Nous partons, Denis et moi, pour une aventure épique au Maroc, un road trip de trois semaines qui nous promet de découvrir des paysages à couper le souffle. Notre itinéraire nous mènera à travers les routes sinueuses de l’Atlas, offrant des panoramas spectaculaires. Nous irons à la rencontre de villages perdus, nichés au milieu de nulle part, où l’authenticité et la simplicité des habitants nous enchanteront.
Sur nos motos, nous affronterons des pistes chaotiques qui, de temps à autre, nous conduiront le long de lacs asséchés, bordés de tamaris majestueux. Malgré les défis de la route, nous serons émerveillés par la beauté brute et préservée de ces lieux.
Notre point d’arrivée ultime se trouve à l’entrée du désert. Pour y parvenir, nous emprunterons une succession de pistes que nous nous réjouissons de découvrir. Au cours de ce périple, nous forgerons des souvenirs inoubliables, partagerons des rires et des moments de contemplation face à la nature grandiose. Le Maroc nous ouvrira les bras, nous offrant son hospitalité chaleureuse et ses trésors cachés.
Quelques jours avant notre départ, nous nous rendons compte que nous allons voyager pendant toute la période du ramadan. Un peu décontenancés, nous ne savons pas très bien à quoi nous attendre. Est-ce un frein pour entreprendre ce voyage ? mille et une questions viennent occuper notre esprit. Toujours est-il que nous avons réservé une place sur le ferry et finalement, nous verrons bien…
Le jour du départ et à l’heure prévue, nous nous trouvons sur le parking face à notre ferry qui nous attend la “gueule ouverte”. Dans la colonne de voiture adjacente à la notre, une grosse cylindrée cristallise notre regard. Impossible de la louper, rutilante, brillante et toute de noire vêtue. A l’intérieur, un français-marocain domicilié en vaudoiserie, collant à souhait. Nous avons droit à son show: ses connaissances sur le Maroc sont innombrables, il a tout fait et tout vu… Enfin, il peut rentrer son carrosse avant nous…
Un fois les motos parquées à l’intérieur du ferry, nous parcourons un dédale de couloirs sombres tapissés de moquette et encombrés pour atteindre le pont 6. Le bateau s’ébranle enfin, de légères vibrations se font sentir. Nous regardons Gênes, puis la côte italienne, se fondre peu à peu dans l’horizon, laissant place à une étendue bleue, calme, infinie… Maintenant, on aperçoit l’écume effervescente qui borde le navire de son bleu glacial.
A notre arrivée à Tanger Med, nous entamons toujours le même rituel qui consiste à s’approvisionner en dinars marocains et à acquérir une carte téléphone. Puis nous prenons la route vers Tétouan.
C’est la première fois que je me rends si tôt au Maroc. Et c’est une surprise. J’avais l’habitude de rencontrer des terres brûlées par le soleil de l’été, des terres arides craquelées sous les rayons impitoyables du soleil. Aujourd’hui, tout est vert, c’est le printemps. La saison est annoncée par l’éclosion des premiers orangers et amandiers en fleurs de couleurs blanches, roses ou jaunes par la suite. Au fond de tous les vallons, les champs sont verts, remplis de coquelicots, de blé naissant.
Passé début mai, les risques de neige sont improbables et les pistes dévoilent à chaque tournant une incroyable déclinaison de verts, entre champs de céréales, arbres fruitiers et végétation d’altitude.
Toutes les plaines sont aussi envahies de lauriers ou fleurs sauvages. Les paysages offrent une mosaïque d’éclats à l’instar des fameuses cédraies du Rif et de l’Atlas avec leurs lots d’iris parfumés ou de floraisons spectaculaires en couleur d’arc-en-ciel. C’est la saison de l’éclosion spontanée des lis, des narcisses à bouquet, de lupin jaune, de crocus violets, et orchidées de toutes formes.
A cette période, les montagnes de l’Atlas sont colorées entre le roses et le blanc des fleurs des arbres fruitiers et le vert des jardins arrosés par la fonte des neiges.
Passé Fés, nous nous dirigeons vers la ville d’Azrou. L’objectif final de cette première partie du voyage et de rejoindre Demnate où Léo nous rejoindra pour vivre avec nous la suite de notre trip.
Les forêts de cèdres autour d’Azrou offrent un cadre magnifique pour rencontrer les macaques de Barbarie. Lorsque vous explorez ces boisés, vous pouvez entendre le son caractéristique des singes se déplaçant dans les arbres, ainsi que le bruissement des feuilles sous leurs pattes agiles.
