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Kilt, cornemuse et douche écossaise

vache écossaise highlandLes fantômes peuplant des donjons et le monstre du loch Ness attirent encore quelques voyageurs curieux, mais la perspective de rencontrer des paysages proches de ceux découverts en Irlande m’a convaincu de me rendre en Écosse à la recherche d’un subtil mélange entre une nature brute et sauvage, une histoire riche et une culture singulière. Amoureux de landes couvertes de bruyères, de lochs romantiques, de falaises et de cascades je serai comblé, surtout que l’aventure ira à la rencontre du nord-ouest du pays, à la découverte des Highlands. Cette région se prête parfaitement à un road trip Écosse en moto ! C’est une région qui figure parmi les mieux préservées d’Europe, et qui compte moins de dix habitants au kilomètre carré ! Il y a plus de moutons que d’habitants d’ailleurs, ainsi que quelques vaches atypiques aux poils longs et à la frange rebelle, et d’innombrables phoques et oiseaux qui peuplent la multitude d’îles.

Un peu comme à notre habitude, c’est à la dernière minute que nous entreprenons les démarches en vue du voyage. Rapidement, nous décidons de passer par la Belgique. Ce qui nous permet de prendre un ferry qui nous conduit, en une nuit, directement à Hull en Angleterre. De là, quelque 400 kilomètres à faire sur voie rapide et nous nous retrouvons en Écosse au nord d’Edimbourg. L’ Écosse est une destination très prisée en été. Du coup, certains sites célèbres sont saturés, les hôtels sont pris d’assaut et notre itinéraire s’est calqué sur les logements disponibles en cette saison touristique. Ce qui par ailleurs, ne nous a pas empêchés de visiter largement l’ensemble de la région. 

                                                                                  27.07/10.08/19                                                                                                                                                                        5438 km

La pluie nous accueille dès notre arrivée au port. Pas cette petite pluie fine qui fait le charme des régions du nord. Mais une pluie continue, tenace, qui te permet de tester l’étanchéité de ton équipement, celle qui conditionne le reste du voyage. Une semaine en Écosse sous la pluie ? Non, deux… sous déduction de 3 jours de soleil et deux journées plus que mitigés. La brume recouvre les sommets, les sapins émergent à peine de ce manteau blanc. Je sens déjà que je vais aimer ce pays de façon différenciée. 

Pour ne pas décourager les plus valeureux qui souhaiteraient tout de même se rendre  aux pays des fantômes et du whisky, je publierai seulement les photos réalisées lorsque les “grandes eaux” ne nous arrivaient pas sur la tête.

terre d'ecosse

Ce matin est un jour de grâce. Le soleil est de la partie est l’ambiance est au beau fixe. On quitte la ville de Rosyth en longeant la côte. Pour découvrir vraiment l’âme écossaise, il faut quitter les routes trop bien balisées. La lumière est particulièrement belle ce matin, le soleil brille et renvoie milles reflets dorés sur la mer.

moulin à vent en écosse

bord de mer en écosse

La mer s’est retirée et laisse apparaître de grandes plages recouvertes d’algues. Ici, la marée est importante. La mer peut, en quelques heures, envahir la terre sur plusieurs mètres.

village de pêcheur en écosse

village de pêcheurs en écosse

entre deux murs en ecosse

Mais pour l’instant, la mer a fait place à de superbes rochers rouges ornés d’algues vertes. Dans un creux, confondu avec les algues brunes, je découvre un crabe d’une taille honorable.

bord de mer en écosse

algue en écosse

crabe

Dans le port, les bateaux sont à quai, par marée basse, leur sortie est compromise.

port en écosse

bateaux au port en écosse

Au sud de Dundee, nous franchissons le pont routier du Tay. Au loin, le pont ferroviaire s’étire pour enjamber l’estuaire. Ce géant métallique est immense, plus de trois kilomètres au moins. Plat sur toute sa longueur, avec des arcades ajourées qui surplombent le tablier… Avec le pon routier, son jumeau, on a l’impression que tous les deux forment des agrafes monstrueuses qui tenteraient en vain de cicatriser la plaie du Firth. Comme si les hommes voulaient empêcher la mer et le froid de pénétrer dans les flancs de l’Ecosse… et puis la taille des piliers, quelle hauteur…!

