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Irlande, île d’émeraude

Qui peut oublier la résonance mythique des paysages irlandais, marqués par l’Histoire et par les légendes, ou les cinquante nuances de green laissées par la pluie, une fois le soleil revenu ?

Explorer les terres ancestrales d’Irlande, c’est explorer 5000 ans d’histoire. Sur ce territoire verdoyant et luxuriant, les querelles entre dynasties ennemies se cachent derrière une architecture gothique en ruine ; des tombes mystérieuses précèdent les pyramides ; et des chevaliers, rois, moines et Vikings tiennent le rôle principal dans des intrigues incroyables.

C’est dans ce pays qu’ont été filmées certaines des scènes clés de la série “Game of Thrones”, un pays où l’imaginaire devient réalité. Vous pouvez imaginer des Marcheurs blancs sillonnant les forêts, des loups-garous hurlant à la lune et des dragons surgissant de nulle part. Alors munissez-vous de courage et faites vos premiers pas sur la Route royale pour découvrir les merveilles de Westeros… et suivez-nous!

Ce n’était pas prévu et on l’a fait. C’est un peu à “l’arrache” que nous sommes partis. Pas de réservation d’hôtel, si ce n’est une place pour le ferry reliant Cherbourg à Rosslare. Et encore… plus de couchette, le bateau affichant complet “of course”. Pour l’itinéraire, au fur et à mesure de la préparation, on s’est aperçu que chaque région d’Irlande méritait un détour, du coup à force de détours, c’est le tour complet de l’île que nous avons entrepris.

                        17/29-07/13-08                                                                                                                                     2756 km sur l’île

Avant d’embarquer, une petite pause à Sainte-Mère-Eglise où le parachute du soldat américain John Steele, pendant piteusement au clocher de l’église, forme une image forte du Débarquement de Normandie qui a eu lieu dans la nuit du 5 au 6 juin 1944.

Arrivé à Cherbourg, on fait le plein d’essence. On a le temps… on pourrait même visiter la ville ou prendre un verre sur une terrasse. Le soleil a disparu est c’est une petite pluie fine qui se met à tomber. Comme pour nous prévenir, nous immerger dans ce qui pourrait être ces prochains jours. Finalement, puisque la météo ne favorise pas la balade, on vérifie une dernière fois le lieu d’embarquement et l’heure de départ. Surprise, il est temps d’embarquer. Ouf! Il aurait été dommage de louper le départ.

Après une nuit pénible passée à tergiverser entre “se vautrer” sur les canapés du salon ou se caler dans un fauteuil au confort tout relatif, nous arrivons à Rosselare.

1er jour en Irlande: Rosselare – Kinsale

Le voyage commence par la découverte des fermes de Stradbally, longe des plages sauvages de Ballyvooney Park jusqu’au joli village de Dungarvan avant une halte dans la cité historique d’Ardmore.

Le littoral offre plusieurs kilomètres de côtes des plus somptueuses, où la nature sauvage règne encore en maître. Majestueuse, elle s’étend de Tramore à Dungarvan, sur plus de 25km de baies, de falaises, de plages et de pitons rocheux parfois “expressif”.

 

 

 

 

 

Sis sur un cap peu connu au sud du comté de Waterford, le village côtier d’Ardmore se love le long d’une magnifique plage en forme de croissant. Au nord, le long de la falaise, se trouve l’un des plus vieux sites chrétiens d’Irlande et chemin de pèlerinage. Magnifique, elle est considérée comme la plus ancienne cathédrale d’Irlande ! L’édifice aurait en effet été le premier établissement chrétien de l’histoire du pays ! A cela s’est ajouté un petit cimetière, aux pierres tombales éparses, parfois effondrées par le temps. Un lieu exceptionnel, comme suspendu, en dehors du temps !

Laissant les stèles à leur sérénité, nous poursuivons notre route. Tout le monde vous le dira : les routes en Irlande sont loin d’être les meilleures ! Leur état laisse souvent à désirer et leurs trous, bosses, et autres défauts nous laissent parfois dubitatifs. Bien que les grands axes routiers soient en excellent état, les petites routes sont aussi authentiques que torturées, mais avouons le : une petite route toute abîmée, dans un coin sauvage irlandais, ça donne un certain charme.

