La crise du coronavirus a ébranlé le milieu touristique. Mes envies se sont retrouvées clouées au sol, à l’image de ces milliers d’avions qui n’ont plus pu lézarder le ciel en raison de la crise du coronavirus. Aujourd’hui, c’est tout le secteur du tourisme qui se réveille progressivement, certes encore un peu groggy, mais bien décidé à proposer aux touristes d’autres horizons que celui des murs de leur confinement.
La sensation extrême que procure le voyage peut paraître abstraite. Ce peut être perçu comme une futilité, loin des priorités existentielles. Et pourtant, je l’éprouve comme un besoin viscéral, une quête de liberté, un élément fondamental du « vivre ». Sortir de ma zone de confort, sortir de mon quotidien pour mieux découvrir qui je suis et requestionner celui que je pensais être. Le voyage, ce sont les rencontres, l’ouverture à d’autres réalités de vie que la mienne, à d’autres cultures, à d’autres façons de penser. Il me permet de mieux comprendre le monde, de bousculer mes idées reçues tout en me procurant un grand plaisir par les découvertes rencontrées. En voyageant, je cherche à « ressentir le monde », à m’imprégner du quotidien et des réalités d’autres peuples que le mien.
Enfin…, je dis « enfin » parce que l’été 2021 laisse présager de quelques libertés supplémentaires par rapport au virus Covid19. Quand je parle de « liberté », tout est encore bien relatif, incertain, utopique, farfelu. Pourtant, l’envie, le besoin de s’évader se fait de plus en plus sentir. C’est viscéral, ça prend aux tripes! Alors, il faut soulager sa peine, sa douleur… La Sardaigne n’est pas bien loin et les démarches ont l’air abordable. Ce sera un premier essais, un premier shoot.
Il faut tout d’abord se soumettre aux tâches administratives… non, pas celles qui consistent à réserver un hôtel ou le ferry. Mais celles qui vous permettent de franchir la frontière. L’Italie n’est pas loin et pourtant tout laisse à croire que c’est le bout du monde. Il nous faut, dans un premier temps, remplir une fiche de traçabilité avant d’entrer dans le pays. Puis, présenter à l’arrivée un certificat vert Covid19, délivré par l’autorité sanitaire de la Suisse, attestant que nous :
nous avons été complètement vacciné contre la COVID-19 depuis au moins 14 jours, ou
que nous sommes remis de la COVID-19 et que nous ne sommes plus en isolement médical, ou
que nous avons reçu un résultat négatif à un test moléculaire ou antigénique rapide réalisé moins de 48 heures avant l’arrivée en Italie
Les certificats verts doivent être rédigés en italien, en anglais, en français ou en espagnol, et peuvent être présentés au format numérique ou papier. La version numérique peut être stockée sur un appareil mobile. Les citoyens peuvent également demander une version papier. Les deux versions disposent d’un code QR contenant les informations essentielles, ainsi que d’une signature numérique visant à garantir l’authenticité du certificat.
Voilà pour la théorie. Pour le reste, on verra sur place.
Charme, accueil chaleureux et authenticité résument bien l’esprit du Maroc. Paysages époustouflants, agrémentés par le désert du sud marocain, les palmeraies, l’Atlas, le Haut Atlas ou encore les côtes, des souvenirs encore bien présents dans ma tête. Lors de mon premier voyage au Maroc, j’avais été agréablement surpris par la diversité des paysages, par l’immensité des régions traversées. A perte de vue de grands espaces sauvages, arides qui me donnaient le sentiment d’être au cœur de la nature, au plus proche des éléments. J’avais goûté au plaisir des couscous et des tajines odorantes. J’avais goûté au plaisir de me perdre dans de magnifiques constructions en pisé. J’avais foulé le sable fin du désert tout proche, mais j’avais aussi traversé des villes bruissantes d’activités et d’artisanat. Le voyage dans ce territoire nord-africain constitue une expérience unique et lorsque Didier m’a proposé de l’accompagner pour ce trip, je n’ai pas hésité.
Les fantômes peuplant des donjons et le monstre du loch Ness attirent encore quelques voyageurs curieux, mais la perspective de rencontrer des paysages proches de ceux découverts en Irlande m’a convaincu de me rendre en Écosse à la recherche d’un subtil mélange entre une nature brute et sauvage, une histoire riche et une culture singulière. Amoureux de landes couvertes de bruyères, de lochs romantiques, de falaises et de cascades je serai comblé, surtout que l’aventure ira à la rencontre du nord-ouest du pays, à la découverte des Highlands. Cette région se prête parfaitement à un road trip Écosse en moto ! C’est une région qui figure parmi les mieux préservées d’Europe, et qui compte moins de dix habitants au kilomètre carré ! Il y a plus de moutons que d’habitants d’ailleurs, ainsi que quelques vaches atypiques aux poils longs et à la frange rebelle, et d’innombrables phoques et oiseaux qui peuplent la multitude d’îles.
Aujourd’hui, je ressens le besoin de me séparer de l’effervescence quotidienne pour retrouver ma singularité, mon libre arbitre. Pour que le brouhaha fasse place au silence. Que la raison se substitue au résonnement. Vivre en société est un acte de foi qui demande des sacrifices. En vieillissant, j’ai de plus en plus de difficulté à supporter la présence continue des autres. J’ai besoin d’intimité. De me plonger dans mes soliloques intérieurs. Je ne sais pas si je deviens un ours — je l’ai toujours été un peu, je crois, bien que je sois un animal éminemment social —, mais je m’irrite facilement de l’inconduite des gens. Et, à cet égard, les voyages en groupe sont révélateurs. Toujours est-il que ce trip en solo me fera le plus grand bien.
Avez-vous déjà rêvé d’avoir un guide fiable pour vous aider à prendre des décisions importantes ? Ce serait tellement génial que cela peut sembler irréel ! Pourtant, bien en vue Germaine me fait un clin d’œil. Elle est là, présente et de sa voix me guide souvent des kilomètres durant, sans jamais faiblir. Quoique parfois, dans un élan de générosité, elle me fait faire des kilomètres en trop.
Aujourd’hui, à l’instar de Marcel Proust, je me dis qu’ « il est doux à tout âge de se laisser guider par la fantaisie ». Pour ce faire, il suffit de « nourrir » Germaine en lui indiquant une destination et en cliquant sur l’option « routes sinueuses ». C’est chose faite! Alors, en route!
Marruecos, là où les montagnes et le désert cohabitent.
Aller là où les montagnes et le désert cohabitent dans une singulière harmonie, arpenter les plateaux herbeux truffés de lacs volcaniques, s’enfoncer sous les cèdres millénaires du Moyen-Atlas, tutoyer les cimes enneigées du Haut-Atlas, naviguer au coeur des étendues désertiques et ensablées du sud marocain, se glisser dans la fraîcheur inattendue des palmeraies pour repartir à la rencontre des berbères et des souks animés. Le Maroc, dans toute sa splendeur nous tend la main.