vue depuis tay road bridge en écosse

la ville de Dundee en Ecosse

De l’autre côté du pont, la ville de Dundee. Elle sera vite traversée. Certains ne seront pas dérangés par la foule, mais j’ ai du mal à apprécier la nature sauvage coincé entre deux cars de touristes. Hors de question également de me retrouver à la queue-leu-leu sur un sentier de randonnée. Du coup, j’ai préféré faire l’impasse sur certains sites très courus et m’attarder dans des coins moins connus, qui m’ont d’ailleurs réservé les plus belles surprises de notre voyage.

paysage en écosse

paysage en écosse

À ce propos, l’un de ces lieux mythiques sort du lot, et il n’est autre que le château de Dunnottar, d’autant plus qu’il est en ruine, ce qui renforce son côté mystérieux. Combien de fois voit-on des images et des paysages impressionnants au cinéma et à la télévision faisant le tour du monde sans savoir d’où elles proviennent? À quel endroit le film a-t-il été tourné? Peut-on visiter les lieux? Oui, on peut! En tout cas en Écosse, qui se distingue régulièrement par des paysages mis en scène au cinéma, c’est tout à fait envisageable. Le château de Dunnottar a servi aussi bien à Disney qu’a Mel Gibson.

chateau de dunnottar en écosse

L’édifice est une magnifique et impressionnante forteresse médiévale en ruine, érigée dans la région d’Aberdeen, sur la côte-est écossaise, proche de la ville de Stonehaven. Ce château fascine par ses dimensions, son emplacement et les panoramas extraordinaires qu’il offre. Datant du XIVe siècle et bâtie par Sir William Keith, est auréolée des histoires et des scènes les plus sanglantes et les plus féroces de l’histoire de l’Ecosse. Elle vit de grandes figures se battre pour ou contre elle comme le mythique héros William Wallace, mais aussi la reine Marie d’Ecosse ou encore James Graham, le marquis de Montrose.

falaise en écosse

Pour y accéder, un petit chemin nous conduit directement au bord de la mer.

falaises en écosse

S’approchant plus près du bord de la falaise sur laquelle le château trône en conquérant, nous restons là un bon moment à admirer ce spectacle magnifique, offrant nos visages aux embruns portés par le vent. Au dessus de nos têtes, une quantité d’oiseaux tournoient en poussant des cris stridents. Imposant, ce rocher solide est protecteur n’abrite pas uniquement une forteresse, mais également une multitude de nids.

falaises en écosse

bord de mer en écosse

Nous poursuivons notre route vers la réserve nationale de Forvie à Newburgh. La réserve abrite des dunes de sable fin parmi les plus grandes du Royaume-Uni, elles font partie de l’estuaire de la rivière Ythan : un refuge idéal pour de nombreux oiseaux de passage, et pour les Phoques gris qui viennent s’y prélasser. Le principal but de cette visite est de les rencontrer. C’est un point stratégique pour les observer, surtout en été.

Après avoir traversé la dune, l’estuaire s’ouvre sur de nombreux oiseaux virevoltant dans le ciel. Quelques Sternes naines volettent au-dessus de l’eau à la recherche de nourriture.

Sur la plage, une épave de bateau donne un petit coté pittoresque à l’endroit et dans l’eau on aperçoit des petites têtes qui nous observent en dérivant à cause du courant. Les phoques !

reste de naufrage sur une plage en écosse

Quelques-uns nagent de mon côté de l’estuaire à une cinquantaine de mètres en m’observant régulièrement, mais impossible de les approcher : au moindre mouvement, ils plongent et s’éloignent au large.

phoque gris dans la réserve de Newburgh seal beach en écosse

La plupart des Phoques gris sont tranquillement installés sur l’autre rive : à vue de nez il doit y en avoir une bonne cinquantaine qui se prélassent !

les phoques gris dans la réserve de fovie proche de Newburgh

la réserve de fovie proche de Newburgh

la réserve de fovie proche de Newburgh

la réserve de fovie proche de Newburgh

Après avoir passé la nuit proche de Peterhead, nous nous dirigeons vers le phare de Kinnaird Head à Fraserburgh. Le ciel est sombre et la mer agitée.

mer agitée en ecosse

le phare de Fraserburgh en Ecosse

Cette étrange bâtisse était initialement un château sur lequel, il fut rajouté un phare. Plus proche du rivage s’érige une tour surmontée d’une corne de brume. Elle fut opérationnelle à partir de 1903 donnant un souffle de 7 secondes toutes les 90 secondes. Le signal de brouillard a été interrompu en 1987, bien que la corne soit toujours en place. Au vu de la dimension du signal de brume, les habitants de la région doivent tous être proteur d’un appareil auditif.