Nous avons roulé sur des routes étroites (à se demander si elles sont bien à double sens !), parfois bosselées, cahoteuses, non marquées, et délimitées par les fameux murets de pierres sèches que les irlandais affectionnent !

Nous avons pris le ferry…

…. et nous sommes arrivés à Kinsale, où c’est l’occasion de déguster aux joies de la Guiness.

2ème jour en Irlande: Kinsale – Castletownbere

Ce sera une journée marquée par des visites du “temps passé”. En préliminaire à cette plongée dans l’histoire, rien ne vaut l’impressionnant site Celte de Drombeg. Il se composait autrefois de 17 pierres mais, il ne reste de nos jours que 13 mégalithes formant un cercle concentré autour d’un mégalithe couché.

La plupart des pierres utilisées mesurent jusqu’à 1,8 mètres de haut et seraient disposées sur un axe sud-ouest qui garantit un parfait alignement avec le soleil couchant au solstice d’hiver. De nos jours, personne n’a encore d’explication sur ce phénomène mystérieux… le paysage est cependant magique. Mais laissant aux spécialistes l’énigme des pierres de Drombeg, nous filons vers Mizen Head, un phare isolé situé sur un rocher à peine rattaché à l’Irlande par un pont suspendu. 

C’est un des quelques endroits où nous avons dû lâcher quelques euros pour accéder au site. Mais soyons clairs, en dehors du coup d’œil sur une falaise écorchée par le tourment des vagues, cette visite en vaut-elle la peine? Bien qu’elle figure dans tout les bons guides qui se respectent, personnellement, je n’y retournerai pas.

Laissant les badauds à leur béate contemplation, nous filons vite fait sur une autre pointe de la péninsule de Mizen. Plus authentique, moins encombrée par des touristes en quête de sensations à bon marché, le Dunlough Castle est un château en ruine époustouflant. Construit en 1207, il est installé sur les falaises face à l’océan Atlantique. Bâtit dans un cadre sauvage imprenable, entre falaises, océan et lac, le château serait l’un des rares édifices médiévales irlandais à avoir eu la réputation de forteresse totalement imprenable.

En plus d’être magnifique, la bâtisse est à elle seule une véritable curiosité architecturale. Elle est en effet un exemple rare de maçonnerie en pierre sèche de cette époque. Mieux encore : chaque tour possède son propre style et sa propre conception. Chacune possède ainsi son propre donjon, réparti sur 3 étages. le site possède un charme à couper le souffle, et semble suspendu en dehors du temps.

Tout ici respire les vieux murs, l’odeur de la terre et des anciennes forteresses. Peut-être au loin entendons nous encore les luttes sanglantes des princes des Comtés. Toujours est-il qu’il nous reste, sous la forme de ce cite, le témoignage du passé. Ces vieux murs, pour ceux qui savent les écouter, nous racontent l’histoire des gens, finalement notre histoire. Tout ici nous rappelle la vie. Murs fissurés, griffures, écorchures, sorte d’écriture de passage attestant du temps qui passe. Morceau d’histoire ramené aux temps modernes, morceau de vie porté à notre connaissance.

 

3ème jour en Irlande: Castletownbere – Tralee

 

Renseignements pris, on nous avait conseillé de consacrer un peu de temps à la péninsule de Beara. Moins touristique que sa voisine où trône en seigneur de ces lieux le “Ring of Kerry”. La côte de la péninsule de Beara fait partie de la Wild Atlantic Way, le fameux circuit touristique qui longe la côte-ouest irlandaise sur plus de 2500 kilomètres.

Magnifique, elle vaut vraiment le détour et offre son lot de paysages majestueux et inhospitaliers, flirtant avec l’océan Atlantique. D’abord par la R572, nous nous rendons tout au bout de la péninsule. Parfois en mauvais état, la route s’avère étroite et difficile en cas de croisement… Il faut dire que le dénivelé est conséquent et que le circuit serpente le long des montagnes et falaises de la côte. 

Vers l’île de Dursey, uniquement accessible par un téléphérique… je devrais plutôt dire un câble car, nous faisons une énième pause pour admirer le paysage.

Cette vieille cabine bleue un peu exiguë, en équilibre sur son fil, fait frémir. Quelques insulaires l’utilisent pourtant tous les jours.

