Aller au contenu
  • Image accueil A
  • Image accueil B
  • Image accueil C

Je valais mon vent ou…

  • par

Voilà donc, mercredi dernier, veille de l’Ascension, le travail est terminé, la pelouse tondue et les tomates plantées… c’est l’heure d’en profiter… Il fait encore beau, et la météo à l’air plutôt bonne dans le sud. C’est donc le moment de se tirer pour quelques jours, d’autant que les Saints de Glace sont annoncés comme particulièrement frisquets pour ces prochains jours.

 

 

 

15/05/13-14-15-16 1495 km

Au départ, afin d’éviter cette looooongue côte lémanique, on bifurque sur le pas de Morgins pour redescendre tout le val d’Abondance, puis on enquille en direction d’Annemasse par la D1206.


Traverser Annemasse à l’heure de pointe avec de surcroît un soleil de plomb juste posé là sur le casque, c’est s’assurer d’une remontée d’acide gastrique combinée avec un début de fièvre jaune.

Quelques incantations subliminales plus loin, nous longeons le Rhône en passant sous le Fort l’Ecluse, ouvrage militaire fortifié, des XVIe et XVIIe siècles.

Après la cohue rencontrée à Annemasse, le défilé de l’Ecluse se présente comme un havre de paix où la lumière du soleil joue du cataphote à travers le feuillage donnant une ambiance champêtre à ce lieu magique.

Le soleil déclinant, il est temps de se trouver un petit coin pour le dodo du soir. Après le village de Yenne, à gauche toute pour prendre la direction du lac du Bourget par la D 1504. Je sors la latérale devant l’hôtel Savoy et une bonne douche plus tard, après avoir squatté toutes les prises électriques de la chambre, rituel imanquable visant à recharger l’inter-com, l’appareil photo et la caméra. Puis, c’est enfin le moment bien mérité et tant attendu : une bonne bière…

L’établissement n’est pas avare de petites attentions, petites mises en bouche aux asperges servies une fois que nous nous sommes installés à table.

Sitôt la commande prise, nous avons eu droit à de nouvelles mises en bouche qui étaient plutôt une véritable entrée. La cuisine est traditionnelle, elle se veut innovante (peut-être même parfois un peu trop), les produits de qualité, tout est très goûteux et le canard servi avec un gratin dauphinois parfumé à la noix muscade est une tuerie. Les desserts sont reconstituants voir un soupçon… riches, des fois qu’on vienne à sentir encore un petit creux.

Le lendemain, après un petit déjeuner dans la même lignée que le repas de la veille, nous quittons le lac du Bourget pour nous rendre à Die. Alors comment faire le plus long et agréable possible pour y aller ? En passant par le Vercors et quelques cols choisis.

Départ donc. Je ne reste pas sur la D1504, de suite après Le Chevelu (trop drôle) je prends la tangente et suis la D41 pour atteindre le col Lièvre suivi du col de l’Epine et son magnifique belvédère qui nous offre une vue plongeante sur le bassin chambérien.

Direction Saint-Gervais où on quitte la D 1532 pour prendre une micro route qui nous mène au Canyon des Ecouges.

Va falloir tout de même se concentrer la moindre sur la route.

Puis s’enchaînent le col de Couz, celui de la Placette et le col de Romeyère qui tombe sur le village aux maisons suspendues de Pont en Royans.

 

 

Tout excité par tant de beauté, je saute sur ma cam pour immortaliser ces demeures avant qu’elles ne tombent. Sauf que, pris par tant d’émotion, j’ai oublié de faire pivoter l’objectif de ma Drift… les images sont renversantes.

Elles iront à la poubelle, mais je ne puis résister au plaisir d’en mettre une.

  

 

  

On quitte Pont en Royans pour de nouvelles routes improbables.

C’est pas tout ça, mais faudrait pas s’attarder, l’heure tourne et y a comme une bière qui nous attend quelque part sur une terrasse de Die.

Pour cette deuxième belle journée, on aura tout de même fait une dizaine de cols sur des routes magnifiques. Elle est pas belle la vie?

Comme Seigneur Météo l’avait prévu, cette journée s’annonce bien moins caniculaire que celle de la veille. Une petite bruine matinale nous oblige à enfiler les combines et départ à la fraiche pour de nouvelles aventures.

Direction le Mt Ventoux ou alors comment faire le plus long et agréable possible pour y aller ?

Pour commencer, on quitte de suite la D93 pour rejoindre le col de Pennes (et sans peine).

« Tu vois ce que je vois ? » Z’ont sucré les collines pendant la nuit ou c’est vraiment de la neige ?

Ben là va falloir mettre une petite laine parce que ça caille. On poursuit notre route par la D135 qui nous conduit au petit bourg de la Charce.

Et maintenant, un peu d’histoire: le Château de la Charce à quatre tours d’angle. Il fut achevé à la fin du XVIème siècle. En ce lieu, vivait en été Philis de la Charce (1645 – 1703) (c’est une femme, et elle n’est pas atteinte de syphilis, non non… bon je sors) qui se serait distinguée lors de l’invasion du bassin de haute Durance par l’armée du Duc de Savoir. Elle fait depuis figure d’héroïne dans le Dauphiné.

Cet étalement de science terminé, on se serait bien pris un petit café, histoire de se réchauffer. Simplement, c’est pas toujours simple…

Et maintenant, en route pour le Ventoux. Va falloir déjà le trouver. Parce que là, le géant du coin joue à cache-cache. C’est la deuxième fois que nous accèdons à ce sommet. La dernière fois, nous étions en automne et c’était blanc de blanc – pfffff pas de champagne mais de la purée de pois – on n’avait rien vu quoi !

