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Les Balkans par la Slovénie, la Croatie, le Monténégro, la Roumanie et la Bosnie

Voyager, ce n’est pas seulement propulser son corps à des milliers de kilomètres de son lieu de vie habituel, c’est aussi, et surtout, déplacer cœur et esprit. Le voyage commence alors, en toute humilité, là où s’arrêtent nos certitudes, à l’heure de la remise en cause. Voyager ne va donc pas sans risques : la rencontre de l’autre ébranle mes convictions, me réapprend à douter, à questionner, pour gagner en compréhension et en harmonie. Partir… c’est inévitablement se rapprocher de son point de départ et accepter de revenir différent.

Voyager c’est s’étonner, s’émerveiller mais aussi s’indigner et agir. Le cheminement personnel se fait au fil des kilomètres; notre regard, notre perception du monde, des situations politiques, culturelles, historiques, religieuses, philosophiques, s’enrichissent avec le passage du temps, des pays, des instants vécus en direct avec les habitants.

Voyager c’est réguler son imagination par le biais de la réalité.

 

Les Balkans été 2015: 17 étapes  18 /07/15 – 02/08/15 Plus de 6000km réalisés

En traversant les Balkans, nous marchons sur les pas de nombreux voyageurs, que ce soit les légions romaines qui empruntaient la « via Ignatiu » qui reliait l’empire d’Orient à celui d’Occident, les caravanes de marchands qui parcouraient la route de la soie pour aller chercher la précieuse porcelaine chinoise, les premières croisées en 1096 qui finiront massacrées par les turcs , ou encore celles de ses aventuriers du « Grand Tour » tel Lord Byron à l’époque où l’empire Ottoman contrôlait l’essentiel des Balkans. Cette région a toujours symbolisé la rencontre entre l’Orient et l’Occident.

Lors de ce trip, nous touchons évidemment la thématique du voyage “aventure”, avec sa dimension de défi. Nous disposons en effet de peu de temps pour parcourir une distance de plus de 6000 km. Si le tracé GPS est enregistré, le gite fera l’objet d’une recherche sur place.

Nous approchons également la thématique du voyage d’exploration et d’analyse dans des pays voisins que nous ne connaissont que très peu et qui sont en phase de transition politique et économique. La mue difficile de la Serbie, l’indépendance du Monténégro, la pluralité éthnique de la Bosnie, le boum touristique de la Croatie sont les reflets d’une région passionnante qui est en mouvement. C’est pourquoi, il nous semble intéressant d’aller explorer cette région d’Europe en ce moment.

En fait, ce sera un voyage initiatique et thérapeutique à bien des égards.

1er jour direction Trieste

Départ samedi 18 juillet à la fraiche. Mais la veille au soir ma grosse (la Bavaroise, qu’est-ce que vous allez imaginer) manquait un peu d’air. 1 bar de pression, c’est un peu juste. Donc, contrôle au petit matin de l’état du pneu. Le résultat n’est pas satisfaisant… Commence alors une longue attente… pleine d’angoisse.
J’avais pourtant tout préparé: Service des 40000 et petites réparations de la GS, pneus neufs… tout était prêt, vérifié et archi prêt. Sauf, cette maudite pression qui au dernier moment pouvait mettre notre voyage en péril.
Allons-nous trouver un garage ouvert un samedi matin, voir même un pneu neuf ? Finalement, vers les 8h, je passe au point S (c’est là où j’ai acheté mes TKC 70). Après un contrôle minutieux, il s’avère que le pneu coupable n’est pas crevé. C’est déjà ça! Nettoyage impeccable de la jante et remontage du pneu. Ouf c’est bon.

Enfin, le départ est possible, le voyage peut commencer, mais avec plus de 3 heures de retard sur l’horaire initial prévu. Après tout, on est en vacances, on a tout le temps… Direction Trieste, par le col du Simplon et l’autobeurk. Rien de bien intéressant sur ce long tronçon, si ce n’est qu’il fait très chaud, mais alors vraiment très chaud. Et c’est “cuit au beurre” que nous arrivons à l’hôtel. Avec un bon 40 degrés, je vous garantis que je me liquéfie.

En soirée, petite balade pour découvrir la ville. Il fait moins chaud et nous pouvons profiter de nous rendre vers le port de Trieste où la fontaine des quatre continents retrace la grandeur de la ville.

Bras largement ouverts pour accueillir le commerce du monde entier, symbolisé par les balles de coton et les cordages. La statue domine les 4 continents connus, Europe, Asie, Afrique et Amérique. En effet, on connaissait à l’époque de sa construction (1751) quelques îles de l’Océanie mais l’exploration de ce continent ne se déroula vraiment qu’à partir de la fin XVIIIe.

La Place de l’Unita à Trieste passe pour être l’une des plus grandes et des plus belles places d’Europe. Elle est bordée sur 3 côtés par des palais du 19e siècle. Le dernier côté s’ouvre sur la mer Adriatique où croisent les bateaux.

Discrètement, j’ai tenté “d’emprunter” le soleil. Il nous accompagnera tout au long de notre trip. Parfois à notre désavantage. Fallait pas jouer à Icar.

2ème jour: Trieste – Zadar

 

 

Des brumes matinales diffusent un aspect mystérieux au paysage et nous mettent en conditions pour visiter Predjama

 

 

 

 

En chemin nous achètons quelques fruits auprès d’un marchand exposant sa production sur le bord de la route.

Par contre, l’entrée en Croatie nous procure un tout autre sentiment. Prezid, le premier village que nous traversons, nous surprend de suite avec son école abandonnée, l’architecture des bâtisses villageoises est plus spartiate.

