, connu dans tout le pays pour sa sainteté, promit au prieur et aux autres religieux d’amener l’eau de la Mazure à Châtain ; il voulait confier le travail au Diable afin, disait-il, à la fois de forcer ce grand fainéant au travail et aussi de lui jouer un bon tour.


La nuit venue, il s’enferma dans sa cellule et fit appel au Diable : celui-ci apparût. Le saint moine lui proposa d’effectuer l’ouvrage depuis minuit jusqu’à l’aube : les conditions du contrat étaient les suivantes : si le travail n’était pas achevé avant le chant du coq, le Diable ne recevrait aucun salaire ; si, au contraire, le travail était terminé, le Diable aurait le droit d’emporter en enfer l’âme du moine ; car les âmes des autres religieux et surtout celle du prieur lui appartenaient, au moins le prétendait-il, depuis longtemps.
Le marché fut ainsi conclu ; et dès le douzième coup de minuit, le Diable s’attela au travail avec une armée de démons : ce fut comme un immense tremblement de terre. Le moine, saint mais aussi rusé, avait enfermé dans l’armoire de sa cellule un jeune coq, puis il s’était mis à genoux et priait.

Plusieurs fois le prieur ou les autres moines effrayés, vinrent frapper à sa porte. Le saint homme leur répétait : « Laissez-moi prier en silence, Dieu nous aidera. » Déjà la rigole avait traversé la montagne quand les moines terrorisés vinrent en masse dans la cellule pour le supplier de conjurer le Diable et son armée de démons. Il leur dit : « Vous serez bien punis de votre impatience, mais si vous voulez qu’il en soit ainsi. »

Il alluma une torche et la rapprocha de l’huis de la serrure de l’armoire où était enfermé le coq : celui-ci, croyant le jour venu, se mit à chanter.

En entendant le chant du coq, l’armée diabolique cesse le travail et s’envola en hurlant des imprécations.

Voilà pourquoi la Rigole du Diable fut commencée et ne fut jamais terminée. “

Le pique-nique dans le coffre n’attend qu’une bonne table pour être déballé. Je signale un petit creux à Guy qui, vite fait bien fait, déniche le coin idéal, vue sur le lac, pieds dans l’eau… puisqu’ au bord du lac de Vassivière, dans le parc régional de Millevaches.

 Ce parc s’organise autour du plateau de Millevaches et d’autres plateaux et massifs périphériques. Ici le paysage se décline en landes, tourbières, espaces boisés et prairies agricoles.

A peine quelques km avalés et nous entrons dans le parc régional des volcans d’Auvergne, au cœur du Massif central. C’est le plus grand parc régional naturel de France.

Une animation soudaine, une rue encombrée, c’est la station thermale de La Bourboule, station thermale fréquentée dans les années 30 par une élite bourgeoise de France et d’Europe et par les stars de l’époque.

Qu’il fait bon rouler sur des routes quasi désertes, le Mont Dore puis le col de la Croix Morand débouchant sur un paysages typiquement auvergnat, du moins comme je me le représentais…

Bin, t’as passé par là toi??!!

Le soir, nous apprécions la bonne table d’une petite Auberge à Vodable où les produits locaux sont à la fête.

 

4ème jour: Vodable – Massiac

Encore un ciel bien chargé en quittant Vodable ce matin. Mais ça n’enlève rien à la beauté des paysages.

En chemin, on remarque l’église de Notre Dame du Mont Carmel, dominant le pic du Brionnet. Y faire une visite offre un point de vue d’exception sur le Puy-de-Dôme et toute la région environnante.

Nous passons une bonne partie de la journée à rayonner au cœur du parc des volcans d’Auvergne, dans la région du massif du Cézallier. Ce haut plateau volcanique aux formes douces et arrondies est creusé de vallées périphériques.

 

Terre d’élevage, la route serpente dans un environnement où troupeaux de vaches et éoliennes se partagent le territoire. Les quelques villages traversés témoignent d’un exode rural irréversible. Quelques burons ici et là, bâtiments de pierre isolés sur les pâturages en altitude, refuges d’éleveurs occupés de façon saisonnière.

Le lac de St- Alyre , formant une tourbière, se trouve à 1200m d’altitude. Paysage de carte postale, ses eaux miroitent sous les caresses des rayons de soleil. On y apprécie le moment présent.

La porte ouverte d’une vieille remise pousse le promeneur à la curiosité….. Le coin a dû en inspirer plus d’un à lire le poème joliment illustré inscrit sur les murs du refuge.

Après une petite croque dans une clairière abritée du vent et aménagée en aire de pique-nique, on se lance sur la piste menant au Signal du Luguet . Point culminant du massif du Cézallier, le Signal du Luguet (1551m), s’atteint en empruntant une route non goudronnée.

Une petite photo en début de course puis je range l’appareil vite fait bien fait car je réalise bien vite que je vais devoir m’accrocher… les ornières sont telles qu’il me faut quitter la selle par endroit et poursuivre à pied pour permettre à Guy de franchir certains tronçons de piste défoncée…. Il a tout de même réussi à passer…

En fin de journée, on fait une petite pause à Blesle. Classé parmi les plus beaux villages de France, on découvre charmés les vieilles ruelles d’un pittoresque village médiéval.

Les bâtiments bien restaurés, les maisons à pans de bois ou colombages reflètent les fonctions commerciales et artisanales du bourg. Après une petite bière à la terrasse du café du coin, on reprend la route pour les derniers km de la journée.