“N’est pas fou qui monte au Ventoux, est fou qui y retourne” dixit un dicton provençal.

Et aujourd’hui, on va passer par son versant nord et le col des Tempêtes qui pour la circonstance porte judicieusement son nom.

Plus on monte, moins ça se dégage et plus le vent forcit.

En sous-bois, la route est humide et la température fraichi considérablement. Déjà qu’il ne faisait pas chaud, mais alors là quel frigo. Le témoin de risque de gel s’est allumé.

Le vent est impressionnant, je sens à travers mon casque des morceaux de glace qui viennent s’y heurter. Pas facile de tenir la moto dans ces conditions encore moins de faire des photos.

Quelques hordes de cyclistes, arque-boutés sur leur guidon tentent l’ascension, pour le plaisir. Le vent est tel qu’aucun ne parviendra au sommet sur son vélo. C’est en le poussant, à la montée comme à la descente, qu’ils feront leur sommet, toujours pour le plaisir. J’en ai même vu un qui redescendait à pied avec deux vélos. Il avait dû le piquer à un qui s’était envolé. Dans ces conditions, arriver vivant en haut comme en bas doit procurer un sentiment de toute puissance. Tandis que d’autres ont perdu toutes leurs illusions…

Pour nous, la descente du Ventoux sera plus tranquille, nous irons chercher quelques sensations du côté de la D942 qui longe les gorges magnifiques de la Nesque.

A l’entrée des gorges, je me fais allumer par un « chien fou » dont je n’aurai même pas le temps de voir le train arrière tant il est passé vite.

S’en suit une montée de testostérone et voilà que ma main droite se met à essorer la poignée des gaz. La réaction est immédiate, mon intercom se déclenche à chaque fois que Charlotte reprend son souffle à la sortie d’une courbe.

Mince… pas vu le temps passer… on va manquer l’heure de l’apéro. Toutefois, on pousse jusqu’à Banon où on trouve un logement sympa chez l’habitant. Il y règne une forte odeur de lavande à faire piquer les yeux… mais ça ne nous a pas empêché de faire une sieste et qu’on a même failli louper l’heure du resto.

Les jours ne se ressemblent pas et aujourd’hui c’est « décors de carte portale ».

On quitte Banon pour prendre la direction de St-Etienne-les-Orgues, puis la D113 qui nous mène, par de larges épingles, à la Montagne de Lure.

Ce n’est pas la foule ce matin. Personne sur son versant sud, tout comme au nord par ailleurs.

La vue est splendide et je pense deviner quelques montagnes du massif des Ecrins.

J’adore la quiétude de ce lieu et ce panorama qui s’étend à 360 degrés à la ronde. Dans quelques instants ce sera la cohue, cyclistes et camping caristes se mélangeront pour un cliché intemporel.

A l’ouest, sa majesté provençale « tire encore la gueule », il a encore la tête dans les nuages.

 

 

 

Nous irons jusqu’à Sisteron pour suivre la Route de Napoléon qui nous mènera à La Mure. Et là, à droite toute, direction le col de la Morte par la D114.

Ben là, encore une fois, il n’y avait personne. C’était mort. Mais on n’a pas vu de morte. Heureusement d’un côté, parce qu’il n’y faisait pas beau.

 

 

 

 

 

J’aurais bien aimé passer par le col du Glandon. Oui
mais voilà, c’était sans compter sur Charlotte
 qui elle ne voulait pas faire la morte. Et après avoir reçu d’innombrables coups sur le casque, je dus abdiquer.

Sauf que j’ai été vérifier. Pour qu’il y ait des avalanches faut qu’il ait de la neige…

 

 

 

 Donc, sous “l’aide contrainte”, je “file droit” sur le col de la Croix de Fer, si je mens je vais en enfer.

Saint-Jean-de-Maurienne sera notre terre d’accueil pour cette nuit.

Ca sent “l’écurie” aujourd’hui, va falloir rentrer. Pourtant, on aimerait bien flâner encore un peu sur de petites routes champêtres. Mais voilà, tous les cols ne sont pas encore ouverts. Petit et Grand Saint-Bernard fermés, de même que celui de la Colombière. Ca limite les choix. Le Cormet de Roselend suivi du Petit-Bornand restent une alternative possible pour agrémenter un retour toujours plus difficile qu’un départ possible (je me comprends).

Le col de la Madeleine étant également fermé, il nous faudra passer par Albertville pour rejoindre Bourg-Saint-Maurice. Mais de suite après Albertville, un panneau lumineux annonce : « Cormet de Roselend, fermé ». Je fais semblant de ne rien voir. Dès Moûtiers, je croise plusieurs motos. D’où peuvent-ils bien venir ? Les cols environnants sont tous « fermés » – Montée d’anxiété.

Deux motos embrayent sur la D902 pendant que nous prenons une pause-café à Bourg-Saint-Maurice. Ne les voyant pas revenir, je décide de poursuivre ma route, faisant fi du panneau. La route est sèche et il faut chercher loin à la ronde pour découvrir la moindre accumulation neigeuse. Plus haut, on croise quelques véhicules venant à sens inverse. Mais la surprise est totale lorsque nous découvrons les tables dressées sur les terrasses des établissements situés à la hauteur du lac. Allez comprendre !!

La D909 nous conduira jusqu’à La Clusaz, station artificielle par excellence, désespérément vide où seule l’effigie inconvenante et froide d’un cycliste semble être l’unique habitant de ce lieu austère. On évitera la photo souvenir.

Il me semble que plus les jours passent, moins nous traversons de cols…

… pourtant, sur l’ensemble des 4 jours, nous en aurons franchi plus de quarante.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*