Ici la Croatie a perdu une partie de son âme, de son authenticité. Tout est fait pour le tourisme: hôtels, restaurants, petites buvettes. C’est une économie importante pour le pays, nous en avons conscience. Quel contraste cependant avec ce que nous avons vu le matin. En ayant découvert une partie de l’intérieur des terres, il y a quelque chose qui sonne faux. Un contraste saisissant! Mais la beauté des lieux estompera ces considérations philosophiques.

Nous rejoindrons Zadar pour y passer la nuit. Direction le bord mer où se cache derrière d’épaisses murailles, des palais à la pierre blanche comme l’orgue maritime.

3ème jour: Zadar – Mostar

Fort de l’expérience de la veille, c’est au petit matin que nous quittons Zadar. Mais en quittant la ville, nous ne savions pas encore que ce serait “la” journée d’enfer. Rouler dans la fraicheur matinale, relève d’un plaisir inégalé. Lorsque je parle de fraicheur, tout est relatif. A 6 heure du matin, il ne fait, pour l’instant, que 25 degrés. Le thermomètre a encore bien le temps de grimper…

Nous longeons la côte jusqu’à Sukosan, puis nous quittons le bord de mer pour pénétrer une nouvelle fois dans l’arrière pays. 

Notre route traverse d’immenses plaines où l’agriculture relève de la gageure. Une vie montagnarde et rude pour les rares villageois qui vivent encore dans d’anciens hameaux plus ou moins abandonnés.

9 heure du matin, la température est déjà supérieure à 35 degrés. Et dire que nous avions hésité à prendre nos gilets airbag. Question chaleur, c’eut été le top.

Vingt ans plus tard, de nombreuses maisons portent encore les stigmates de la guerre. Murs évantrés, façades criblées de balles, toitures dévastées. Nous traversons des villages où seul un modeste panneau indicateur nous rappelle son existence. Pour ce qui est des maisons ou parfois même des ruines, nada, rien. Nous ne pouvons rester insensible à l’horreur que ces populations ont dû vivre.

 

Nous pousserons jusqu’au parc national de Krka où de nombreux touristes s’entassent dans des embarcations rutilantes pour quêter un peu de fraicheur dans les chutes de la rivière.

Traverser une ville devient « mouratoire », d’énormes bouchons se succèdent sans fin, la circulation devient sérieusement difficile et la chaleur est toujours aussi omniprésente.

Depuis la ville d’Omis, il y a décidément trop de monde. Nous quittons définitivement le bord de mer. Nous passons en Bosnie, peu après Donji Vinjani, en empruntant la D60.

Passage de douane amusant pour les voitures puisque le poste de douane est situé à gauche du conducteur. Ce qui lui demande une certaine gymnastique pour qu’il puisse présenter correctement ses papiers. En moto, c’est plus aisé.

Arrivé en Bosnie le décor change rapidement. Sur le bord de la route s’étendent de nombreux étalages de produits divers dans des containers aménagés en cabanon où l’on s’arrête surtout pour les prix avantageux des produits.

 

 

L’itinéraire offre des paysages à couper le souffle. Comme sur beaucoup de routes intérieures, dans les Balkans, on ne dépasse pas les 50 km/h. Elle s’enfoncent en lacets dans le karst, longeant de petits champs de pomme de terre et d’anciennes cabanes de bergers.

Au milieu de l’après-midi, nous atteignons Mostar. Je n’imaginais pas cette ville au fond d’une cuvette. La température atteint 42,5 degrés, de quoi réfléchir: paradis ou enfer? pour moi c’est tout vu, je ne supporte pas la chaleur! A l’avenir, je serais sage c’est promis.

Nous trouvons rapidement un logement: chambre confortable et climatisée avec garage pour la belle.

Courageusement, nous tentons une visite de la ville. D’abord en longeant les murs, histoire de prendre le minimum de soleil. La chaleur est encore intense. Puis nous nous dirigeons vers le pont Stari Most reliant les rives de la Neretva. Le « vieux pont » ottoman, symbole de la ville a été entièrement détruit en 1993 par un obus croate. Depuis 2004, le pont et son quartier ont été reconstruit à l’identique.

  
4ème jour: Mostar – Kotor

Mardi 21 juillet, une journée plus courte, mais pas forcément moins chaude. Nous quittons de bonne heure Mostar. Ici la fraicheur du matin prend tout son sens, 25 degrès c’est presque le pôle nord. Enfin… presque…

Le décor ressemble à la garrigue proche des calanques de Marseille.

Je me demande bien comment ils arrivent à cultiver quelque chose dans cette terre si aride. L’agriculture est tout de même omniprésente un peu partout.

La preuve…. En tout cas y a plus la place pour l’auto-stoppeuse…

Peu avant Trebinje, les roues à aube sont en action, arrosage oblige. Je n’avais jusqu’alors pas compris le fonctionnement de ce chenal servant à l’irrigation des terres (voir… un dimanche en Valais).

Les marchés sont toujours riches de couleurs. Chacun y vend sa propre production. Quoique, j’ai un doute pour les bananes. Pastèques, melons, tomates abondent dans les étales à gauche comme à droite. Finalement, comment choisir? Les prix sont identiques. Alors, ce sera au feeling.

Parfois, il est utile de se renseigner auprès des autochtones. Germaine me fait toujours des siennes et la route qu’elle m’indique n’est pas toujours la plus logique. C’est aussi l’occasion de rencontre magique comme cette vieille dame nous renseignant sur la direction à suivre.

Plus tard, à la sortie d’un tunnel, je me fais intercepter par un agent brandissant un petit panneau. Même si la palette était petite, je me suis exécuté de suite. « Documente » (faut le dire avec l’accent).

Puis il me demande de le suivre vers sa voiture. Le brave homme s’assoit sur son siège, la fenêtre reste ouverte. La clim est à fond. Il m’explique sous forme de dessin que la circulation est limitée à 50km/h et que je roulais à 70km/h. Pour assoir son propos il brandit son pistolet radar. J’avance littéralement ma tête dans l’habitacle, histoire de prendre un peu le frais. J’en profite pour jeter un oeil sur ce maudit radar. Bizarre l’objectif de la bête est obstrué par une partie en sagexe !!