le phare de Fraserburgh en Ecosse

paysage d'écosse

Nous poursuivons notre route vers Inverness, capitale des Highlands. On ne fera que la traverser. Nous fuyons les villes et notre objectif est tout autre. La route pour l’atteindre n’est pas franchement intéressante. La montagne et la lande écossaise ont laissé place aux champs où paissent bien souvent d’innombrable moutons.

paturage ou paissent des moutons

A partir d’Inverness, la North Coast 500 est une route mythique des Highlands du Nord, connue par tous les amoureux de road trip. Sur 500 miles, l’équivalent de 800 km, les paysages côtiers s’enchaînent et nous font découvrir des vallées sauvages, des villages isolés, des petits ports de pêche, des montagnes escarpées et des plages désertes.

La partie Est de la route est sans doute la moins ébouriffante. Il y a moins de relief et c’est moins sauvage que le Nord, et surtout l’Ouest. Pendant plusieurs jours, nous avons parcouru une partie de cette route mythique d’Écosse et découvert des paysages incroyables, coupés du monde et parfaitement préservés.

lande écossaise

Peu avant Wick, nous nous détournons de la route pour observer Whaligoe Steps. C’est un petit port naturel caché entre deux falaises, accessible à pied par un grand escalier escarpé de 365 marches toutes en pierre. Un petit trésor atypique et tranquille ! En été, de petits bateaux d’observation approchent les Whaligoe Steps. Le moteur s’arrête. Fracas du flot, gloussements de surprise ou d’effroi devant le spectacle, déclic des appareils photos. Les touristes retiennent leur souffle…, se sont des aventuriers modernes qui paient de leur personne (et de leur porte-monnaie) cette incartade à leur vie monotone. 

whaligoe steps

C’est vrai que le lieu est un brin sinistre, sombre, on sent ici la puissance des vagues. Il y avait pourtant au 19ème siècle, des équipes entières de pêcheurs et de femmes qui réceptionnaient, préparaient et salaient le poisson pour les transporter ensuite dans des paniers jusqu’à Wick ! Le vieux treuil rouillé posé sur l’herbe comme un témoin silencieux du temps passé, s’est définitvement immobilisé sous l’ancienne cheminée oû jadis, les femmes mettaient le hareng à fumer.

de Whaligoe Steps vue sur la mer

Une haute cascade se cache derrière la falaise que l’on vient de descendre. Les mouettes et les goélands crient de façon féroce au bas des excaliers. Le clapot des vagues s’engouffre dans la grotte qui pénétre sous la falaise et semble réguler le silence, en même temps que les oiseaux de mer.

cascade d'eau à whaligoe steps

mouette à Whaligoe Steps

 

L’escalier est là, dressé de toute sa haureur. Rudimentaire, creusé dans la falaise, il semble crier à chaque marche toute la souffrance des hommes et des femmes qui ont déchargé sur leur dos les milliers de tonnes de hareng.

 

 

 

escalier de Whaligoe Steps

escalier de whaligoe steps

On se réveille non loin de Wick et on reprend la route. À quelques kilomètres à peine Dunnet Head, une petite péninsule, la plus septentrionale de l’Ecosse. D’impressionnantes falaises surplombent le Pentland Firth. Elles accueillent des populations prospères de nombreux oiseaux marins magnifiques, tels que des macareux, des guillemots et des fulmars.

Falaises de Dunnet Head

C’est une vision étrange de voir ces côtes et ces falaises prises d’assaut par les éléments. Fantomatique, mystérieuse… l’atmosphère marque nos esprits. Déambuler le long de ces précipices est une belle expérience qui aiguisent les sens… Le ciel, dans cette partie du monde, semble plus « lourd » qu’ailleurs. On y ressent une pesanteur, une densité toute particulière. À ce moment-là, on se sent très chanceux d’avoir découvert cette petite route au fin fond des Highlands du Nord.

falaises de Dunnet Head

Les paysages deviennent vraiment majestueux. Une «presque» petite île provoque le regardeur avec quelques murs blancs et des talus trop bas !

presqu'ile proche de Durness en Ecosse

Depuis Durness, on longe Kyle of Durness et ses grands bancs de sable. Tout y est agité. Le Loch prend de plein fouet l’air du Nord. C’est grand, c’est désert, c’est grandiose à vrai dire.

plage de sable blanc au nord de l'écosse

plage de sable blanc proche de Durness

épave de bateau proche de Durness

Nous découvrons un point de vue absolument magnifique qui représente à lui seul tout ce que l’Écosse a de plus beau : les lochs, les montagnes et les landes à perte de vue.