On n’entend aucun bruit, si ce n’est celui des vagues et  quelques moutons qui bêlent ici et là. Malgré la magie du lieu, le voyage continue. Pour le retour, la R575 ouvre le bal et nous offre d’entrée de jeu une succession de baies et criques baignées par des couleurs exceptionnelles. Plaines vallonnées et falaises rocheuses se précipitent ainsi dans l’océan d’un bleu profond. Une merveille.

Le Healy Pass domine l’essentiel de la péninsule de Beara. Ce col, perdu entre les petits villages d’Adrigole et Lauragh, offre une vue époustouflante sur les deux versants des Caha Mountains. La route, pour y accéder, est tortueuse à souhait. On grimpe, on tourne, on vire, on laisse traverser des moutons qui paissent en liberté… Un vrai régal malgré la petite pluie qui tombe!

Glissé tel un “anneau” au doigt de la péninsule d’Iveragh, juste à l’ouest de Killarney, le Ring of Kerry longe le littoral en une large boucle. C’est sans aucun doute un des plus gros coup de cœur des touristes en visite en Irlande. On m’avait dit que cet endroit était un incontournable, à faire lors d’un voyage au pays du lutin vert et de la Guinness en privilégiant les petites routes moins fréquentées. 

Suite à ces recommandations, on a choisi le tracé marqué en jaune ou en blanc sur la carte. Zigzaguer ainsi entre terre et mer sur ce réseau de routes étroites montre ce que l’Irlande a de plus beau : hautes terres grisantes, falaises vertigineuses, lacs paisibles, cités historiques et villages colorés.

Cette terre montagneuse, inhospitalière, aux lacs couleurs Guiness, aux rivières teintes de tourbe noir, virant parfois au jaune, son odeur de tourbière, le vent frappant notre visage, c’est l’Irlande des cartes postales et des chansons.

Ring of Kerry est un heureux mélange de couleurs. La couleur verte prédominante en Irlande est encore merveilleusement représentée ici avec ses pâturages où des milliers de moutons broutent l’herbe paisiblement. Cette dernière s’harmonise parfaitement avec le bleu de la mer et du ciel, le blanc des plages vierges et sauvages de la côte, mais surtout avec la palette de couleurs arc-en-ciel des maisons des petits villages éparses le long de la route.

Non loin de Caherciveen, se dresse le château en ruine de Ballycarbery. Dans un état de détérioration important, le château est envahi de mousses et d’herbes folles, et arbore une allure digne d’un conte pour enfant, avec ses formes tarabiscotées par le temps. Le Ballycarbery Castle daterait du XVIème siècle et domine les fabuleux paysages du Kerry, faits de plaines et d’étendues de vase où la marée s’est retirée. Le coin est désert et la construction délicieusement silencieuse. Sous les effets des batailles et du temps, seule une moitié de ce mur est restée intacte.

Avant que les temps anciens ne nous jettent un sort et que nous soyons également envahi par le lierre, nous nous dirigeons vers le lac Caragh afin de rejoindre notre destination finale.

 

Troisième jour en Irlande: Tralee – Ennistymon

Chaque soir, on prépare l’itinéraire de la journée prochaine. On consulte les cartes et nous adaptons notre parcours avec les renseignements pris sur le vif. Le nom de Dingle sonne doublement bien à nos oreilles.  Il désigne autant la péninsule parsemée de ruines que son adorable ville principale.

Malgré une météo capricieuse et aléatoire, nous décidons de profiter au maximum de la péninsule de Dingle. 

Installé à flanc des falaises, le port de Dunquin s’ouvre sur une baie magnifique, marquée par une eau bleue turquoise, et des rochers noirs qui affleurent en surface. Il est loin d’être grand, mais se reconnait très facilement grâce à son accès légèrement bétonné, en lacets géométriques.

Le village de Dunquin est au bout de la péninsule. C’est le village le plus à l’ouest de l’Europe! On aperçoit malgré la brume les îles Blasket dont les seuls habitants sont… des moutons!

Impossible lorsque l’on parle de l’Irlande de passer à côté des landes marécageuses, au beau milieu de tranches de tourbe noire empilées comme des briques. Impossible non plus de ne pas évoquer l’odeur particulière de la tourbe chauffant la plupart des foyers irlandais. Ici la terre ne nourrit pas seulement les hommes mais elle les réchauffe également.Au retour, histoire de voir un peu de relief, nous prenons la route de montagne du Connor Pass. Chaque virage offre un panorama grandiose. La vue n’y est pas entièrement dégagée mais nous avons tout de même un chouette panorama sur la péninsule.