Il m’explique que je dois payer 50 euro et qu’ensuite je vais pouvoir récupérer mes « documente » au poste de police.

Je lui fais tout un charabia en français. Il me regarde avec de grands yeux hagards. J’esquisse un large sourire compréhensif.

Il me refait sa « chanson » et moi la mienne. Il se met à suer à grosses gouttes. Un peu comme le maton dans Midnight Express. Il prend son natel à l’écran éclaté (je n’ai entendu aucune sonnerie, ni vibreur) et articule des trucs incompréhensibles.

Toujours en souriant, je lui balance encore quelques mots en français.

C’est alors qu’il se met à souffler tel un boeuf et me rend mes « documente » en me faisant signe que je peux partir.

Là, je lui tends ma paluche, histoire de « contractualiser » notre accord. Il me regarde béat et me serre finalement la main.

Je lui tourne le dos et le voilà qui agite à nouveau sa palette pour la voiture qui arrive. Il devait surement rouler lui aussi à 70km/h…

Et maintenant, direction Kotor, par une route minuscule que même parfois y en avait pas.

Kotor est une ville animée et un brin sportive…. Pour atteindre la forteresse Saint-Jean, à 280 mètres au-dessus de la ville, il faut grimper les 1 426 marches jusqu’à la citadelle. A mi-chemin, se trouve une chapelle, dressée par les survivants d’une épidémie de peste en 1572. En haut, la vue sur Kotor et sa baie est à couper le souffle… s’il en reste encore.

5ème jour: Kotor – Durmitor

Mercredi 22 juillet, nous quittons Kotor par la R1 afin de rejoindre l’ancienne capitale du Montenegro, Cetinje.

Nous poursuivons notre route vers le monastère d’Ostrog. La route est tout simplement magnifique, sinueuse à souhait. Un « local » nous ouvre le chemin. A grand coup de klaxon, il salue à la ronde. Nos chemins se séparent et c’est avec un grand signe de la main que nous nous quittons. Uniques, ces rencontres où rien ne se dit, mais où tout est dit.

Il y a parfois des rencontres plus vache… méfiance…!

De Cetinje nous passerons par Cevo pour finalement atteindre le lac de Slansko Jezero. La route traverse des forêts de feuillus interminables. Impossible de rouler à un rythme soutenu et notre regard butte de suite sur la végétation.

C’est un peu monotone, mais 50 km plus loin, nos yeux s’émerveille face au bleu du lac.

Le décor a enfin changé et nous nous retrouvons dans une vaste plaine brûlée par le soleil.

Le monastère d’Ostrog est imbriqué dans la falaise construit dans la deuxième moitié du XVIIe siècle. C’est un lieu de pèlerinage réputé pour ses guérisons miraculeuses. Les orthodoxes, les catholiques et les musulmans s’y retrouvent. Le lieu dégage quelque chose de mystique aussi bien dans son apparence que spirituellement. Des familles entières dorment dans des sacs de couchage à même le sol, en pleine journée.

La tradition veut qu’à l’entrée et à la sortie, le pélerin embrasse le chambranle. On y pratique le culte des icônes et il n’est pas rare de voir des gens embrasser les images pieuses. Dans une grotte aménagée en chapelle repose les reliques de Saint-Basile. Charlotte refusant d’embrasser l’étole recouvrant le reliquaire reçoit un c
haleureux coup de crosse sur le front, en signe de gratitude.

Vous dire que je n’en pouvais plus de rire… c’est peu dire. Mais j’ai tout de même réussi l’impossible…. me contenir.

Tous n’ont pas forcemment reçu les grâces de St. Basile. Parfois, nous traversons des régions où règne une pauvreté certaine.

Nous quittons les abords de Niksic pour prendre un peu d’altitude où nous traversons des pâturages immenses mais tellement beaux.

Nous profitons pour dormir dans le parc du Dormitor. Une petite cabane en bois fera l’affaire.

L’orage n’est pas passé bien loin.

 

6ème jour: Durmitor – Vrnjachka Banja

L’étape prévue pour la journée demeure introuvable sur mon GPS. Y va pourtant falloir faire sans ou avec c’est comme on le sent. Et là St-Basile ne pourra pas faire grand chose pour moi. Faut tout de même pas trop lui demander.

Nous traversons une partie du Dumitor, jusqu’à Zabjac. C’est tout en bosses, c’est sauvage, ça tourne dans tous les sens, c’est tout simplement magique.

Façonné par les glaciers et découpé par les rivières et les eaux souterraines, le parc national Durmitor est d’une beauté naturelle saisissante : du long de la Tara, aux gorges les plus profondes d’Europe, les forêts denses de conifères sont parsemées de lacs aux eaux limpides et abritent une importante flore endémique.

Cette région est typique des parcs nationaux de montagnes des Balkans. Elle est tenue par des montagnards dont l’activité principale est l’élevage. Ceux-ci vivent en harmonie depuis des siècles avec leur montagne. Son équilibre est actuellement précaire. L’exploitation forestière, l’afflux de touristes, le braconnage nuisent malheureusement à l’environnement.

S’en suit une longue succession de forêts, de pâturages, de zones arides. On traverse Mojkovac, Berane, Rozaje.

La frontière avec la Serbie n’est plus très loin. On a à faire à un douanier un poil tatillon puisqu’il a voulu vérifier les papiers de la moto. Finalement, ça passe sans problème.

Avec la ville de Tutin, nous nous retrouvons au confluent des mondes, là où cohabitent trois grandes religions. Par ses rites et traditions le continent asiatique nous tend la main. Tout se croise et tout se mêle : les religions, les coutumes, les odeurs.