Cette population de macaques est particulièrement importante pour la conservation, car elle représente l’une des dernières populations de singes de cette espèce en liberté en dehors de l’Afrique subsaharienne. Les efforts de protection et de préservation de leur habitat sont donc cruciaux pour leur survie à long terme.
Les macaques de Barbarie sont également des créatures sociales. Vous les verrez souvent se toiletter mutuellement, jouer entre eux et même interagir curieusement avec les visiteurs qui respectent leur espace. Cependant, il est essentiel de se rappeler qu’ils sont des animaux sauvages et qu’il est recommandé de les observer de loin sans les déranger ni les nourrir.
Lorsque nous avons entrepris le voyage, nous nous sommes arrêtés bien plus sur nos disponibilités respectives que sur la période du calendrier musulman. Dans les faits, nous voyageons pile pendant la période du ramadan. Si le ramadan est le « mois saint par excellence » car il constitue le mois du jeûne, nous n’en avons pas particulièrement souffert.
Oublions les dîners au resto ou les petites brochettes de viande cuites sur la braise brûlante… Pendant le Ramadan, l’heure est au ftour, qui signifie en arabe “petit déjeuner”. Le générique de pub pourrait être le suivant : “Il vient toujours au bon moment avec sa harira (soupe) et ses chebbakias (douceurs sucrées), l’ami du petit déjeuner…” Et pour cause, le ftour ressemble à s’y méprendre à un petit déjeuner. Café, thé, chocolat au lait, petits pains, beurre, miel, pâtisseries sucrées et parfois même croissants, pains au chocolat ou toasts… Rien ne manque à l’appel. Rajoutez à cela la traditionnelle harira (soupe marocaine), des œufs durs au cumin, des dattes voire des pizzas ou des mini-sandwichs et vous voilà devant une belle table de ftour dressée.
Les montagnes du Moyen Atlas s’étendent à perte de vue, une succession ininterrompue de crêtes escarpées et de vallées profondes. Les pins, les cèdres et les chênes se dressent fièrement, créant un écrin de verdure d’une beauté presque mystique. Au printemps, lorsque la neige fond lentement, les prairies se parent de fleurs sauvages aux couleurs vives, créant un tableau de beauté naturelle à couper le souffle.
Mais le Moyen Atlas est bien plus qu’une simple carte postale. C’est une terre de contrastes et de diversité, où les villages berbères traditionnels se fondent harmonieusement dans le paysage. Les maisons en pisé aux toits de tuiles rouges se nichent au sein de vallées verdoyantes, et les habitants accueillants partagent leur culture millénaire avec les visiteurs.
En fin de compte, le Moyen Atlas marocain est un trésor caché, un lieu où la beauté de la nature se marie à la richesse de la culture berbère. C’est un appel à l’âme aventurière, une invitation à explorer et à découvrir la magie de cette région montagneuse, où chaque paysage est une œuvre d’art vivante et chaque instant est un souvenir à chérir.
Au cœur du Maroc, là où les routes goudronnées cèdent la place à l’aventure, se cache un trésor naturel qui attend les explorateurs curieux. Pour découvrir cette région, il faut emprunter des pistes et des routes non goudronnées, où chaque virage révèle une nouvelle merveille naturelle.
Le voyage commence dans la vallée fertile de l’une des villes impériales du Maroc. Les ruelles étroites et animées de la médina laissent progressivement place à des paysages plus sauvages. L’asphalte se transforme en pistes cahoteuses, balisées uniquement par des pierres empilées par les habitants locaux.
Alors que l’on s’enfonce plus profondément dans le Moyen Atlas, les montagnes se dressent fièrement à l’horizon. Les pistes serpentent à travers des forêts denses de cèdres, dont les branches fournissent une ombre bienvenue lors des journées ensoleillées. Les virages en épingle à cheveux nous défient de maîtriser les courbes tandis que les vallées verdoyantes s’étendent à perte de vue.
Les villages berbères traditionnels émergent des collines, leurs maisons en pisé et leurs toits de tuiles se fondant parfaitement dans le paysage.
La vallée heureuse, avec son nom évocateur, est un trésor caché au cœur du Maroc, une terre où la nature danse au rythme du vent et des montagnes. C’est là que nous rejoins Léo pour nous accompagner pendant une semaine à travers des paysages époustouflants et des rencontres inoubliables. Le temps est à la pluie, mais pas pour longtemps.