Afin d’éviter les longs déplacements, si l’occasion se présente, nous empruntons volontiers le ferry. Ici, c’est un mode de transport habituel qui, de plus est, n’est pas prohibitif.

Quatrième jour en Irlande: Ennistymon – Clifden

 

 

 

À peine avons nous quitté Ennistymon que les très célèbres falaises de Moher s’offrent à nous. Elles sont à l’Irlande ce qu’est la Tour Eiffel à la France. Et c’est un peu ça le problème, c’est un site tellement touristique qu’on est un peu déçu, il en perd presque son charme. Pas grave, il est huit heures du matin est nous sommes pratiquement les seuls à arpenter les bords de la falaise.

 

 

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on en prend plein les yeux. Je n’ai de cesse de regarder partout autour de moi tant les paysages sont merveilleux.

Au détour d’un virage, on prend un peu de hauteur, ce qui nous permet de découvrir toutes les beautés de la région, avec ses paysages désertiques et océaniques.

Un autre passage obligé en Irlande, la région du Burren, véritable paysage lunaire et mystique au bord de l’océan. Allez savoir d’où sortent ces monticules de pierre (encore un coup des trolls ça).

En direction de Fanore, au détour d’un virage, le vrai visage du Burren se dévoile enfin. Le paysage apparait beaucoup plus rude avec des collines grisâtres sur lesquelles se dessinent les terrasses de calcaires, lisses et plates et avec une côte balayée par les vents où s’intercalent falaises et plages de galets.

“Pas assez d’eau pour noyer un homme, pas assez de bois pour le pendre, pas assez de terre pour l’enterrer” : voici comment Ludlow, bras droit du sinistre Cromwell, a décrit le Burren.

En poursuivant notre route, la végétation se fait de plus en plus rare. Près de la mer, la « plage » n’est qu’une énorme plaque de calcaire tourmentée par une nuée de rochers épars. Sur ce terrain hostile, seules quelques plantes arrivent à pousser entre les failles de la roche et permettent de donner quelques touches de vert à ce paysage gris.“Terre… brûlée… au vent…des landes de pierre…” Bref vous l’aurez compris, Galway est la porte d’entrée de la célèbre région du Connemara. Une région qui se découvre forcément dans l’esprit roadtrip, à son rythme, en s’arrêtant fréquemment pour admirer les paysages, tous différents. Le temps est plutôt gris, mais cela n’enlève rien au charme des lacs argentés.

Cette région farouche, d’une grande beauté, a peu connu l’occupation anglaise et le mode de vie est resté traditionnel. Le Connemara offre plusieurs visages, celui du littoral particulièrement déchiqueté présentant des anses profondes où les montagnes s’enfoncent dans la mer et celui de l’intérieur au sol de rocailles, de landes et de tourbières parsemé de lacs et au climat venteux et rude.

Ponctuée de petites criques et plages, la côte s’inscrit en filigrane entre la péninsule du Connemara et les eaux de l’Atlantique. Dans les terres, les paysages impressionnent plus encore. Au cœur de vallées on ne peut plus isolées, la nature explose comme au premier jour : collines vert éclatant, fleurs jaune d’or, torrents où se reflète le bleu du ciel. C’est le Connemara dans toute sa splendeur austère. Roulant au hasard sur les départementales minuscules, entre murets de pierre ancestraux, tourbières, lacs par centaines, du plus petit au plus vaste, au milieu des moutons et des poneys sauvages, c’est ainsi qu’il faut voir cette région incultivable où le délirant Cromwell avait décidé d’expulser les catholiques.

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Au bout de la route, la ville très colorée de Clifden. Comme par magie, le ciel s’est éclairci sur cette portion de route côtière.

Et là, comme par magie, nous sommes “transportés” sur une plage de sable fin. L’eau est cristalline, pure, transparente. Quelques baigneurs s’osent à la baignade, d’autres moins hardis s’essaient au golf sur une pelouse aux fleurs multiples.

 

Cinquième jour en Irlande: Clifden – Ballina

Au lendemain d’une soirée musicale, nous reprenons la route, et empruntons la mythique Sky Road. Les nuages ont une nouvelle fois fait leur apparition.