Mais ne sommes nous pas venus chercher un autre monde ? un autre regard ?

Quotidiennement, nous essayons d’agrémenter notre voyage par une ou plusieurs visites. Aujourd’hui, le monastère de Sopotshani nous révèlera une partie de ses secrets. La muraille principale entourant l’édifice est fermée par une lourde porte. Qu’à cela ne tienne, un religieux accourt à notre arrivée et dans un anglais parfait, il nous ouvre les portes du monastère en nous souhaitant la bienvenue.

Quelle constrate avec l’agitation de Tutin!!

Lorsque nous entrons pour la première fois dans un nouveau pays, nous sommes sans le sou. Notre choix est de changer uniquement ce que nous avons besoin pour le logement et nos repas ainsi que ceux de Bertha. C’est donc sans argent que nous pénétrons dans Novi Pazar qui traine une réputation de nid de criminalité, où ont d’abord prospéré des ateliers de contrefaçon de jeans, puis, une fois cette manne envolée suite à l’ouverture des marchés aux importations chinoises, des mafias. Voitures volées en provenance de l’Ouest, drogue arrivant de l’Est, trafic de cigarettes et d’êtres humains, la liste est longue. Les chefs mafieux de Novi Pazar se sont même fait une spécialité peu commune : « assureurs » des cargaisons d’héroïne ! C’est donc avec ce sentiment peu sécurisant que Charlotte se met à la recherche d’une banque. En définitive, nous n’avons pas vu de “pistoleros” et nous avons profité de notre “nouvelle richesse” pour siroter une limonade sur la terrasse d’un bistrot.

Avant de terminer notre étape à Vrnjachka Banja (j’ai pas réussi à prononcer, même avec des cailloux dans la bouche), nous traversons le parc national de Kopaonik, situé tout contre le Kosovo.On y trouve le point culminant de la Serbie avec ses 2017m et sa plus grande station de ski. Au vue de la température qu’il fait, c’est difficile d’imaginer qu’il puisse y avoir de la neige. Toujours est-il qu’il y a bel et bien des remontées mécaniques.

Dès notre arrivée en ville, nous nous mettons à la recherche d’un point de chute pour la nuit. La technique est un peu toujours la même. Direction le centre ville est on avise. Je remarque une femme assise sur un banc, portant une affiche: “Camere”. J’imagine qu’elle doit louer la chambre recherchée. Bingo! Elle nous amène dans un hôtel tout proche où travaille sa belle-soeur qui parle anglais. Effectivement, il y a possibilité de louer une chambre… La dame en question hèle un taxi et nous la suivons. Cette femme d’une extrême gentillesse nous accueille dans un flot de paroles qui pour nous sont incompréhensible. C’est tout de même frustrant de ne pouvoir communiquer qu’avec quelques signes alors que l’envie est là pour de plus amples échanges.

Dans l’après-midi, nous irons nous balader en ville. Dans la grande rue piétonne et commerçante afflue foison de touristes. En sirotant une bière, nous écoutons de la musique moderne alors qu’à 20 mètres, dans un autre établissement, une chaîne humaine se met à danser au rythme d’une chanson folklorique.

 

7ème jour : Vrnjachka Banja – Baile Herculane

Vendredi 24 juillet, nous quittons Vrnjachka Banja à l’aube. Notre hôtesse est là pour nous dire aurevoir.

L’édifice est entouré de remparts monumentaux flanqués de 11 tours et encerclé d’un fossé. Il représente pour l’époque un système moderne de défense. L’église de la Sainte-Trinité est l’un des bâtiments les plus caractéristiques de l’école architecturale de la Morava. Une rareté particulière de l’architecture médiévale serbe est son sol en mosaïque. Une charmante hôtesse nous explique l’histoire de la construction du bâtiment ainsi que de sa rénovation. Toute droite sortie d’un salon de beauté, elle rivalise avec la splendeur des peintures monumentales des guerriers qui se trouvent dans le chœur.

Ouf, sa réputation est sauve, y a du bleu!

Le long des flots majestueux de calme et de puissance du Danube, nous traversons les Portes de Fer. Pourquoi ce nom d’enfer? L’histoire nous dit qu’à l’époque où le défilé marquait la frontière entre les empires austro-hongrois et ottomans, une immense chaîne en fer traversait le fleuve à l’endroit le plus étroit, matérialisant une douane pour les navires. Ainsi, c’est l’ensemble de la région qui a ensuite reçu ce nom des Portes de Fer. Rien à voir donc avec l’échafaudage incérant l’édifice.


C’est fou ce que les Serbes sont joueurs. Ils ont inventé le jeux de la marelle à l’état « gigantor ».


Les cases se succèdent à un rythme infernal. Tantôt elles sont blanches, tantôt grises, avec des nuances plus claires ou plus foncées. Et puis, il y a ces cases vides… enfin ces trous… C’est ce qui donne au jeu toute sa pleinitude et sa grandeur. C’est réellement un jeux palpitant.


Pour commencer, tu tires les dès et tu choisis ta vitesse: 20km/h, 50km/h!, 80km/h!!, 100km/h!!! et c’est parti. La règle consite à salomer entre les cases du super damier, mais surtout, surtout à ne jamais tomber sur un trou. Si d’aventure, il te venait à l’idée d’en prendre un… et bien t’as perdu… et comme premier prix, tu mets ta moto à la casse.

Tiens! Y en a un qui est déjà prêt pour la compet. C’est un habitué, le matériel est adapté pour le concours.


Passage de douane pour gagner la Roumanie. Le douanier roumain nous accueille avec le sourire et un allemand presque impeccable en nous souhaitant un bon voyage.