Route traversant les landes écossaises

Dès que l’on arrive dans les Highlands, au nord de la ligne des lochs allant de Fort William à Inverness, il est beaucoup plus courant de croiser, dans la campagne écossaise, un mouton qu’un être humain. Dans ces hautes terres, on comprend vite que l’on n’est plus en « Scotland » (le pays des Scots) mais bien plutôt à « Shipland » (le pays des moutons). Au détour d’un virage, au fond d’un vallon, c’est jour de tonte chez les moutons. Initialement rassemblés dans un corail, les moutons sont “déshabillé” un à un. En quelques minutes, leur épaisse toison tombe à terre pour venir remplir de larges sacs.tonte de moutons en écosse

Ici, les maisons sont tellement éloignées les unes des autres qu’il n’est pas rare de rencontrer, au bord d’une route une cabine téléphonique. A l’heure de la prolifération de la téléphonie mobile, cette rencontre relève de l’irréel.

cabine téléphonique au milieu de nul part en Ecosse

À notre arrivée à Lochinver, nous découvrons un nouveau petit village au charme fou, posé au bord de l’eau. Le soleil qui réchauffe enfin, des kilomètres de routes dessertes, des paysages à couper le souffle et la sérénité d’un tout petit village Écossais… Ce sont parfois les choses les plus simples qui sont les plus belles !

Bord de mer à Lochinver

bord de mer à Lochinver

Nous quittons Lochinver pour Achnasheen. Entre Lochinver et Loch Lurgainn, une petite route serpente à travers les monts pierreux et les étendues d’eau limpide. Il faut prendre son temps voilà tout. 

en quittant Lochinver en Ecosse

Cette région d’Ecosse est une des moins peuplées du Royaume-Uni; il n’y a pas âme qui vive. A tel point que parfois, pour rassurer le voyageur,  certain village figure sur la carte alors qu’en fait, il n’y a que des landes à perte de vue. D’où, peut-être, la présence d’une cabine téléphonique isolée au bord d’une route.  Et tout autour, les couleurs, la lumière, le relief, l’air… rouler dans ces conditions, imaginez le plaisir que tout cela procure.

landes en écosselandes en écosseOn a d’abord longé un loch aux eaux cristallines, avant de monter vers un village abandonné, croiser des lochs perdus dans la lande, pour redescendre dans une vallée moussue.landes en écosselandes écosse

lande écossaise

En prenant la direction d’Ullapool, les paysages sont un régal sans cesse renouvelé au fil des virages, des petits lacs croisés ici ou là, de la lande tourbeuse partout, détrempée et fleurie de genêts. Les kilomètres défilent à faible allure, le temps passe vite.

Ecosse
Ecosse
   

A notre arrivée à Ullapool, il y a un peu plus de monde ici. Mais cela reste largement raisonnable. Beaucoup de randonneurs, quelques familles, des écossais aussi, beaucoup de pêcheurs au long cours. La ville est active, servant aussi de base de départ pour les navires rejoignant les Hébrides extérieures, en l’occurrence Lewis et le port de Stornoway.

port de mouillage d ullapool

Au départ d’Ullapool, nous prenons la direction du sud. On traverse déjà quelques sections de lande désolée, détrempée. La marée est basse du côté du Loch Broom, rendant le paysage assez particulier.

maree basse en ecosse

Avant notre arrivée à Achnasheen, le Loch Maree se dévoile petit à petit à nous. Ce sera l’occasion d’un arrêt dans une jolie crique à l’abri de la route.

Une jolie tour de galets sur le bord de mer en ecosse

Cette journée et les suivantes seront différentes. Le début de journée commence sous une franche couverture de nuages bas rendant la première heure de roulage assez oppressante. Emprisonné entre nuages, falaises et une lande bien détrempée tout autour, nous prenons la direction de la péninsule d’Applecross. Depuis Tornapress la route grimpe rapidement dans les hauteurs jusqu’au col de Bealach na Ba. Il s’agit de la route la plus haut perché d’Écosse, une petite merveille de virages au milieu de la lande, avec souvent peu de visibilité. Depuis Applecross, elle se transforme en route côtière et relie Torridon. Nous commençons par la portion “alpine”. Une route à voie unique qui passe dans une superbe vallée de montagne.

