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La Sardaigne, un carrousel de virages

En Sardaigne, c’est sur des départementales qui ressemblent à de vrais circuits que l’on peut arpenter les tours et les détours de l’île. Imaginez un circuit de centaine de kilomètres de long où l’on ne rencontre que quelques graviers amenés essentiellement par la faune locale. Un circuit où l’on prend un intense plaisir à rouler quelle que soit son allure en ne rencontrant que quelques véhicules, pour peu que l’on y vienne hors saison touristique. Certes de temps en temps nous y croisons un troupeau en toute liberté, quelques vaches, des chevaux, des moutons et quelques cochons mais chacun sur son territoire en respectant le macadam même si quelquefois ils n’hésitent pas à le traverser pour aller voir si l’herbe qui est de l’autre coté à le même goût.

Enfin, on se laisse charmer par la douceur du rythme de vie locale, par l’hospitalité des habitants et la saveur de la gastronomie. Monde insulaire mais varié, riche et toujours soutenu par le soleil, la Sardaigne est une destination souvent oubliée au détriment de ses rivales corse et sicilienne. Elle attend pourtant le voyageur…

                                                                                                  15/5/23-28                                                                                                                                                                              1250 km

Et c’est ainsi que, profitant d’un férié prolongé, 77 motards se retrouvent un beau matin de mai, sur sol italien à Porto Torres. Une fois le “débarquement” terminé, chacun y va de son itinéraire. L’idée étant de se retrouver pour la pause de midi, pour le reste chacun suit la route qu’il souhaite.

Nous prenons la direction d’Alghero, une ville vraiment plus catalane que sarde. Elle offre peut-être le plus beau centre médiéval de Sardaigne avec ses remparts longeant le bord de mer. La pierre ocre des maisons lui confère énormément de charme.

La Sardaigne c’est une sorte de melting-pot entre la Corse, la Provence, la Catalogne et même le Maroc. Un amalgame de ces pays de rêve que l’on va retrouver au fur et à mesure de notre découverte. Celle que l’on qualifiait naguère de « patrie du bétail » et de « petite Argentine vallonnée » n’est plus aujourd’hui une île perdue et abandonnée au cœur de la Méditerranée. Mais elle a su garder l’identité qui fait sa force, sa beauté brute et sa personnalité indépendante, fière et insoumise.

Même si certaines parties du littoral de la Sardaigne ont parfois été abîmées par un urbanisme ambitieux, les côtes sardes offrent une splendeur naturelle encore sauvage. Loin de la jet-set de la Costa Smeralda au nord, le sud de la Sardaigne fait se côtoyer esprit rural et villages balnéaires sous le ciel bleu.

L’intérieur des terres est plus étonnant encore. Il réserve des paysages à la diversité surprenante, en grande partie de moyenne montagne. Il y a les hauts plateaux rocheux de la Gallura et leurs maquis de chêne-liège, les forêts de chêne vert de la Barbagia, les vignobles de la région de Sassari, les vastes terres pastorales proche de San Gavino.

 
 
On ne peut pas parler de vraies montagnes mais de massifs montagneux disséminés çà et là entrecoupés de larges plateaux ou les rochers, taillés par le vent ont souvent pris des formes sculpturales étranges. Cette absence de relief prononcé confère à l’île une impression d’immensité rare sur d’autres terres méditerranéennes. Nous y retrouvons à chaque détour de virage un paysage que nous connaissons. Ce qui va nous donner une étrange impression de déjà vu, de paysages que nous avons aimés et même adorés. Une sorte de condensé de plaisir qui va en un seul endroit nous ramener dans tous ses merveilleux coins que nous avons découvert. La prudence en montagne est de rigueur mais les signes avant-coureurs des quelques déjections disséminées de ci de là, nous permettent d’éviter ces obstacles mouvants !! 
 
 
Et il y a tous ces villages accrochés à la montagne, avec leurs traditions, particulièrement préservées en Barbagia, avec leurs festivals et leurs peintures murales commentant les préoccupations sociales de leurs habitants.
 

 

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La Sardaigne, c’est une terre de surprise où se mélange le vert des forêts de liège, le bleu azur de la mer ou l’ocre de la terre rougeoyante.