Sur les routes qui vagabondent d’un village à l’autre, nous découvrons un littoral déchiqueté, présentant des anses profondes. Dès qu’un rayon de soleil se faufile à travers les nuages, les paysages se parent de multiples couleurs alliant vert, jaune et roux. C’est toute la beauté sauvage de l’Irlande.

Le soleil brille à travers la pluie, les ballades tristes débouchent sur des gigues déchaînées.. l’Irlande reste un pays de contrastes, voire de contradictions.

Arrêt photo à l’abbaye de Kylemore fondée en 1920.

Ce qui est génial en Irlande c’est que vous pouvez partir sous un ciel bleu et vous retrouver sous des trombes d’eau 15 minutes après… Les détracteurs de la verte Erin dégaineront l’argument habituel: “et la pluie omniprésente? Et le soleil absent?” Eh bien, c’est très simple: la pluie a rendu le pays vert et le soleil, l’Irlande le propose avec parcimonie, on peut l’apercevoir régulièrement, même plusieurs minutes par jour.

L’énergie qui se dégage du pays est incroyable, à en faire de vous le poète le  plus inspiré, l’écrivain le plus prolifique, la muse la plus rêveuse. Sous chaque pierre, sous chaque trèfle, sous chaque tas de mousse se cache un secret. Dans chaque arbre, on entend des chuchotements et le murmure des légendes anciennes. Chaque falaise, chaque vue sur l’océan vous tire des larmes de joie. L’horizon est infini, la mémoire de la terre est puissante.

Dans cet univers où la couleur verte est largement prédominante, quelques petits points blancs (lorsqu’ils ne sont pas rouges ou bleus) donnent une touche vivante à ces vastes étendues désertiques. Le mouton est roi en ces lieux, mais vous ne le trouverez que rarement dans votre assiette.

Non, vous ne rêvez pas : cette plage se trouve bien en Irlande, et non sur une île tropicale ! Keem Beach se situe en effet sur Achill Island, et fait partie des plus belles plages du pays irlandais!Paradisiaque, elle offre à ses visiteurs une vaste étendue de sable blanc, qui contraste avec des eaux turquoises incroyables ! Un petit paradis !

Cinquième jour en Irlande: Ballina – Ardara

La journée commence par une rencontre historique, l’impressionnante ruine ecclésiastique Moyne Abbey. Veillant de haut sur les pâturages verdoyants, l’abbaye a été construite au nord du village de Ballina en 1462. Construite par la famille Burke, le monastère est franciscain et arbore un style typiquement gothique, avec sa tour principale, ses frontons aigus, et ses ogives particulièrement pointues. Magnifique, le site est impressionnant et en impose de par sa taille et son état encore remarquable.

Cette ancienne forteresse fascine dès le premier coup d’œil. Fief des rois et hommes d’Église qui dominèrent le comté durant plus d’un millénaire. Lors de la visite, on saisit l’utilité de ces puissants murs face à cet ensemble exceptionnel : une tour, une cathédrale gothique et une magnifique chapelle romane , peut-être la plus belle d’Irlande.

Mais il est temps de regarder la boussole et de grimper vers le nord. En filant via les terres, traversant les comtés de Mayo et de Sligo, où tout change: plus vallonné, le paysage se couvre enfin d’arbres. La tourbe et la bruyère disparaissent lorsque arrive Sligo, la ville de Yeats, à proximité de Glencar Valley et des Ben Bulben, suite d’antiques montagnes tabulaires posées sur le paysage comme pour accueillir un banquet de géants.

Moins visitées que les falaises de Moher, celles de Slieve League comptent cependant parmi les plus hautes d’Europe. Vues d’un petit bateau voguant sur l’océan ou d’en haut, penché le long de la vertigineuse paroi léchée par les flots 600 m plus bas, elles inspirent le plus grand respect. Lorsque les vagues viennent se briser sur les rochers, l’océan reflétant les derniers rayons du soleil, le spectacle devient irréel.

Mais, nous arrivons sur place en même temps que la bruine qui s’est transformée en pluie, nous empêchant d’apprécier notre balade et les paysages à leur juste valeur. La météo est nettement moins clémente, la grisaille et la pluie font aussi partie du charme irlandais.

