Aujourd’hui, je ressens le besoin de me séparer de l’effervescence quotidienne pour retrouver ma singularité, mon libre arbitre. Pour que le brouhaha fasse place au silence. Que la raison se substitue au résonnement. Vivre en société est un acte de foi qui demande des sacrifices. En vieillissant, j’ai de plus en plus de difficulté à supporter la présence continue des autres. J’ai besoin d’intimité. De me plonger dans mes soliloques intérieurs. Je ne sais pas si je deviens un ours — je l’ai toujours été un peu, je crois, bien que je sois un animal éminemment social —, mais je m’irrite facilement de l’inconduite des gens. Et, à cet égard, les voyages en groupe sont révélateurs. Toujours est-il que ce trip en solo me fera le plus grand bien.