La ville thérmale de Baile Herculane nous accueille pour la nuit. Elle ne nous laissera pas un souvenir intarissable. Bail Herculane est un site connu et réputé depuis l’époque romaine. D’immenses hôtels défréchis témoignent de l’ancienne opulence du pays. Parfois des effluves de souffre viennent narguer nos narines. Nous trouvons le gîte dans une petite pension. La “patronne” nous invite d’abord à visiter les lieux composés d’une chambre spacieuse dont la tapisserie jaune a quelque peu souffert, d’une petite cuisine et d’une salle de bain. Le tout nous convient tout à fait même si la clim ne figure pas au programme.

 

8ème jour: Baile Herculane – Sibiu

Comme à notre habitude, nous partons au chant du coq. Nous avons dormis au rez-de-chaussé et la Grosse est parquée juste derrière la chambre, dans une cours intérieure. Refusant le moindre effort de si bon matin, c’est tout naturellement que je passe les valises par la fenêtre et ne voulant pas les laisser toutes seules, je fais de même.

Quelques minutes plus tard, Charlotte me rejoint légèrement bouleversée. En quittant la chambre, elle traverse tout l’hôtel pour se rendre à la porte principale. Parce qu’elle est polie, elle! Elle ne passe pas par les fenêtres, elle! Dans le couloir, elle rencontre une paire de jambes sortant de derrière le comptoir d’accueil. Sur un canapé tout proche, dort une femme. Alertée par le bruit environnant, la paire de jambes se redresse et apparaît la patrone des lieux. Toute suprise de voir Charlotte, sur la pointe des pieds, quitter sa demeure sans avoir payé la nuitée. Oups!! D’habitude nous nous acquittons des tâches administratives la veille… Un bon coup de gêne de bonne heure le matin.

En fait, nous découvrons que les propriétaires de l’établissement louent le propre logement aux touristes de passage. C’est un sérieux complément à leur maigre revenu, puisqu’en une nuit, ils réalisent l’équivalent d’un salaire hebdomadaire. Pour ce faire, ils dorment à même le sol ou sur un canapé.

On quitte Baile Herculane qui ne nous a pas emballé pour rejoindre une campagne plus…

moins…

enfin mieux, quoi!!

Maintenant, en route pour la Transalpina!

Une route romaine mythique qui vient d’être entièrement refaite. C’est la plus haute route de Roumanie culminant au col Urdele à 2145 mètres d’altitude. Cette route avait une vocation militaire puisqu’elle permettait de relier la Transylvanie à la Valachie. En fait, le tracé choisi suit une route utilisée depuis plusieurs siècle par les bergers de la région qui emmenaient leurs troupeaux paître au sud des Carpates. A cette époque, la route de la transhumance était aussi appelée ”Le Chemin du Diable”.

La Transalpina nous emmène sur les cimes de nombreuses montagnes offrant des paysages grandioses et des panoramas exceptionnels. Faut en profiter parce que c’est pas courant par ici. Bitume impeccable, je tourne la poignée et gaz. Je me fais plaisir un bon moment.

Rapidement, je rattrape un motard hongrois. Il n’a pas l’habitude des virages en épingle. Dans les courbes, je le vois qui « pédale » (au sens propre) afin de maintenir l’équilibre de l’ensemble. Manquant de reprise à chaque épingle, le pauvre vacille tel un funambule et manque à chaque fois de ce mettre au tas. Il va en voir de toutes les couleurs.


Je reste un moment derrière lui… je me trouve bien moqueur et fais preuve d’un manque d’humilité flagrant . J’en oublie mes débuts…

A Obârsia Lotrului, nous ferons une halte et en profiterons pour réserver une chambre pour notre prochain passage… dans deux jours.

La vieille ville de Sibiu a été classée comme le « 8e endroit le plus idyllique d’Europe à vivre » par le magazine américain Forbes. Je crois savoir pourquoi…

Plaisanterie mis à part, Sibiu « La merveilleuse » est une ville paisible où il fait bon y vivre. Beaucoup de touristes profitent des terrasses. Une ville animée fondée par les colons allemands. Nous aurons de la peine à nous « soustraire » de cette ambiance festive.


La Grande Place de Sibiu est très animée. Nous y reviendrons dans la soirée pour un bain de foule.



Nous nous coucherons tard ce soir.

9ème jour: Sibiu – Brasov

Départ à l’aube pour nous enfoncer toujours un peu plus en Roumanie. Les couleurs sont toujours aussi belles et nous nous régalons.

Nous empruntons une autre route mythique de Roumanie, la Transfagarasan, mais bien plus courte que la Transalpina.

Tracé sinueux, virages en épingle, ponts, viaducs et tunnels, des sensations fortes sur l’une des routes les plus hautes de Roumanie.

L’état de la route ne permet pas les mêmes « réjouissances » que la veille. En plus et pour une fois, il fait plus froid et je me les « caille ».



Peu avant le « Barajul Vidraru » nous faisons une pause. J’ai un réel besoin de me réchauffer. Passant rencontré les températures de la veille, je ne me suis pas suffisamment habillé. Héhé, en montagne on met une petite laine… même en Roumanie. Nous nous installons sur une terrasse surplombant le lac. Le prix du café contribue sérieusement à l’amortissement de la terrasse. Sont pas fou ces romains… euh ces roumains.


C’est en traversant les villes que nous rencontrons le plus de monde.
Dans les villes que nous traversons, il y règne bien souvent un certain chaos. Les badauds se mêlent aux voitures sans que cela ne crée pour autant une confusion générale.

 

 

 

 

 

 

 Les églises en bois du Maramures sont très typées. Ces petits bijoux, dans leur écrin de verdure témoignent d’une époque presque révolue. Elles témoignent d’une époque où la foi des Roumains les réunissait là, le dimanche, pour les offices orthodoxes ou gréco-catholiques.