Les villages irlandais sont uniques en leur genre. Les maisons s’élèvent très rarement en hauteur et la porte s’ouvre directement sur le trottoir. Des vingtaines, voir des trentaines, de maisons sont alignées en une chaîne interminable. Leur façade est plane, sans relief, ni volet.  Elles sont simples et sans superflu. Mais ce qui les distinguent, ce sont leurs multiples couleurs, toutes différentes. Roses, bleues, jaunes, vertes, violettes, on se croirait un instant dans un village sorti d’un conte d’enfants.

Un petit pub irlandais, souvent d’un rouge flamboyant avec des tonneaux à bière en métal et dont l’affichage est en écriture celtique, s’insère dans ce décor. Un pignon d’église s’élève dans les hauteurs de ce paysage coloré alors que de petits ponts de pierres enjambent les rivières qui coulent un peu partout dans le pays.

En Irlande, le pub a longtemps été le lieu où l’on venait se réchauffer, boire, parler, chanter et chasser les tourments. Oublier la misère et la famine avec un verre ou deux, un peu de banjo ou de pipeau.

Il en sera ainsi durant tout le voyage: tous les jours, en fin de journée, direction le pub pour “siroter” une bière locale ou écouter des groupes de musiciens alternant mélancolie ancestrale et explosions de joie virales. Il est d’ailleurs remarquable de constater à quel point la musique traditionnelle est parfaitement vivante en 2017, jouée et appréciée par des assemblées composites mêlant adolescents aux vieillards. Ni désuète ni diluée, elle est, tout simplement, le sang des Irlandais.

 

Sixième jour en Irlande: Ardara – Buncrana

 

Nous voici vraiment dans le Donegal. La région la plus sauvage, la moins peuplée et la plus pauvre d’Irlande. C’est un comté à la splendeur époustouflante, où les nuances de vert, du plus sombre au plus clair, ne cessent de distraire le voyageur, rythmant des paysages d’une étonnante variété. Perle méconnue de l’Irlande, le Donegal est aussi l’endroit où l’on parle encore le gaélique, où la musique traditionnelle est furieusement omniprésente. C’est un pays où les coutumes ancestrales sont vivaces, et où les hommes, endurcis, sont parmi les plus chaleureux et les plus simples de toute l’Irlande.

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Nous reprenons la route pittoresque qui longe la côte. Prochaine étape de notre parcours Malin Head. En soi, Malin Head est quelque peu désappointant pour tout vous dire. Au bout du bout, le point le plus septentrional d’Irlande est symbolisé par une tour de guet en crépi. La vue est cependant et indéniablement magnifique, mais s’y rendre relève plus du symbolique que pour le lieu.

Pour ce qui est du reste du coin, rien à dire, Malin Head est un incontournable. Je ne vais pas vous raconter les paysages, je ne pourrai pas. Il vous faut les voir de vos propres yeux, sentir l’air marin, le vent puissant souffler dans vos cheveux, sentir et ressentir l’Irlande. C’est comme ça qu’elle doit se vivre.

Verdoyants, lumineux, ce sont comme des images tirées tout droit d’un magazine qui apparaissent sous nos yeux. L’Irlande est officiellement incroyable.

L’endroit est magnifique. Nous continuons notre route en longeant la côte atlantique sur des chemins plus pittoresques les un que les autres avec, en fond, des paysages oniriques. Sauf qu’ici dans le Donegal, toute cette beauté est bien réelle.

 

Septième jour en Irlande: Buncrana – Monkstown

Ce fut une longue journée, mais lorsque nous quittions Buncrana, nous ne le savions pas encore…

Nous débutons cette fameuse journée en empruntant la fameuse Cause­way Coastal Route, le genre de route qui vous donne envie de pass­er votre per­mis moto si ce n’était pas déjà fait… Il y a des dizaines d’endroits qui méri­tent qu’on s’y arrête, et nous sommes sans cesse en train de regarder partout, telle­ment le paysage change ! Les paysages sont à couper le souffle, et le contraste est toujours aussi saisissant entre le vert éclatant des pâturages et le bleu de la mer d’Irlande.

 

Imaginez les ruines d’un château trônant majestueusement sur les abords escarpés d’une falaise gigantesque. Ajoutez y un magnifique panorama sur l’océan, et vous saurez alors à quoi vous attendre lors de votre visite à Dunluce Castle. Certes, le tableau fait rêver, et il n’en faut souvent par plus pour créer un univers de légendes autour d’une telle construction. C’est tout l’univers de Game of Thrones.