D’Alghero à Bosa, de Sassari à Olbia, de Cagliari à Nuoro, de la Barbagia aux îles de La Maddalena, les routes sardes conduisent toutes à un village perché, à une superbe église romane, à un étonnant nuraghe, à une plage aux eaux limpides, à un golfe entouré d’oliveraies, à une baie enfouie dans le maquis ou une crique secrète.

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Au loin, de hautes falaises blanches descendent vers de petits paradis de sable fin, bercés par une mer aux couleurs chatoyantes. C’est la Sardaigne balnéaire du littoral, l’île des vacances et du grand ciel bleu estival.

Un voyage sur les flots d’une mer d’émeraude entre les grandes et les petites criques de sable blanc. C’est la Sardaigne qui surprend le visiteur par ses contrastes naturels, ses lumières et les couleurs d’un pays aux traditions anciennes, dans une nature déserte et préservée.

Parmi des buissons de lentisques, de myrtes et d’arbousiers, ce ne sont que d’âpres montagnes et des vallées sauvages, des monts couverts de forêts de chênes-lièges, parsemés de blocs granitiques. C’est la Sardaigne de l’intérieur, intemporelle et éternelle.

L’homme, en effet, ne fait que rarement acte de présence sur ce territoire, où de vastes zones sont laissées à l’état brut et la nature sauvage reprend ses droits: forêts luxuriantes et millénaires, zones désertiques ou marécageuses alternent, accueillant une faune spécifique: cerfs, chevaux sauvages, grands rapaces. 

 
Avec une civilisation ” à l’italienne ” au fier caractère autonome, nous avons découvert une Sardaigne dévoilant une ambiance à la fois douce et austère, brûlée par le soleil, langoureuse, rude et pourtant délicate. Le tourisme balnéaire, s’il a introduit de nouvelles donnes sur le littoral, n’a que peu altéré la campagne sarde de l’intérieur, riche d’un archaïsme profond et savoureux.
Nous avons établi notre “camp de base” au “Is Arenas” tout proche de Narbolia. Ce fut une excellente alternative que celle de rayonner ainsi. L’hôtel est situé dans un cadre magnifique, mais finalement si votre intention est d’y faire un détour, faites alors un “laaarge détour”. Le service n’est de loin pas à la hauteur des étoiles dont l’hôtel se targue. Bref, ce fut tout simplement rocambolesque et l’occasion de bonnes parties de rigolade. 
 
 

Séjourner dans des agriturismifierté légitime d’une région qui a su développer des savoir-faire autour de son identité rurale sans se dénaturer pour autant, reste une alternative prometteuse d’authenticité. La Sardaigne est une île montagnarde, beaucoup plus tournée sur l’intérieur que sur la mer où la famille et le clan prennent le pas sur tout…  
 
Partir à plus de 70 motards était un pari, une gageure, un défi merveilleusement réalisé. J’avais quelques craintes en partant: Comment réussir à satisfaire 70 “écervelés” que  nous sommes? Moi qui n’ai pas l’habitude de rouler en “meute”, trouverai-je mon compte? Au final, les 70″écervelés” ont tous récupérés le nombre de neurones suffisant à conférer une bonne ambiance à ce périple, et la Sardaigne est si vaste que je n’ai jamais réussi à rouler à plus de 4 motos. Mais le mérite revient surtout aux trois personnes qui ont su nous organiser ce trip dans des conditions exceptionnelles. Un tout grand merci à eux.

2 commentaires sur “La Sardaigne, un carrousel de virages”

  1. Toujours un grand plaisir en lisant ton blog, de belles photos et un texte magnifique, clair, enrichissant, je ne m’en lasse pas, merci encore pour ces beaux partages.
    Bonne route, je vais guetter le CR sur l’irlande 😉

    1. Merci pépé pour ton mot. Ce blog est un peu un “album souvenir” et peut-être qu’il permettra de susciter l’envie d’une ballade à ceux qui le lisent.
      Pour l’Irlande, c’est un peu le voyage à “l’arrache”… une idée… un coup de tête… on verra bien. En tout cas, il y aura une nouvelle page 😉
      Bien à toi et bel été
      Gy

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