Par chance, nous en croisons une à la sortie d’un village. Une chance encore, elle est ouverte. L’intérieur est magnifique et inspire le recueillement. La plupart des ces églises anciennes sont désaffectées, ravalées au rang de “Monument historique”. Ici, il n’en est rien. Les parois sont décorées de riches peintures. A gauche un petit poêle en fonte rappelle que les hivers doivent être rudes. De petits tabourets recouverts de coussins rouges sont alignés en rang bien serré, ils me rappellent les chaises des sept petits nains.


Il y a quelques années encore, elles dominaient les villages, aux maisons en bois non moins typées, donnant au Maramures un cachet sans équivalent. Cette époque est révolue. Au niveau de l’habitat, les maisons de parpaing se sont multipliées, rompant un peu le charme, dès qu’elles s’intercalent entre les constructions de bois. Et pourtant, si l’on fait abstraction de ce qui les entoure, elle rayonnent encore, dans leurs cimetières-vergers, les petites églises en bois du Maramures.





Le ciel se couvre, les terrasses sont pleines à craquer. Nul ne semble prêter attention à l’orage qui se prépare. Dès les premières gouttes, nous nous précipitons dans une pharmacie transformée en “bistrot du coin”. L’égalité des charges n’est pas encore connue dans cet établissement, puisque le garçon de café, mains dans les poches, regarde la sommelière courir pour débarrasser les tables et ranger les coussins qui prennent abondement l’eau. Finalement, nous n’arrivons pas à nous faire servir et nous allons boire un verre ailleurs lorsque la pluie a cessé.


Nous laissons le quartier de la vieille ville aux festivaliers, le hard rock est un peu soft pour nos jeunes oreilles. Nous trouvons refuge dans un restaurant typique où nous profitons d’une bonne table et dégustons des spécialités roumaines à base de polenta ou de yogourt.

10ème jour: Brasov – Bardu

Avec la ville de Brasov, nous avons atteint le point le plus à l’est de notre voyage. Quoique, puisqu’en préparant ce voyage, j’avais lu sur différent cite qu’il existe un petit village paradisiaque où le temps semble s’être arrêté. Le village de Viscri n’est pas le dernier village gaulois qui résiste, mais c’est un des buts de visite du jour.
Située à mi-chemin entre Braşov et Sighişoara, la citadelle de Rupea est perchée sur une colline en basalte. C’est à cette roche que la forteresse doit son nom. Les Romains y avaient construit un camp fortifié baptisé „Rupes”, d’après le terme latin désignant le basalte. Emprunté par le roumain, le mot s’est transformé en „Rupea”.

Le noyau de la cité est représenté par une église fortifiée à double fonction – religieuse et de défense. De telles églises, on en trouve d’ailleurs dans tous les villes et villages bâtis par les Saxons.

De suite après Rupea, nous nous écartons quelque peu de la route principale pour nous rendre dans ce petit village dont j’avais entendu beaucoup de bien. Un certain Charles s’y était même pris « d’amour » pour ce lieu paisible. Grâce à sa fondation, il y favorise en outre son développement.

Il est vrai qu’il y règne une certaine quiétude. Village typique, aux façades colorées respirant une vie calme rythmée par les travaux des champs. Viscri a su garder son identité et un aspect très authentique particulièrement appréciable. Notamment ses anciennes demeures saxonnes, très bien conservées.

 

Viscri regorge d’histoires, des petites histoires de village, où la grande Histoire se retrouve parfois à la croisée des anecdotes. Il y a quelques années encore, le chef du village tenait un rôle majeur au sein de la communauté. C’est lui qui présidait par exemple chaque année aux réconciliations entre les membres brouillés. Si aucun point d’accord n’était trouvé à ce moment, il était alors interdit d’en parler jusqu’à la prochaine réconciliation, l’année suivante. Dans le même ordre d’idée, pour éviter les divorces, on enfermait pendant un mois dans une chambre les couples en instance de séparation pour leur laisser une deuxième chance. De drôles de coutumes… mais jusqu’ici tout allait bien.

Pourtant en y regardant de plus près, quelque chose me dérange. Ce n’est pas ce puits à la profondeur indéfinissable, (je m’y suis penché et je n’ai pas vu le fond) l’eau courante n’est pas encore une réalité dans tous les ménages roumains, ni ces quelques personnes vacant à leur besogne. Ce doit être cette Porche Cayenne ou cette BMW, dernier modèle, voir même cette Audi siégeant à côté d’un char tiré par un cheval. Le progrès est en marche. Mais qu’est ce qu’il avance « boiteusement » ce progrès, créant, renforçant ainsi les inégalités sociales déjà bien marquées.

 

 

Laissant ces pensées philosophiques de côté, nous tentons de visiter l’église fortifiée du village. Mission impossible puisque ses portes n’ouvrent qu’à 10h. Nous voilà bien puni de nous lever aux aurores.

Remontant le village, nous découvrons une petite chapelle. Le « gardien » du lieu nous invite à la visiter. Avec son autorisation, nous osons prendre quelques photos. Une bien belle chapelle.

La visite terminée, le gardien nous réclame 5 Lei. Une petite somme en définitive, mais le progrès est aussi en marche de ce côté-là, l’économie souterraine est une façon de vivre ou de survivre.

Nous quittons Viscri pour reprendre la direction de Sighisoara.

Nous poursuivons notre route en direction de Sibiu, puis de Brezoi par la E81. Retour à la campagne et ses réalités.

Plus loin, beaucoup plus loin, à la sortie du courbe, deux vaches au milieu de la route. Une sur la chaussée montante et l’autre sur celle descendante, entre les deux un décalage d’environ 5 mètres. Ça doit être un nouveau « jeux » roumain : le jeu vache.

Ça aurait pu faire un « strike » mais j’ai loupé les « pions » ! Pas eu le temps d’avoir le “palpitant” qui grimpe, ” même pas peur”.