Vous ne recon­naitrez pas le château de Pyke à pre­mière vue, mais c’est nor­mal, c’est le boulot des effets spé­ci­aux. Pour­tant, de loin, vous retrou­verez le con­cept de cet étrange château juché sur les rochers, avec un petit pont pour rejoin­dre le dif­férentes pièces. Pyke, c’est le château de la famille de Theon Greyjoy,  un lieu un peu lugubre, en train de tomber en ruine…

Laissant les Greyjoy dans leur demeure, nous poursuivons notre route en direction de la Chaussée des Géants. Sous les pieds des visiteurs, 40 000 colonnes de basalte vieilles de 60 millions d’années, nées de l’éruption d’un volcan dont la lave en refroidissant a façonné des colonnes.

Ami voyageur, si t’en as assez de voir des moutons, de boire de la Guinness et que tu as envie de voir quelque chose de particulièrement beau alors fais “le mouton” et suis l’interminable colonne de voitures, cars et autres badauds qui en file bien disciplinée se rendent sur ce site mythique. En fait, c’est un lieu qui sera largement apprécié des grands névrosés attirés par le classement, le rangement et autres tics et tocs de la vie quotidienne. Finalement, ce qu’il y avait de géant, ce n’était que la foule…

Vous l’avez compris, la foule n’est pas notre fort. On poursuit notre périple en direction de Dark Hedges. Un site étrange, désormais rendu célèbre grâce à la série “Game of Thrones”, où il servit de décor à la ville imaginaire de Westeros. Un décor sombre, idéal pour signifier une nature sauvage des plus hostiles. Et quelque part au milieu de tout cela, se promènent des lutins et les héros de Game of Thrones dans un mélange absurde, dans un anachronisme trans-fictionnel, trans-dimensionnel et trans-légendaire sidérant.

Cette allée est un véritable lieu de fascination. Les arbres y sont torturés, comme penchant du côté de l’allée, sous des formes anguleuses et menaçantes créant une atmosphère inimitable.

 

Tout comme la Chaussée des Géants, le pont de corde de Carrick-a-Rede apparait aujourd’hui comme l’attraction phare d’Irlande du Nord. Tout comme la Chaussée des Géants, nous avons vraiment eu l’impression que c’était une attraction à rentabiliser au maximum et que nous n’étions que des porte-monnaie sur jambes.

Laissant la foule piétiner sur place dans l’espoir de voir ce long serpent humain avancer, nous avons trouvé notre bonheur quelques centaines de mètres plus à gauche. 

L’heure avançant, nous nous mettons en quête d’un logement pour la nuit. C’est “bank holiday” et en Irlande du Nord, tous les irlandais partent en week-end prolongé. Les “bed and breakfast” sont pris d’assaut. Persévérant, nous poursuivons notre quête en suivant la côte, mais sans succès. Pas plus d’ailleurs dans l’intérieur du pays qui est peu habité.

C’est aussi dans ces moments que nous pouvons éprouver la gentillesse légendaire des Irlandais. A chaque fois que nous essuyons un échec, nous sommes renseignés sur le prochain logement. Plusieurs personnes ont même fait de nombreux téléphones pour nous trouver un lit. Et, finalement c’est proche de Belfast que nous trouvons un chambre, et pas n’importe laquelle!

C’est éreinté que nous posons nos valises dans une demeure de maître où de nombreux hommes d’état ont siégé pendant la dernière guerre mondiale. Nous occupons la chambre de Roosevelt, tout un symbole.  Notre hôte est un illustre personnage. Riche notable, quelque peu désargenté, mais trouvant les ressources nécessaires au maintien de son patrimoine, en louant quelques chambres.

Dans cet univers clinquant, il y règne un joyeux capharnaüm: vieux phonographes, poussettes ancestrales, machine à pop-corn s’entassent pêle-mêle. Cerise sur le gâteau, le Lord a également bon goût en matière de plastique féminine. Sa salle de bains, d’un quitche pas possible, lui sert occasionnellement de local de “pAUse”.

 

Huitième et neuvième jour en Irlande: Monkstown – Dublin

Laissant notre sympathique personnage à ses affaires ménagères, nous prenons la direction de Dublin. Une nouvelle fois, la diversité des paysages sans cesse renouvelés nous laisse pantois.