Nuit à Massiac que l’on arpente sous une fine bruine pour dénicher une petite table avant la nuit.

 5ème jour Massiac – Mende

 La météo de ces jours va crescendo…mais pas vers le beau. Brouillard et bruine au départ ce matin, paysages d’arrière-automne à s’y méprendre…

Première halte : Une visite à la forteresse de St-Ilpize.

Construite sur un piton volcanique, elle offre un point de vue intéressant. C’est plaisant de se balader au cœur des imposantes ruines de ce château médiéval.

Sa chapelle, bijou de l’architecture romane, construite en pierres volcaniques, a retrouvé son éclat depuis sa récente rénovation. Pendant plus de 150 ans, les Dauphins d’Auvergne occuperont ces lieux, dominant ainsi la vallée du Haut Allier.

Quelques kilomètres parcourus et nous voilà dans le département de la Lozère, plongés dans l’univers mystérieux de la Bête du Gévaudan qui mangeait le monde au XVIIIe siècle.

Cet animal, à l’origine d’une longue série d’attaques contre les humains, nourrira toutes sortes de rumeurs, tant sur sa nature que sur les raisons le poussant à s’attaquer à la population. La statue d’Auvers fait honneur à la « Pucelle de Gévaudan », jeune fille de 20 ans, servante du curé, qui de toutes ses forces porta à l’animal un coup de baïonnette, le blessant et les sauvant elle et sa sœur. C’est finalement Jean Chastel, paysan de la région, qui aurait eu raison de la bête identifiée comme un loup ou un grand chien.

Histoire quand tu nous tiens… Après la mystérieuse bête de Gévaudan, ce sont les menhirs des Cévennes qui traceront notre itinéraire. On en repère quelques-uns au passage avec en arrière-plan les puechs des Bondons, petits monts aux formes régulières. La route serpente dans une nature préservée ou forêts, hauts plateaux, pâturages se succèdent jusqu’à Ispagnac, joli petit village, où nous passerons la nuit.

 

 6ème jour Mende – La Vernarède

Les brumes matinales dissipées, nous apprécions les paysages du parc national des Cévennes. Véritable balcon de la Méditerranée, il couvre le Mont Lozère, la montagne du Bougès, le Mont Aigoual jusqu’aux bords des Grands Causses et des vallées cévenoles.
Le climat y est méditerranéen et progressivement montagnard en fonction de l’altitude variant de 378 à 1700m. Situés à la rencontre des masses d’air venant de l’Atlantique et de la Méditerrané, les Cévennes sont souvent le théâtre de pluies diluviennes et d’orages violents. Par chance, nous ne connaîtrons pas les épisodes cévenols mais profiterons d’une belle journée ensoleillée où la beauté et les originalités des reliefs peuvent enfin s’exprimer.

Une belle route court le long des parois rocheuses surplombant parfois notre chemin …nous roulons dans les gorges du Tarn. Ce canyon profond de 400 à 600m que la rivière a creusé au fil du temps s’étire entre Quézac et le Rozier .

 

Les Causses, ces hauts plateaux calcaires se présentant comme de vastes tables arides et pierreuses, offrent au détour d’un chemin de jolies suprises pastorales.

 

Encore quelques Km avant d’atteindre le Point Sublime, magnifique point de vue sur les gorges du Tarn.

       


Petite balade café croissants au Rozier, commune située au confluent du Tarn et de la Jonte , à l’entrée des Gorges de la Jonte. Une belle route dans un cadre naturelle magnifique avec en prime le vol des vautours tournoyant dans les rochers au-dessus de nos têtes. Depuis 1970, ces gorges sont le berceau d’un programme réussi de réintroductions de ces grands oiseaux.

Entre le mont Aigoual et les gorges du Tarn, un point de vue en bordure de route permet un coup d’œil sur l’abîme de Bramabiau. Au fond du canyon Hypogée, la rivière du Bonheur poursuit un intense travail d’érosion avant de s’enfoncer dans un causse pour resurgir à l’air libre en prenant le nom de Bramabiau.

Exceptionnel par son panorama, son climat et sa station météorologique, le Mont Aigoual culmine à 1565m . Par temps clair, il est possible d’observer près d’un quart du territoire français. Les conditions météorologiques y sont souvent extrêmes, l’air océanique et l’air méditerranéen y étant sans cesse en confrontation .

 

Après le Mont Aigoual, la route nous conduit à travers champs, pâturages, des causses aux canyons, suivant le cours d’une rivière, découvrant un hameau , ici ou là, au milieu de nulle part .

La route est longue jusqu’à la Vernarède où nous passerons la nuit après un bon repas à la table de notre hôte.

 7ème jour La Vernarède – Valais

Le matin du 7ème jour, on s’éclipse du parc des Cévennes et de ses petites routes tranquilles pour nous lancer sur le chemin du retour. Dernière immersion dans une belle vallée où la route offrant un bon nombre de points de vue, est largement fréquentée.

Nous sillonnons l’Ardèche et profitons de quelques balcons dominant les gorges pour observer d’en haut les amateurs de sports aquatiques.

 Un retour sans transition ou presque … autoroute très fréquentée, bruit, vitesse…

    

 Les vacances sont terminées… Place aux souvenirs… et vivement les prochains clics…. sourire.                  

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