Nuit « paisible » à Obârsia Lotrului. Quand je dis paisible c’est sans compter sur les aboiements des chiens qui, durant toute la nuit, ont fait un concerto en « chien majeur » GRRRRR

11ème jour: Bardu – Timisuara

Je ne sais pas pourquoi, mais on n’a pas eu de peine à nous réveiller ce matin. Merci les chiens.

De longues étendues de brumes matinales ont encore de la peine à disparaitre. Les couleurs et l’ambiance sont magnifiques. Nous en profitons grandement.





Nous profitons de notre après-midi pour visiter Timisoara


La place de la Victoire et la cathédrale orthodoxe, la synagogue…


Nous avons également pu apprécier la qualité des échaffaudages entourant les édifices en rénovation.


Nous allons également sur les berges de la Béga où l’on trouve nombreux établissements bien sympas et nous y apprécions la fraicheur de la rivière.


12ème jour: Timisuara – Tulza

Nous quittons la Roumanie pour Tuzla en Bosnie. Longue traversée en perspective agrémentée de visites étonnantes.

D’abord de larges plaines dorées par le soleil.

 

 

 

 

 

Il n’est pas rare de voir des habitations posées par ci par là dans des champs de culture.

Elles sont bien souvent en cours de construction ou laissées là, comme abandonnées par leurs propriétaires en manque de ressources financières.

Le plan d’aménagement du territoire doit être plus tolérant que par chez nous.

 

 

 

 

Par contre, elles sont bien souvent colonisées par la végétation.

Si vous devez traverser un passage à niveau, prudence. C’est bien plus que glissant, souvent avec des nids d’autruche à l’intérieur ou alors, les voies sont simplement posées à même le goudron. Sensations fortes garanties.

Passage en Serbie, sans difficulté douanière.

Puis visite de Novi Sad. Pour y arriver, nous empruntons un vieux pont enjambant le Danube. Initialement, l’infrastructure métallique était réservée au trafic ferroviaire. Aujourd’hui, des feux en règle la circulation. Tantôt des véhicules dans un sens, tantôt dans l’autre sens et parfois des trains.

J’ai pas essayé de mettre les roues dans la rigole réservée au passage du train… Bonjour la camelle. Déjà de maintenir la “bête” sur sa trajectoire sur les plaques de fer chauffées à blanc et glissante comme de la glace, relève de la gageur.

En serbe, le nom de Novi Sad signifie « le nouveau sillon ». La ville est située à un carrefour de peuples et de cultures. Nous visiterons l’hôtel de ville sur la Place de la Liberté et sa cathédrale catholique.

Nous poursuivons notre route en direction du parc de Fruska Gora pour traverser la « montagne sacrée ».

A l’époque, elle abritait jusqu’à 35 monastères orthodoxes serbes. Quinze d’entre eux subsistent encore aujourd’hui.

Nous visiterons celui de Jazak où un homme d’église nous accueille. Encore une fois, la barrière de la langue ne nous a pas permis un long échange.

 

 

 

Trois cordes descendent du clocher. De quoi se faire sonner les cloches.

Un nouveau passage douanier, nous quittons la Serbie pour la Bosnie. Au bord des routes nous rencontrons souvent de petits marchands vendant leur production locale. C’est l’occasion de découvrir des étales savoureux et colorés.

 

 

 

 

 

 

Tuzla nous a surpris à plusieurs titres. Une ville très marquée par la guerre.

De nombreuses cicatrices sont encore visibles. Dans un premier temps, Tuzla m’a fait penser à une ville fantôme. Avec ses bâtiments meurtris, abandonnés, avec ses rues vides… étonnant.

Puis, sur la fin de l’après-midi, Tuzla revit. Les familles, les jeunes sortent. Les restaurants, les petits bars se remplissent. Ce qui m’a alors surpris, c’est cette force de la jeunesse qui souhaite vivre et oublier ce qui reste de la guerre. Tuzla, une ville bien sympathique.

13ème jour: Tulza – Banja Luka

Notre objectif du jour est la ville de Banja Luka, toujours en Bosnie. Immédiatement après le départ, Germaine pour les intimes déconne grave. Elle m’envoie me balader dans les montagnes. C’est pas vraiment prévu, mais comme je n’aime pas la contrarier de bonne heure le matin, je la suis. C’est assez facile parce que les paysages sont sympas.

Notre chemin est souvent bordé de cimetières orthodoxes ou musulmans, donnant au paysage une touche parfois « artistique », mais qui témoigne de la ferveur des habitants.

On traverse Travnik, la ville aux 5 mosquées. Sur les bâtiments, les impacts des balles révèlent l’intensité des combats qui ont dû se tenir en cet endroit.

Un casque bleu a trouvé enfin un brin de bon sens. J’aime cette dérision.

A la sortie de Travnik, Germaine toute déboussolée me conduit sur une piste longue de plusieurs dizaines de kilomètres. On traverse des pâturages, de petits hameaux, qui me rassurent sur la destination probable de la piste.

Parfois il faut bien nourrir la bête,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

la grosse aussi.

Puis on redescend sur Jajce pour admirer les chutes d’eau de la ville et

Nous arrivons à Banja Luka avec l’orage qui se prépare.

Petite visite du centre ville et repas dans une ancienne usine transformée en restaurant. Ambiance et décors super sympas.

14ème jour: Banja Luka – Bled

En route pour le Bled sous une pluie battante. Elle nous accompagnera jusqu’au de là de la frontière bosniaque. Le douanier très impressionné par notre équipement, s’est complétement désintéressé de nos passeports.

L’entrée en Slovénie annonce immédiatement un changement radical de décor.

Ici tout est bien rangé, bien à sa place. Tout me rappelle un pays que je connais bien.

Une visite éclair de Ljubljana

puis nous arrivons à Bled.