Si la journée de la veille a été particulièrement longue, elle nous a permis de “gagner” un jour supplémentaire en Irlande. Ce n’était pas au programme, mais pourquoi pas en profiter pour visiter Dublin.

La recherche d’un hôtel n’a pas été chose aisée. Assis autour d’un café, connecté au wifi, nous avons “écumé” les propositions de logement afin de dénicher l’établissement correspondant à notre budget.

Les coordonnées entrées dans le gps, confiant nous nous approchons de Dublin. Sauf que Germaine nous guide tout droit sur une entreprise de construction!! Une nouvelle fois, c’est le moment de vérifier l’extrême affabilité de la population. Au final, c’est une secrétaire au milieu de la route qui nous indique la direction à suivre et un coursier qui en moto nous guidera proche de notre hôtel. 

Si l’Irlande est restée aussi humaine, c’est sans doute parce qu’elle a beaucoup souffert autrefois. Que ce soit à cause de la grande famine  qui a décimé ou forcé à partir une grosse partie de sa population ou par les guerres de religions. Toujours est-il que les Irlandais cultivent naturellement le plaisir de l’accueil.

Deux jours à Dublin nous conduit à faire un passage obligé dans le quartier ultra animé du Temple Bar où le Hard Rock Cafe collecte des reliques de U2. Au comptoir, les jeunes boivent la Guinness, les anciens sont au whisky, la fierté nationale. Le restaurant The Church vaut également le coup d’une visite, c’est un lieu des plus atypiques. Ici, tout rappelle que le l’endroit était autrefois une église, avec ses voûtes, ses fenêtres et ses boiseries. Le petit plus ? Manger un morceau en écoutant un concert cool et branché. Bref, Dublin est une ville dynamique et vivante.

 

 

 

 

Dixième jour en Irlande: Dublin – Rosselare

Le voyage touche à sa fin, pour nous rendre au ferry, nous suivons la Old Military Road. Depuis plus de deux siècles, elle sillonne une pampa de tourbe bordée de forêts denses et de rivières rousses. Une petite route qui dans un premier temps grimpe dans un vaste désert de tourbe et d’herbes grasses. Les couleurs varient du vert à l’orange sombre.

La tourbe est noire. Un ensemble lourd et gorgé d’eau posé comme un charme sur des reflets argentés. Perdu au milieu de nulle part, avec des moutons comme seule compagnie, la route devient fantasmagorique, alternant paysages vallonnés, landes merveilleuses, arides ou marécageuses, vertes ou brunes. Elle vaut vraiment le détour.

La ville est proche… La transition rapide. On s’enfonce progressivement sur cette route isolée jusqu’à Sally Point, improbable carrefour de deux routes perdues dans cet univers de terre mouillée où seul le vent vient rompre le silence.

Cette fois c’est bien la fin du voyage et c’est un peu de soi-même qu’on laisse en Irlande… Car, peu importe sa patrie, l’Irlande est celle du cœur. Une chose est sûre, nous reviendrons goûter au charme de l’Irlande: sans les Irlandais, ce serait un beau pays. Avec eux, c’est le paradis.

 

4 commentaires sur “Irlande, île d’émeraude”

    1. Ce fut un peu long pour retranscrire toutes les émotions ressenties dans ce trip (et pas sûr que j’y suis parvenu). Je prépare encore un petit clip, mais il faudra être très patient, car le Maroc est encore en préparation. Merci pour ton message.

  1. Un grand merci pour ce superbe reportage digne d’un journaliste télévisé et qui nous a replongé quelques mois en arrière ou nous y étions aussi au mois de juillet 2017.
    J’ai découvert l’Irlande et j’en suis tombé amoureux de part la beauté des paysages , mais aussi de la tranquillité sur ces petites routes , ou l’on se croit seul à la découverte d’un nouveau monde,
    Merci pour le partage et bonne continuation pour les prochains voyages,
    Philippe

  2. bonsoir
    on s’est rencontré ce week a la concentration des cimes a Sallanches. J’ai beaucoup aimé le road trip en irlande c’est un voyage que j’aimerai faire. J’attends avec impatience celui sur le maroc vous m’avez vraiment donné envie de faire le vyage même avec mon roadster.
    Je te remercie de m’avoir donné le lien de ton blog, je vais prendre pleins de renseignements et même des idées la sardaigne et aussi magique ( j’ai fait plusieurs fois la corse)
    Cordialement
    nathalie

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