En quittant la ville animée de Demnate, le voyage commence à travers des routes sinueuses et pittoresques qui montent progressivement dans les contreforts de l’Atlas. Les sommets des montagnes majestueuses se dressent à l’horizon, créant un contraste saisissant avec le désert environnant. La vallée dévoile ses secrets au fur et à mesure que nous nous enfonçons dans ses méandres. Des oasis verdoyantes surgissent entre les montagnes, contrastant avec la sécheresse environnante. Chaque virage révèle un tableau nouveau, une peinture vivante de la nature marocaine.
L’atmosphère est feutrée. Un voile diffus nous entoure. Nous apprendrons plus tard qu’une tempête de sable souffle sur le Sahara, laquelle transporte, loin vers le nord, de fines particules de sable donnant aux paysages alentours un aspect “Hamilton”.
Puis, le majestueux massif de la Cathédrale se dresse devant nous. Le pic rocheux évoque une architecture naturelle grandiose. C’est un sanctuaire de la terre, une cathédrale façonnée par des millénaires de vents et d’érosion. Nous nous arrêtons, absorbés par la splendeur qui nous entoure, contemplant cette nature sauvage. Loin de l’agitation des villes, elle offre un paysage désertique spectaculaire, avec des tons de rouge et d’ocre dans la roche qui changent de couleur au fil de la journée en fonction de la lumière du soleil.
Après cette rencontre avec l’extraordinaire, nous nous lançons dans la descente de la vallée d’Assif Melloul. Au départ, le rugissement des moteurs se mêle au murmure des rivières et au chant des oiseaux, créant une symphonie unique qui accompagnera notre voyage. Les gorges profondes se dessinent devant nous, avec des parois de calcaire qui semblent toucher le ciel. Le bruit de l’Assif Melloul, la rivière qui serpente à travers le paysage, accompagne notre descente. Chaque virage offre une nouvelle perspective, une immersion totale dans la beauté sauvage du Maroc.
Ce qui rend ces gorges encore plus fascinantes, c’est la couleur étonnemment blanche de leurs parois rocheuses, qui contraste fortement avec le bleu du ciel et le vert de la végétation environnante. Les roches calcaires blanches qui composent ces parois sont sculptées par l’érosion, créant des formations géologiques fascinantes et des cavités naturelles.
En suivant la route sinueuse, les paysages se transforment, passant de la rugosité des gorges à la douceur des prairies verdoyantes. Les villages berbères parsemés sur le parcours offrent des arrêts bienvenus. L’abondance des cultures, le prodige de l’eau, les sommets de l’Atlas et les nuances des lumières qui évoluent au gré du jour nous abreuvent de l’intérieur dans ce coin de la Berbérie profonde.
Lorsque la route approche d’Imilchil, les paysages évoluent à nouveau, cette fois vers des plateaux ondulants et des lacs tranquilles. Le lac de Tislite offre le cadre idéal pour profiter pleinement des merveilles cachées d’Imilchil, elle-même nichée au cœur des montagnes. Le lac paisible offre un équilibre parfait entre la sérénité de ses eaux calmes et la majesté des paysages environnants. Les rives du lac sont bordées d’une végétation luxuriante, où des arbres touffus se reflètent timidement dans l’eau. Les montagnes environnantes complètent ce tableau idyllique, créant un écrin naturel qui semble préservé du passage du temps. L’endroit est célèbre pour son festival des fiançailles, une célébration unique où les jeunes célibataires de différentes tribus se rencontrent pour trouver l’amour et la complicité.
Nous faisons halte proche d’Agoudim. Driss est un guide berbère. Avec sa femme Aziza, ils tiennent une petite auberge. Dès que nous franchissons la porte d’entrée, nous sommes enveloppés par une atmosphère chaleureuse et accueillante, propre à la tradition marocaine d’hospitalité. Nous nous lions rapidement d’amitié et partageons des intérêts communs. Driss nous raconte sa vie, son travail, ses passions. Il est fier de nous faire partager ses connaissances.
Nous souhaitons emprunter la piste conduisant à Jaffar. Sur les conseils de Driss, nous renonçons à ce projet. L’hivers a été particulièrement rude cette année et en l’état, la piste n’est plus praticable. Driss nous recommande un autre itinéraire pour rejoindre Midelt. Une piste peu connue, mais dans un cadre exceptionnel.
Il ne nous en faut pas plus pour émoustiller notre curiosité et nous enquillons de suite. La route débute par une courte partie asphaltée. Sitôt le village de Massou passé, le chose se complique.