The Road of Applecross

Ecosse
Ecosse
Ecosse
Ecosse

Une fois ce monument franchi, , nous profitons d’une vue imprenable sur les lochs, les montagnes et sur toute la péninsule d’Applecross. Nous poursuivons par la portion côtière entre Applecross et  Shieldaig, faisant face à l’île de Skye et les deux petites Rona et Raasay. La route rejoint des contrées nettement plus vivables et à échelle humaine.

vue depuis The Road of Applecross

Le paysage change totalement. Maintenant, on longe la mer, le désert de roches laissant place à un fabuleux paysage de bruyères et de chardons. Finie la monochromie, les parois rocheuses se couvrent de violet, le bleu de l’eau scintillant à l’horizon.

vue depuis la route d'Applecross

Ecosse
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Shieldaig

Nous quittons ces terres sauvages et authentiques pour une contrée largement plus connue internationalement, le Loch Ness. C’est d’abord, le plus grand Loch d’Ecosse et le plus profond. Mais, avec la voie très fréquentée qui borde sa côte ouest, le décor est quelque peu gâché. En plus il y a relativement peu de possibilité de s’arrêter sur ses rives en dehors des villages touristiques. La végétation bordant ses rives est si dense qu’il est pratiquement impossible de l’apercevoir. Par ailleurs, dans les quelques villages aux alentours du Loch Ness, tout est prétexte à mettre en avant le monstre le plus célèbre d’Ecosse. Du Nessie partout, jusqu’à l’écœurement avec des villages qui ne semblent vivre que de cette légende. Nous aurons tôt fait de contourner ce “monstre touristique”

Si certains s’entassent pour voir Nessie, d’autres se cachent pour espérer apercevoir quelques cervidés et d’autres encore plus privilégiés côtoient des cerfs jusque devant leurs fenêtres.

cerfs en ecosse

Nous reprenons la route en direction de Fort Augustus pour nous arrêter aux écluses du « Caledonian Canal » et regarder le passage des bateaux . Elles sont au nombre de 29 au total. Ce canal construit au début du 19ème siècle coupe littéralement l’Écosse en deux entre Fort William et Inverness. Il permet de relier l’océan atlantique à la mer du nord.

les ecluses de Fort Augustus

Finalement, nous arrivons à notre destination du jour, en même temps que la pluie et les midges. Coïncident ? Prémonition ? C’est aussi à partir de ce point du voyage que la météo a changé.

Les midges, ces minuscules moustiques qui peuvent faire de votre voyage un enfer ! Si vous ne le savez pas, les midges sont des moustiques particulièrement voraces que l’on trouve principalement dans les Highlands entre les mois de mai et de septembre. Ils se déplacent en essaim, passent à travers les moustiquaires, résistent aux anti-moustiques traditionnels, font très mal quand ils mordent et peuvent devenir le pire cauchemar des campeurs. Dès leur apparition, il est fortement déconseiller d’ouvrir une fenêtre. Nous roulons visière fermée.

Aujourd’hui, la pluie ne nous a pas fait de cadeaux. Comme un métronome, elle offre cinq minutes de répit toutes les heures.

temps d'ecosse

Lors d’un périple dans le nord du pays, il est inévitable de croiser l’une de ces “Single Track Roads” encombrée de petits ponts de pierre, de murets et de fossés. Elles sont étourdissantes au sens propre du terme. Elles se présentent sous forme de petites routes à voie unique qui se faufilent et se tordent tout le long de vallées encaissées et des abords côtiers. On  découvre avec joies nos premières « passing place », ces petites zones sur le bas-côté qui permettent aux voitures de se croiser sur des routes tellement étroites que parfois on se demande même si elles sont suffisamment large pour une seule voiture.

Ecosse
Ecosse

Fin d’une journée une nouvelle fois plutôt dense et marquée par une météo très changeante qui annonce bien la couleur des jours à venir.

Glen Coe nous appelle. Plus on s’enfonce dans cette vallée mythique et plus sa beauté nous frappe. Tout à coup, elles sont là, (enfin, elles devraient être là) devant nos yeux, The Three Sisters. Le paysage emblématique de Glen Coe. On s’arrête sur le petit parking prévu à cet effet, et on descend malgré la pluie. J’en reste bouche bée. Le spectacle qui s’étend devant moi est tout simplement sublime: de la pluie et encore de la pluie. Ces trois sommets sont là quelque part…, il fait tellement mauvais que je ne les vois pas…, ces petits torrents qui dévalent les pentes escarpées d’un vert éclatant, ces ruisseaux lovés au creux des montagnes, un tapis de bruyère à leurs pieds, les petites fleurs violettes se balançant au rythme du vent des Highlands. Mais la météo écossaise n’en a que faire. Il pleut comme jamais.