Un village touristique, pour personnes friquées et superficielles, digne d’une carte postale.

C’est pas notre style, virage à droite et nous trouverons notre bonheur auprès d’une famille qui fait table d’hôte et sert des produits locaux.

Une vraie merveille.

15ème jour: Bled – Cortina

Samedi 1er août, nous quitterons nos hôtes plus tard que d’habitude. Nous sommes au pied des Dolomites.

Les températures sont garanties plus fraiches pour la journée, donc pas de nécessité de se lever aux aurores.
Peu après Kranjska Gora on prend une superbe route qui nous conduit à Bovec
en passant par la réserve de Kukla-Razor.

A visse à la matrice:

La liberté de pencher à ses limites

Déjà quelques sommets calcaires pointent leur nez. De bien beaux paysages en perspective.

Nous rejoignons l’Italie par le col Predel, passage étroit entre deux murailles fortifiées.

15ème jour: Bled – Cortina

Par la suite on plonge sur le village de Cortina d’Ampezzo situé au cœur des Dolomites. Ces montagnes dentelées enserrent la ville telle une couronne royale. Avant de prendre le nom de « Dolomites », elles étaient couramment appelées Monti Pallidi, les « montagnes pâles ». Terrain de jeux de bien des alpinistes, elles s’offrent à moi pour la première fois. Eblouis, je me fais la promesse d’y revenir rapidement.
L’ambiance est ici tout autre. Plus riche, plus somptueux que les villages que nous traversions dans les Balkans.

 

 

 

 

 

 

 

 

Les prix aussi sont devenus plus « somptueux». Un peu dérouté, nous décidons de poursuivre notre route dans l’espoir de sortir de cette région touristique.

 

 

 

 

Arrivé au Passo di Giau, la pluie se met à tomber.

Et quelle pluie… Nous enfilons rapidement nos “combines” et poursuivons notre route pour trouver refuge un peu plus bas dans une auberge tenue par un septuagénaire débordant de vitalité et collectionneur de vieilles voitures. Un plaisir que d’échanger avec lui.

16ème et dernier jour: Cortina – retour

Notre dernier jour de voyage, mais ça nous ne le savions pas en partant le matin. La pluie est toujours omniprésente. Nous prenons la direction de la Suisse avec l’idée de dormir aux alentours de Coire.

A mesure que le temps passe le ciel se dégage et nous laisse profiter des montagnes émergeant de la couche nuageuse.

Des paysages de cartes postales s’offrent à nous. Va falloir choisir la saison, mais c’est certain que j’y retournerai. Le début de l’été avec les couloirs encore remplis de neige, les contrastes doivent être impressionnants. Et l’automne, avec les forêts jaunies et l’herbe ocre recouvrant le sol, il doit y avoir une ambiance magique.

Parfois on croise des motards vêtus de cuir…

Nous quittons les Dolomites avec regret.

Plus de 50 épingles qui s’enchainent, c’est vraiment une route mythique à faire une fois dans sa vie de motard. Et j’en ai profité.


Au col, c’est la grand-messe des 2 roues, cyclistes et motards déambulent dans tous les sens.

L’arrivée en Suisse nous ramène aux réalités du moment. Quel contraste avec ce que nous avons découvert. Accueil très différent, prix exorbitants… enfin nous n’étions plus dans le bon « trip ».
On a bien cherché quelques hôtels pouvant nous convenir, mais non, rien…

Le contraste est trop important, le changement trop brutal. Nous nous retrouvons comme perdu… chez nous.

On a donc poursuivi notre route jusque chez nous, en passant par les cols de la Flüela, de l’Albula, de l’Oberalp et de la Furka.

La boucle est terminée, nous avons regagner notre point de départ. Avons-nous su voyager? En tout cas, nous sommes revenus différents. Certaines certitudes ont été ébranlées, d’autres sont tombées. Nous avons pris des risques à bien des égards. La réalité nous a souvent rattrapé, nous a ouvert les yeux. Si ce fut un beau voyage, il nous aura donné l’envie d’aller encore plus loin…

5 commentaires sur “Les Balkans par la Slovénie, la Croatie, le Monténégro, la Roumanie et la Bosnie”

  1. Un petit mot sur ton blog. Nono m’a transmis ton message et j’ai mis le lien à jour.
    Pour tout te dire, j’avais parcouru ce récit l’an passé lorsque j’ai préparé notre RB pour la Roumanie. Et grâce à toi, j’ai su que nous pouvions dormir à Obarsia. 🙂
    Cette année, nous allons faire le Monténégro et l’Albanie.
    A bientôt !

  2. soirée de “ouf”
    je viens de relire ton trip en Islande et lire votre balade Balkans, Slovénie, Roumanie … Un vrai bonheur, du rêve islandais aux souvenirs “communs” de Roumanie et Slovénie, je suis véritablement admiratif. Merci encore pour cette lecture si agréable et ces images qui nous replongent dans le voyage.

    1. Merci pepe, c’est toujours un plaisir d’avoir un petit “retour” de lecteurs éventuels. Cette année, j’ai eu la chance de faire de beaux voyages: l’Irlande et le Maroc. A peine de retour, je rêve déjà de repartir. Dès janvier, je prépare le prochain… l’Iran… J’ose pas encore y croire…

  3. Super ton blog 🙂 On s’en est grandement inspiré pour un trip à moto de 3 semaines en septembre 2021 à travers les Balkans et la Roumanie. Avec 2 Africa Twin et 1 Super T, on a cherché à faire de la piste mais toutes les routes non revêtues de tes photos de 2015 étaient depuis goudronnées. Heureusement qu’une partie de la Transfagarasan, au bord du Lac Vidraru, ne l’était pas. Superbes pays et habitants sympas, les Balkans ça ne déçoit jamais. Merci pour l’inspiration!

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