La piste disparaît pour réapparaître quelques centaines de mètre plus en amont.
L’aventure à Merzouga ne se limite pas à la surface des dunes. Au fur et à mesure que le soleil se retire derrière l’horizon, la magie opère. Le ciel nocturne s’ouvre comme un livre d’histoires célestes, avec une profusion d’étoiles brillantes qui scintillent au-dessus. C’est un spectacle qui transcende l’imagination, éclairant le désert d’une lueur douce et mystique. Les nuits étoilées de Merzouga deviennent une toile de fond magique, parfaite pour une contemplation silencieuse ou des récits sous les étoiles autour d’un feu de camp.
Nous abandonnons la douceur des dunes pour nous confronter à la rudesse minérale des paysages du Jbel Saghro et tentons de relier Alnif à Boumalne Dadès.
Entre les montagnes, nous rencontrons des plateaux désertiques vastes et étendus. Ces espaces ouverts offrent des vues panoramiques sur les montagnes environnantes, créant un contraste saisissant entre le sable doré et les sommets rocheux.
Les montagnes du Jbel Saghro présentent des reliefs impressionnants, avec des sommets escarpés, des crêtes acérées et des canyons profonds. Les roches érodées par le temps créent des formes fantastiques, témoignant de l’histoire géologique riche de la région.
Malgré l’apparence aride de certaines zones, le Jbel Saghro abrite également des vallées fertiles. Des palmeraies, des oasis et des rivières serpentent à travers ces vallées, créant des écosystèmes contrastés au cœur du désert.
Boumalne Dadès n’est pas très loin de la “Vallée des Roses”. C’est un endroit d’une beauté envoûtante, une terre bénie où la nature et la culture s’entremêlent pour créer un tableau vivant de couleurs et d’arômes. Cette vallée, également connue sous le nom de “Vallée des Mille Roses”, est un trésor caché du Maroc, un endroit où les roses et les traditions florales abondent.
Tandis que les majestueuses montagnes de l’Atlas veillent silencieusement en arrière-plan, créant ainsi une toile de fond impressionnante, nous bifurquons sur Toundoute pour rejoindre par la suite Ouarzazate. De nombreux oueds asséchés traversent la piste, nous obligeant parfois à de périlleuses cabrioles.
Un luxurieux panneau indicateur nous annonce qu’il ne nous reste plus que 58 kilomètres avant notre destination finale.
Nous filons maintenant vers Taroudant. Nous rejoignons Anezal puis Sidi Ouaaziz en suivant la P1702. Une piste magnifique qui nous donne l’occasion de découvrir des villages reculés, presque oubliés. La construction des bâtisses est très différentes de ce que nous avons rencontré jusqu’alors. Fini les murs en torchis brûlés par un excès de soleil. Les maisons sont basses aux toits plats, laissant présager de la rudesse de la période hivernale. Ces terrasses permettent à la bonne saison de faire sécher les produits de leur maigre production agricole.
Le vert ici est symbole d’espoir et de l’Islam, il évoque la vie émergeant au cœur du désert infini. C’est le vert délicat des oasis, les teintes du thé vert et les tuiles brillantes des mosquées.
Au Maroc, on découvre le vert profond des forêts de cèdres du Moyen-Atlas, le vert nourricier des oasis longeant les cours d’eau, ainsi que le vert tendre des champs couverts de luzerne, d’orge et de blé. Il y a aussi le vert intense des cultures en terrasses qui dégringolent spectaculairement de la vallée de l’Oukaïmeden dans le Haut Atlas. Sans oublier le mélange de vert et de jaune des vergers d’arganiers et d’oliviers, ainsi que les collines parsemées de figuiers de Barbarie.
Qu’il soit clair, pur, ou intense, qu’il resplendisse en émeraude, en olive ou en amande, le vert défie le ciel bleu et la terre rouge pour captiver le regard et toucher les âmes sensibles à la beauté.
Les Gorges d’Aït Mansour sont une merveille naturelle cachée au cœur des montagnes de l’Atlas. Ce joyau géologique offre un spectacle à couper le souffle pour ceux qui ont la chance de s’y aventurer.
Situées à quelques encablures de Tafraout, elles sont un exemple saisissant de l’oeuvre de l’érosion. Au fil des millénaires, les eaux tumultueuses de la rivière Tessaout ont creusé un passage étroit à travers les roches calcaires, créant un canyon spectaculaire et grandiose. Les parois rocheuses qui s’élèvent de chaque côté des gorges atteignent des hauteurs impressionnantes, avec des formations rocheuses fascinantes sculptées par le temps.