Glen Coe

La route jusqu’à Grantown-on-Spey est magnifique, malheureusement pratiquée sous une météo horrible. Ce n’est pas si grave, parce que c’est beau quand même. Entre deux averses, on s’aventure sur le sol détrempé pour aller voir ça de plus près. Le vent froid des Highlands frappe nos visages, c’est la seule manière décente de faire partie du paysage. Avec la lumière de cette fin de journée, les kilomètres de landes rousses prennent un air féérique et on ne résiste pas à l’envie de s’arrêter pour capturer la beauté de ces paysages. On longe la lande écossaise, couverte de bruyère et c’est, comme d’habitude, très beau.

lande écossaise

terre de bruyère

Le soleil revient enfin et nous gratifie d’une jolie “golden hour” pour finir en beauté cette journée de découverte.

on the road again

On reprend la route en direction de Fort William, les midges n’ont pas disparues (1), et la pluie est toujours là. Il faut composer son agenda au fil des nuées et des vents ! La route côtière s’en va vers Lochgilphead. La baie du loch est splendide.

reflet sur l eau

Ecosse
Ecosse
Ecosse
Ecosse

On ne se lasse pas de ces paysages ouverts, ces massifs millénaires et ces couleurs allant du gris au vert qui font le charme de l’Ecosse. Et toujours les midges en été(1).

Ecosse
Ecosse

La route continue ensuite vers le sud. Elle sillonne les hauts plateaux du nord-ouest de la péninsule, montrant des étendues infinies de champs, parsemés ici ou là de quelques maisons et beaucoup plus de moutons. Le caractère sauvage ne change pas mais évolue toujours, offrant des points de vue photogéniques en permanence !

On serpente à travers une forêt de pins. Le lac et son château en ruine sur une petite île sont tellement charmants qu’ils sont une belle occasion d’une pause photogénique.

chateau en ruine en ecosse

Notre route serpente au milieu des collines verdoyantes avec pour toile de fond de majestueux loch. D’abord lointains, puis de plus en plus près, on les contourne, on s’en approche, on s’en éloigne pour mieux les retrouver quelques kilomètres plus loin.

single track road

Le soleil est bien là, décidé pour une fois à nous accompagner. La petite route que nous empruntons est vraiment très belle. Traversant la lande écossaise et ses paysages à la fois romantiques et dramatiques, nous sommes seuls au monde. Personne, pas un enfant jouant devant les quelques maisons rencontrées. Pas un enfant dans les quelques places de jeux… finalement, y en avait-il? Parfois, derrière un rideau tiré à la hâte, un regard furtif d’un grand-père ou d’une grand-mère… A croire que les anciens ont dû “manger” les enfants pour survivre… ou plus simplement, les jeunes ont quitté la région. La brutalité des paysages, les variations incessantes de la météo, les conditions de travail ont eu raison de leur motivation. Les panneaux se sont donc adaptés…

attention personnes agees

Lochgilphead est une petite bourgade qui nous accueille pour la nuit. Sa particularité… par un café d’ouvert, rien. Le seul restaurant refuse même de nous servir à table. Il faut prendre “à l’emporté” qu’il nous on dit. Le shop de la station d’essence, ouvert de 6h00 du matin à minuit, nous refuse de nous vendre la moindre cannette de bière: “C’est passé l’heure” et pourtant le soleil n’est pas encore couché! L’accueil chaleureux de notre hôte semble excuser la rudesse des lieux. Ce sera riz et poulet au curry rouge et eau minérale, la meilleure cuisine anglaise reste étrangère…

Le retour en Suisse se fera sous la pluie et le vent, puis sous la pluie… et toujours les midges(1)

la police écossaise

 (1) comprennent ceux qui savent 😉 

2 commentaires sur “Kilt, cornemuse et douche écossaise”

  1. Great job 🙏 toujours aussi plaisant à lire sans oublier les images remarquables. J’ai retrouvé quelques sites visités en 1983, j’ai comme l’impression que rien n’a changé. Merci encore pour ce beau CR.

  2. De plus en plus convaincu que les Highlands seront notre prochain but principal !
    Ta plume est à la hauteur de tes photographies,
    Merci de déjà me faire rêver !

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