C’est un mélange de couleurs et de textures extraordinaires. Les roches présentent des teintes allant du rougeâtre au jaune ocre, et la rivière serpente entre elles, ajoutant une touche d’émeraude à cette palette naturelle. Les formations rocheuses semblent parfois sculptées par un artiste invisible, avec des arcs naturels, des grottes et des surplombs qui émerveillent les visiteurs.
Nous quittons les gorges pour une magnifique palmeraie. Un écrin de verdure serpente dans le fond de la vallée. Les palmiers se dressent fièrement, leurs longues frondes ondulent gracieusement sous le doux équilibre du vent. Les nuances de vert des feuilles créent une symphonie visuelle apaisante, contrastant avec la rudesse des alentours.
La route descend maintenant vers la mine de Louririne. Rapidement, elle se transforme en une large piste bordée de roches aux couleurs époustouflantes.
Nous poursuivons notre périple en remontant sur Ouarzazate en empruntant la piste de Fint qui nous fait gagner du temps et des kilomètres. Cette piste est aujourd’hui goudronnée. Une partie du charme de la région a disparu sous le macadam, dommage.
Il nous faut maintenant remonter en direction de Rabbat. Nous prenons la direction de Demnate. A notre grand étonnement, la route est partiellement refaite. Malheureusement, des glissements de terrain laissent présager de la fragilité des rénovations. Des blocs de rocher ainsi que de nombreux tas de terre encombrent déjà la voie.
Nous croisons des villages reculés nichés au creux des vallées. Ces lieux hors des sentiers battus sont imprégnés d’une atmosphère authentique et paisible, où la vie suit son cours traditionnellement. La plupart du temps, les maisons épousent les teintes du sol, moitié vert-de-gris, moitié rouge, de quoi nourrir quelques clichés.
Notre périple à moto à travers le Maroc nous a mené vers des trésors naturels insoupçonnés, dont le barrage Bin Al Ouidane. Alors que nous poursuivons notre voyage, les paysages ont subtilement évolué pour révéler une majesté aquatique.
Le barrage Bin Al Ouidane, tel un joyau niché au creux des montagnes, nous accueille avec sa beauté saisissante. L’eau d’un bleu profond s’étend à perte de vue, reflétant le ciel azuré et les monts avoisinants. Les rives bordées de végétation offrent un contraste vibrant avec le bleu intense de ses eaux.
La quiétude du lieu est ponctuée par l’activité locale. Des pêcheurs se laissent bercer par les douces vagues, tandis que des habitants vaquent à leurs activités quotidiennes, semblant être en parfaite harmonie avec cette oasis aquatique.
Cette idylle lacustre cache une réalité beaucoup moins poétique. En effet, le barrage de Bin Al Ouidane est aujourd’hui presqu’à sec. Le Maroc connaît une sécheresse sans précédant. Nombreux barrages ont atteint leur niveau le plus bas, mettant en péril l’agriculture, l’approvisionnement en eau potable pour les populations locales et la production d’énergie hydroélectrique.
Des collines arides se succèdent, captives par leur austérité majestueuse. Leurs tons dorés et ocres se mêlent sous un soleil éclatant, créant des paysages qui semblent sculptés par le temps. Les ondulations douces des crêtes rocheuses offrent une harmonie visuelle unique, empreinte d’une beauté brute et envoûtante.
Ces paysages sont un joyau préservé, un écrin où le temps semble suspendu, offrant aux visiteurs une évasion inoubliable dans un coin préservé de la terre. Le soleil embrase le ciel d’une teinte dorée.
Nous poursuivons notre trip vers une ultime étape, vers notre ferry. Nous traversons des espaces qui pourraient ressembler à notre pays. Mais ici, le vert est source de vie.
Porte d’entrée du Sahara, le Maroc ne se résume pas qu’à la folie de la touristique Marrakech. Quand on prend le temps de partir découvrir les coins un peu plus reculés du pays, on se rend rapidement compte du vrai visage du Maroc. Un territoire rempli d’histoire et de générosité.
Le ronronnement de nos moto se tait doucement alors que nous contemplons une dernière fois le panorama à couper le souffle qui s’offre à nous. Une brise légère s’élève emportant nos souvenirs inoubliables de cette aventure à deux roues à travers les magnifique paysages marocains.